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55ème Sommet de la Cedeao : Des recommandations qui déboutent les Résistants béninois

Au lieu d’exiger la reprise des législatives du dimanche 28 avril, c’est plutôt des recommandations pour un retour au dialogue que la Cedeao a formulées à l’occasion du 55ème Sommet des Chefs d’État et de gouvernement. Un désaveu pour les Résistants béninois. L’organisation sous-régionale a également abordé d’autres sujets relatifs notamment à la sécurité dans l’espace et la monnaie unique ‘’Eco’’.

Par Sêmèvo B. AGBON

Leur dernier recours vient ainsi de s’épuiser sans qu’ils n’aient gain de cause. Les appels des Résistants qui espéraient vivement de l’organisation sous-régionale, une pression ou injonction au Chef de l’État pour une reprise des législatives n’ont pas eu écho favorable. Le point 41 du rapport de la 42ème session ordinaire du conseil de médiation et de sécurité de la Cedeao au niveau ministériel tenu à Abuja, le 24 juin 2019 observe que les textes qui régissent ce scrutin ont été votés par une majorité écrasante des députés : « la Charte des partis politiques avait été adopté par l’Assemblée nationale avec 81 voix pour, 0 voix contre et 1 abstention. De même, le projet de loi électorale a été adopté par 74 voix pour, 07 voix contre et 0 abstention ». La Cedeao a donc tiré la conclusion que « l’opposition et le parti au pouvoir ont adopté les deux projets de loi de façon massive et consensuelle ». Par conséquence, « la situation politique …tendue au cours des mois de mars et d’avril 2019 » est la résultante du « boycott électoral par certains candidats des partis d’opposition ». Il appert donc que si crise il y a, elle ne peut être résolue que par le dialogue. Dans son message à la nation le lundi 20 mai le président Talon a déjà tendu la main à l’Opposition. Il reste que cette dernière la saisisse et taise les appels à la violence pour le règne de la paix.

Rappelons que l’Opposition fait de la reprise des élections une condition sine qua non de dialogue. En effet, au lendemain de la libération du blocus militaire autour de la résidence de l’ancien président Boni Yayi, l’un des ténors de l’Opposition, Nicéphore Soglo s’exprimait ainsi à Cotonou, le 23 juin : « (…) nous n’en sommes qu’à la première étape de la restauration de notre démocratie et cela passe nécessairement par le départ du ‘’parlement du sang’’ et la reprise des élections législatives. Reprise incluant, comme dans toute démocratie, tous les partis ou groupes politiques désireux d’y participer. » Il a d’ailleurs à son actif plusieurs offensives diplomatiques (visite aux présidents Issifou Mahamadou du Niger et Sassou Nguesso de la Guinée-Brazzaville) dans le but d’obtenir une intervention étrangère.

Signalons qu’au cours de ce Sommet les dirigeants ont adopté le projet de monnaie unique de la Cedeao qui sera disponible dès 2020. Le président du Niger, Issifou Mahamadou a été désigné par ses pairs et est désormais président en exercice de l’organisation sous-régionale.

 

Intégralité des recommandations sur le Bénin (Page 9 et 10 du Rapport)

  1. Concernant le Bénin, la Commission a informé le Conseil des réformes nationales entreprises dans le pays, notamment la réforme politique qui a abouti à la réorganisation du processus électoral avec pour principal résultat la fusion de 240 micro-partis pour aboutir à la constitution de cinq (5) grandes entités politiques. Il a noté, par ailleurs, que le projet de loi sur la Charte des partis politiques avait été adopté par l’Assemblée nationale avec 81 voix pour, 0 voix contre et 1 abstention. De même, le projet de loi électorale a été adopté par 74 voix pour, 07 voix contre et 0 abstention. Ces résultats montrent que l’opposition et le parti au pouvoir ont adopté les deux projets de loi de façon massive et consensuelle. Le Conseil a également noté que la situation politique dans le pays a été tendue au cours des mois de mars et d’avril 2019, suite au boycott électoral par certains candidats des partis d’opposition lors des élections législatives du 28 avril 2019, l’Assemblée nationale n’ayant pu parvenir à un consensus sur la mise en œuvre des réformes électorales.
  2. Le Conseil a pris note des préoccupations croissantes exprimées face à l’évolution de la crise postélectorale qui a conduit à des actes de violence dans le pays. Il a par ailleurs noté que le 2 mai 2019, la Commission de la CEDEAO et le BNUAOS ont publié un communiqué conjoint dans lequel ils se sont dit vivement préoccupés par l’évolution de la crise postélectorale et ont appelé tous les acteurs politiques béninois à faire en sorte que tout contentieux lié aux élections soit traité de manière collective, inclusive, légale et pacifique afin de promouvoir leur réconciliation et de maintenir la stabilité nationale et régionale.
  3. Le Conseil a également noté que le 2 mai 2019, la Cour constitutionnelle a proclamé les résultats officiels des élections, conduisant à l’installation le 16 mai 2019 de la 8ème législature pour un mandat de quatre (4) ans.
  4. Suite aux discussions sur la question, le Conseil a formulé les recommandations suivantes :

À l’endroit des autorités et des acteurs politiques béninois :

  1. Veiller à ce que tous les griefs liés aux élections soient traités de manière inclusive, légale et pacifique ;
  2. Promouvoir la réconciliation entre tous les acteurs politiques et veiller au maintien de la stabilité nationale et régionale ;

iii. Pérenniser la culture démocratique enviable qui fait la réputation du pays en relevant les défis politiques actuels.

À l’endroit de la Commission de la CEDEAO :

  1. Poursuivre les discussions avec les acteurs béninois concernés et soutenir tous les efforts en vue de trouver des solutions pacifiques face à la situation actuelle ;
  2. Intensifier ses efforts en vue de bien évaluer la situation postélectorale et de soutenir la réconciliation et la consolidation de la paix ;

iii. Déployer, selon les besoins, en collaboration avec l’UA et le BNUAOS, une mission politique de haut niveau pour faciliter le dialogue inclusif entre le gouvernement et l’opposition.

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