S’appuyant sur les résultats des missions de vérification qu’il a diligentées, le gouvernement a suspendu pour six mois, la cession du patrimoine foncier des communes et la prise en charge du financement des opérations de lotissement en République du Bénin. La décision issue du conseil des ministres du mercredi 24 juin, vient mettre fin à la disparition et la vente des réserves administratives très en vogue dans les communes.
Par S. B. AGBON
De graves dysfonctionnements émaillent les opérations de lotissement dans les communes tout comme les réserves foncières censées accueillir des équipements socioéconomiques publics ne bénéficient pas d’une bonne politique de préservation. Le gouvernement en est convaincu grâce à ses missions de vérification. L’Exécutif a alors décidé de suspendre la cession du patrimoine foncier des communes et la prise en charge du financement des opérations de lotissement. Cela dans un souci de sauvegarde pour une bonne gestion du patrimoine foncier des communes à travers une plus grande transparence dans les opérations de lotissement ou de remembrement du foncier urbain.
Il vaut mieux tard que jamais. Cette vient à point nommé pour sauver le patrimoine foncier en agonie. La gestion du foncier communal est en effet très décriée avec la disparition ou la vente sans scrupules de zones inhabitables, des espaces réservés aux marchés et aux aires de jeux ou encore à des écoles, centres de santé. Une anarchie qui hypothèque les plans d’urbanisation intégrant les emplacements de ces infrastructures socio-communautaires.
La suspension pour six mois, est donc salutaire pour garantir aux populations et aux générations à venir, des espaces communautaires et des infrastructures socioéconomiques dignes du nom. Le relevé du conseil souligne que les différents ministres concernés par le sujet sont instruits d’établir la situation exacte de toutes les opérations de lotissement et de remembrement foncier urbain en cours sur le territoire national, que ces opérations soient autorisées ou non par les Maires et aient recueilli ou pas l’avis de la Commission d’urbanisme compétente ; de prendre les dispositions pour faire l’inventaire des réserves administratives existantes sur toute l’étendue du territoire national aux fins d’empêcher leur morcellement et leur cession ; et enfin, de suspendre la cession, par les Maires, de toute parcelle du domaine privé de la commune.