Devant un public bénino-malgache, le film “Disco Africa”, réalisé par Luck Razanajaona, a été projeté en avant-première dimanche 2 mars dans la grande salle de canal olympia à Cotonou.
“Disco Africa” est le premier film malgache à être diffusé à canal olympia Cotonou. Ce chef-d’œuvre de Luck Razanajaona a mobilisé la diaspora malgache installée au Bénin, touchée par l’histoire qu’il raconte.
« Certes, c’est une histoire, mais elle reflète la réalité, avec la coupure de courant, la cherté de la vie. C’est un film qui va éduquer les jeunes à connaître leur histoire, l’histoire de Madagascar. Il va réveiller en eux un sentiment de patriotisme », retient Muriel Rakotondravejo, Malgache résidant au Bénin.
Sorti en 2024, “Disco Africa” explore la jeunesse et les luttes politiques malgaches des années 1980 à travers un drame social poignant.
L’histoire suit Kwamé, un jeune Malgache de 20 ans tentant de survivre en travaillant dans des mines clandestines de saphir. Mais la mort brutale de son ami Rivo, tué par balle, le contraint à retourner dans sa ville natale. Là, il retrouve sa mère, d’anciens amis, mais aussi la corruption qui gangrène son pays.
Pris entre des choix difficiles — argent facile ou solidarité, individualisme ou conscience politique — Kwamé navigue dans un univers où chaque décision façonne son avenir.

Mêlant aventures palpitantes et moments d’émotion intense, le film dresse un portrait saisissant de la jeunesse africaine et de ses aspirations. Inspiré par l’état d’esprit et la mode des années 1970, il plonge le spectateur dans une époque où les luttes pour l’indépendance ont façonné un éveil artistique et musical sur le continent.
Le film s’ancre dans l’histoire de Madagascar à une certaine époque, une période marquée par des tensions politiques et des manifestations étudiantes.
Il met en lumière le choc entre la culture populaire et la répression, la transmission intergénérationnelle des luttes et le poids des choix familiaux face à l’engagement politique.
Une mise en scène immersive et des acteurs novices
“Disco Africa” est salué pour sa mise en scène immersive, sa reconstitution soignée de l’époque et son regard poignant sur l’engagement de la jeunesse.
D’une durée de 1 heure 21 minutes, le long-métrage a aussi été applaudi pour la performance des acteurs, qui, selon le réalisateur, n’avaient jamais joué dans un film auparavant. Il s’agit pour eux d’un véritable baptême du feu.
« Je veux m’adresser aux Malgaches, mais aussi à la jeunesse africaine en général. Aujourd’hui, peu importe ton niveau d’études, que tu sois conducteur de taxi ou ouvrier, tu peux apporter quelque chose à ton pays. C’est à toi de prendre ton destin en main », souligne Luck Razanajaona.

« C’est un très beau film. J’ai aimé la cinématographie, la performance des acteurs, le son, les lumières… C’est un film de très bonne qualité qui m’a captivé dès les premières images », apprécie Théophile Degbewan, cinéphile et réalisateur béninois.
De son côté, Djomion Ahimakin est impressionné par l’histoire du film. « Une histoire de très grande facture. Je trouve qu’il y a un travail énorme derrière. Il mérite pleinement sa place en salle. » avoue-t-il.
Après Cotonou, Luck Razanajaona a annoncé que “Disco Africa” sera projeté dans d’autres pays de la sous-région.
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