L’ « Unité d’enseignement de Boologie » de l’Université d’Abomey-Calavi organise, samedi 20 mars prochain, le 5e anniversaire du décès du professeur Cossi Jean-Marie Apovo, inventeur de la science de la ‘’Boologie’’, a annoncé le Responsable Dr. Raymond Coovi Assogba, lors d’une conférence de presse à l’Ecole doctorale pluridisciplinaire, lundi 15 mars.
Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
Décédé le 21 février 2016, Cossi Jean-Marie Apovo a été inhumé le 20 mars de la même année. Bientôt cinq ans donc ! Cet événement ne passera pas inaperçu. L’« Unité d’enseignement de Boologie » et ses partenaires « Jôwamô-Nu Dodo » et le Syndicat national des médecins intellectuels traditionnels et assimilés du Bénin (Sy.Na.M.I.Tra.A.B) rendront hommage à l’inventeur de la ‘’Boologie’’. Le programme dévoilé par le Responsable de ladite unité d’enseignement, le professeur Raymond Coovi Assogba (Maître de Conférences) prévoit des discours scientifiques, des animations culturelles, des témoignages et souvenirs des amis du Regretté et le bilan de la Boologie à l’Uac.
A un parterre de journalistes, le recteur Maxime da Cruz déclarait dans le cadre du cinquantenaire de l’Uac : « Le colon avait besoin de cadres pour faire fonctionner son administration. Donc, la création de l’université ne s’est pas écartée de cette vision première. Après le départ du colon, nous avons pratiquement reproduit le même schéma…Aujourd’hui, l’obtention d’un diplôme contrairement à ce qui se passait à l’époque, n’est plus une garantie d’emploi et c’est une préoccupation sérieuse. Donc, les offres de formation aujourd’hui doivent intégrer le besoin de professionnalisation. Il faut donner aux étudiants des compétences dans la filière qu’ils ont choisie, mais il faut aussi les préparer à affronter le monde professionnel et à être des créateurs d’entreprises ».
La célébration du 5e anniversaire du décès d’Apovo intervient donc à un moment où la plus grande université du Bénin fait face à des défis majeurs. Des défis qui remettent en cause l’objectif même de sa création (former des cadres au profit de l’administration) et les offres de formation qui y sont exécutés depuis des années. Contextualisant alors l’événement, les organisateurs l’ont placé sous le thème : « Boologie : Azur des futurs défis de l’Université d’Abomey-Calavi ». Comment cette science peut-elle être véritablement cet azur ? C’est la grande question que Raymond Assogba, le Vénérable Gazozo, président du Sy.Na.M.I.Tra.A.B et Adjibadé Faladé, président de ‘’Jôwamô-Nu Dodo’’ ont brièvement abordé en attendant le samedi prochain.
« La Boologie est la seule science, la première et la dernière à s’offrir à l’humanité pour valoriser les variables scientifiques des savoirs endogènes que sont O’Fa, O’Vodùn et O’Boo. Elle offre l’opportunité à la jeunesse africaine de repartir vers les richesses en connaissance détenues par les Vodùnnᴐ, les Bokᴐnᴐ, les thérapeutes et tous ceux des Béninois qui organisent et font fonctionner les Jᴐwamᴐ-culturels que sont Egungun, Kwlitᴐ, Gɛlɛɖɛ, Zangbétᴐ, sans oublier les Hunkpamɛ ou vodùnkpamɛ qui sont des sortes de collèges, de lycées où les vodùnsi apprennent la technologie et les techniques de manipulation des élémentaux comme le feu, l’air, l’eau et la terre ; toutes opportunités de valorisation des règnes minéral, végétal et animal dont l’efficacité de l’association sert à régler les besoins en gestion politique, économique, culturelle, éducationnel, en sécurité, en fécondité et que tout le monde appelle Boo », a développé Raymond Assogba. S’appuyant sur les déclarations du recteur da Cruz, il a fait observer que la Boologie, au regard de son objet « … est une science dont l’introduction dans l’enseignement supérieur est d’un abord heuristique ; car, depuis le 10 janvier, date de célébration des « religions traditionnelles », le Vodùn est devenu le vecteur d’une activité dynamique révélatrice de possibilités d’emploi, d’exercice de talents professionnels dans les secteurs de la santé pour ce qui est de la pharmacopée et de la médecine béninoise, de la psychologie sociale pour l’encadrement de la jeunesse déboussolée et en perte de repère social, le secteur du commerce pour la vente des inputs d’animaux, de végétaux, etc., la spiritualité des personnes en quête de réponses à leurs angoisses, le renouvellement de l’homme et de l’écologie, l’élevage, etc. ». Et de poursuivre, que « l’ouverture de master de recherche, de master professionnel et d’un institut d’enseignement ou d’un département, et même d’un cycle d’enseignement sont des opportunités qui répondront aux nouveaux défis de l’Université d’Abomey-Calavi, pour satisfaire les besoins de la jeunesse béninoise et la nécessité d’une réadaptation de l’enseignement supérieur à la modification apportée par l’échec de la mondialisation, au modèle de développement du Bénin et des pays africains ».
Cet argumentaire de l’universitaire porte flambeau de la Boologie a été partagé par ses partenaires. « La mondialisation n’a pas été la somme des particularités. Elle a été imposée d’en haut. Avec la Boologie nous allons apporter la lumière », a renchéri par exemple le président Gazozo. Ce qui fait dire à Adjibadé Faladé, président de ‘’Jôwamô-Nu Dodo’’ que « C’est une chance que Mawu Sègbolissa a inspiré Apovo ».