Agbangnizoun‚ Bénin‚ dans le département du Zou un enseignant appelle à l’aide pour doter les collèges de bibliothèques. Lire son cri de coeur. 

«L’enfant à qui on a donné le goût de la lecture est un.enfant sauvé »‚ Alfred de Musset

Je ne ferai pas de l’histoire pour l’histoire. Qu’il vous souvienne juste que dans le passé‚ après l’obtention du Cep‚ tous les jeunes collégiens issus de la commune d’Agbangnizoun allaient à Abomey ou à Bohicon pour affûter leurs armes aux premier et second cycles‚ puisque notre commune n’avait pas encore de collège. Malgré cela, ces jeunes apprenants d’alors avaient réussi à écrire l’histoire d’Agbangnizoun dans les annales des autres communes soeurs , à travers leurs prouesses scolaires. Ils s’étaient toujours illustrés parmi les meilleurs élèves de leur temps et du département. Aujourd’hui , ils sont de hauts cadres à divers niveaux dans notre pays.

Mais peu à peu, les choses s’étaient améliorées et au fil des ans , nous avions obtenu le premier puis le second cycle. Cela était une joie pour ces jeunes élèves en quête du savoir. Leurs parents n’en jubilaient pas moins. Aujourd’hui‚ presque tous les arrondissements de la commune ont un collège d’enseignement général. Le calvaire de nos frères s’amenuisent. Les résultats de fin d’année des examens du Bepc et du Bac montrent que les élèves d’Agbangnizoun ne font pas piètre figure. Les différents collèges de la commune font la fierté du département du Zou.

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Malgré l’existence de ce grand nombre de collèges, aucun d’eux n’a de bibliothèque digne du nom. Les élèves se démènent et domptent à leur manière le savoir. Et c’est presque pareil pour tous les collèges du Zou. Les communes du département n’avaient pas de bibliothèque, du moins, certaines n’en avaient que de nom. Je voudrais parler des bibliothèques communales. Il y a deux ans c’est à dire en 2020 l’Ong Iprolepe portée par Chédrack Degbé avait initié dans le département , le projet “une commune, une bibliothèque”. Sur les neuf communes du département‚ il n’y avait que Zagnanado, Za-Kpota et Ouinhi, qui avaient de bibliothèques mais qui avaient cessé de fonctionner. Avec ce projet, ces trois temples de savoir ont été relancés. Les autres communes, leur emboîtant le pas, sont entrées dans la danse . Il ne reste qu’Abomey et

Agbangnizoun qui n’aient pas de bibliothèques communales (pour l’heure). Mais‚ la mayonnaise prend déjà de l’autre côté d’Abomey.

Faut-il le préciser‚ Chédrack Degbé est un natif d’Agbangnizoun. Il oeuvre pour l’érection et la fourniture des bibliothèques dans le Zou. Malheureusement‚ sa commune d’origine n’en a pas encore. L’adage : «les cordonniers sont les mal- chaussés»‚ a eu raison de lui. Alors qu’il a trouvé la meilleure formule pour garnir les bibliothèques. Juste dégager dans le centre-ville ou à la mairie un local , un bureau qui pourra faire office de bibliothèque. Et pour éviter les incidences financières que cela pourrait générer‚ la mairie dégagera un ou une secrétaire pour la gérer. Les autres mairies ont fait cette option. Chédrack Degbé et les siens entendent même donner une formation gratuite aux bibliothécaires circonstanciels. Il suffira juste pour la mairie d’Agbangnizoun de fournir quelques étagères ,chaises et tables puisque l’Ong fait des appels de dons de livres au profit des bibliothèques.

Intérêt du livre

Cependant‚ Agbangnizoun‚ comme à une croisée de chemin, hésite toujours et semble n’avoir pas encore compris l’intérêt du livre pour la jeunesse. La commune a quand même à sa tête‚ un maire jeune, dynamique et très illuminé. De surcroît, il est à l’écoute de ses administrés. Je l’avais connu en 2013 quand il n’était pas encore maire.

Nous organisions en ce moment-là‚ la journée de l’étudiant d’Agbangnizoun. Notre  rencontre c’était à Calavi et nous avions longuement parlé du développement de notre commune. C’était un jour mémorable. Il est un vrai patriote. Crétus Kouholi‚ c’est de lui qu’il s’agit. Tel que je le connaissais, à moins qu’il ait changé, c’est un homme de grande vision avec un leadership pointu. Il n’acceptera certainement pas qu’en ce troisième millénaire‚ sa commune n’ait pas de bibliothèque.

Mon message marche, galope‚ court‚ vole‚ et s’adresse à tous les fils et toutes les filles d’Agbangnizoun. Agissons et vite afin que la bibliothèque communale d’Agbangnizoun soit une réalité.

Aussi sollicitons- nous le soutien de toute personne de bonne volonté pouvant nous aider à réaliser ce projet.

Au petit enfant‚ donnons le petit , comme le voulait Victor Hugo. Plus besoin de chanter encore l’importance du livre ou de la lecture. Permettons aux jeunes d’aller «limer et frotter» selon, le voeu de Montaigne leur cervelle contre celle d’autrui». Nous leur reprochons souvent de n’avoir pas de culture livresque. Offrons- leur l’occasion.

L’internet ne pourra les instruire autant que le livre. Imaginez les exploits de nos enfants, frères, sœurs quand la bibliothèque sera installée. imaginez le nombre de jeunes que ce projet pourra repêcher et impacter.

Adoptons tous , le crédo de l’Ong Iprolepe: tous pour le livre , le livre pour tous.

Chidiaque GUEZO
Enseignant de Lettres

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