Suite au communiqué radio diffusé du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique interdisant les activités paramilitaires des organisations estudiantines à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), nous avons recueilli l’opinion du premier vice-président de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb). Alexandre Hounyo, est catégorique que « Cette décision n’est pas du tout la bienvenue ». Car elle « restreint notre fonctionnement». Il explique comment fonctionnent la « garde fédérale », la « brigade rouge » et le « code » nommément évoqués dans ledit communiqué.
Propos recueillis par @Sêmèvo Bonaventure AGBON
Bénin Intelligent : Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique vient d’interdire les activités paramilitaires des associations estudiantines. Comment réagissez-vous à ce communiqué ?
Alexandre Hounyo, 1er vice-président de l’Unseb : Les gens sont en train de faire une confusion. Le ministre ne suspend pas les organisations estudiantines. Le ministre suspend plutôt les activités des organisations estudiantines qu’il juge paramilitaires.
De notre avis, cette décision n’est pas du tout la bienvenue. Elle n’est pas du tout salutaire de notre côté. Nous ne pouvons en aucun cas tolérer ces genres de décision que nos gouvernants prennent. Parce que la liberté d’expression, d’association n’est pas encore extirpée de notre Constitution. Autant que nous sommes nous pouvons nous regrouper à tout moment.
Nous sommes des associations enregistrées depuis des années. L’Unseb existe depuis 1994, la Fneb depuis 1990 et l’Uneb depuis 1992. Chaque organisation avait déjà ses soldats, ses militants depuis la base. Donc ce n’est pas aujourd’hui que ces genres de formation s’organisent sur le campus.
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En réalité il s’agit d’une activité sportive. Les étudiants ne sont pas formés pour devenir des militaires. On dit : quand tu veux devenir militant d’une organisation estudiantine tu dois prendre par là et tu dois d’abord faire le sport. C’est une activité sportive qu’on organise pour tous les étudiants qui désirent militer dans une organisation estudiantine.
L’étudiant qui vient faire la ‘’brigade rouge’’ doit faire le sport. C’est tout ! Ce n’est pas en réalité quelque chose de si grave. Ce n’est pas parce que, aujourd’hui la menace terroriste est à nos portes, qu’on doit nous interdire de fonctionner. Non ! c’est exagéré.
Ces groupements fonctionnent depuis des lustres et ne constituent à aucun moment une menace pour le gouvernement en place. On doit nous permettre de continuer librement nos activités.
Mais le ministre n’a pas parlé de menace terroriste. Il a motivé sa décision d’interdiction par les violences fréquentes sur le campus. Reconnaissez-vous les dérapages dénoncés ?
Je peux dire oui. Nous sommes trois organisations et chacune d’elle a ses éléments qu’on appelle la « cellule sécuritaire » de chaque organisation. L’Unseb a la brigade rouge, l’Uneb a « code » et la Fneb a la « garde fédérale ».
Au niveau de l’Unseb nous ne sortons avec la brigade que lorsque nous décidons d’aller au contact des étudiants pour discuter avec eux, les passages dans les amphithéâtres. Il n’y a que ça. Ou quand nous organisons des activités statutaires nos éléments, nos soldats nous couvrent.
Parlant de violences, ce que les autorités condamnent à chaque fois, ce n’est pas en réalité tous les corps sécuritaires qui sont responsables. C’est uniquement la garde fédérale. À un moment donné l’Unseb a dénoncé cette garde mais on nous a objecté que ces éléments sont là pour la sécurité des étudiants.
Chaque matin ils vont s’asseoir dans les amphis, sous prétexte de protéger les étudiants. Ils contrôlent les cartes d’étudiant, les fiches de préinscription. Et là on apprend qu’il y a violences parce que certains étudiants ne seraient pas venus au campus munis de leurs pièces. Ces derniers sont bastonnés.
Quand les autorités nous ont interpellés à propos de ces genres d’actes sur le campus, nous leur avons répondu que nous, nous ne sommes pas là pour sécuriser les étudiants chaque fois dans les amphis. Mais nous sommes là pour la sécurité des étudiants mais pas en jouant à leurs gardes du corps tous les jours.
Donc il suffit que le rectorat interdise que les éléments se rendent dans les amphithéâtres, tout en permettant aux organisations de jouer de leurs prérogatives. C’est tout ! Nos éléments de la brigade rouge ne vont jamais dans les amphis.
C’est pourquoi il est difficile de les identifier sur le campus. Ils ne sortent que quand nous organisons des activités. Il n’y a rien de si grave là. Ils ne sont pas armés. Ils ont les mains nues. Ils sont là, juste pour la couverture de nos activités. C’est tout.
Les étudiants même peuvent en témoigner.
Quel rôle jouent les groupes visés par le ministre sur le campus ?
Le rôle que jouent ces éléments sur le campus, c’est qu’ils constituent des cellules sécuritaires. Ils sont là pour couvrir les organisations, sécuriser les activités statutaires de leurs organisations. Lors des descentes dans les amphithéâtres ils sont à leurs côtés. Une sécurité pour la forme. Ce n’est pas que quelqu’un est menacé.
Allez-vous respecter cette décision du ministre ou l’attaquer ?
Cette décision restreint notre fonctionnement. La respecter, c’est en réalité nous empêcher de fonctionner, empêcher les organisations estudiantines de fonctionner. Et nous on ne peut pas nous empêcher de fonctionner puisque la liberté d’association existe. C’est écrit dans la Constitution béninoise de 1990. On ne peut pas nous dire de ne plus nous réunir.
Les activités qu’on traite de paramilitaires, ce sont juste des activités sportives. Or le sport c’est la santé, dit-on. C’est ce que nous faisons. Quand un étudiant adhère il doit être acte, sportif. Je ne pense que ces genres d’activités soient une menace. Nous existons depuis des lustres.
On peut prendre une note et nous dire que nos cellules sécuritaires ne peuvent agir qu’au cours de nos activités statutaires.
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Il y a une cible que le gouvernement devrait normalement attaquer : il n’y a pas une brigade rouge ou « code » qui reste brutalise les étudiants. C’est la garde fédérale qui le fait à chaque fois.
C’est elle qui soutient être là pour sécuriser les étudiants alors que les plaintes de violences sont récurrentes. Nous nos éléments ne sont là que pour couvrir nos activités. Le gouvernement devrait bien attaquer la cible ; mais là le ministre est passé à côté.
Merci.
Allez sur le campus vous même pour aller découvrir la véracité de se que son excellent monsieur le vice président de l’unseb vous dire. Les soldats de l’unseb sortent que le président de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin veux faire une descente dans les amphis ou ils y a une manifestation organisée par cette institution. Mais les soldats de la fneb plus précisément la garde fédérale sont toujours devant les amphis sois disant qu’ils sont pour la sécurité des étudiants . Il faut être souffrant pour réagir comme ça. Tu viens étudié on te met comme garde pour un étudiant comme toi et puis tu laisses les cours pour venir surveiller tes amis. Vous ne voyez pas avec moi qu’il y a un problème là ?
Ce qui est étonnant ,ils sont censées de veiller à la surveillance des étudiants, qu’est-ce qui va encore se passer pour ces étudiants soient brutalité ?
Sur 200 étudiants,je ne pense pas que 20 étudiants peuvent se dire qu’ils connaissent lesq soldats de la brigade rouge. Le pire encore ,je ne pense pas que ces 20 étudiants peuvent se lever et aller vous montrer 5 soldats de la brigade rouge. C’est impossible.