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Animation de la vie politique et démission des patriarches : Jeunes : le temps d’assurer

Bruno Amoussou, Mathurin Koffi Nago, Antoine Idji Kolawolé…Exit la vieille génération ! Les patriarches se retirent. Pendant 30 à 50 ans, ils ont pesé lourd dans la vie politique nationale ; qu’ils soient directeurs de société, surtout présidents d’institution républicaine ou chefs de parti politique. Vient enfin l’ère du renouvellement insufflé par le chef de l’État…

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON

L’âge de la retraite politique. Le « renard de Djakotomey » en a donné le top. L’ingénieur agronome de formation Bruno Amoussou (né en 1939-83 ans) qui a fait tous les régimes, des indépendances à la révolution en passant par le Renouveau démocratique, a lâché la présidence du parti Union progressiste (Up) désormais aux mains de l’avocat Joseph Djogbenou (53 ans).

 

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Sur les traces de ce patriarche, suivront également les anciens présidents de l’Assemblée nationale Mathurin Koffi Nago et Antoine Idji Kolawolé. Ce sont deux autres noms qui ont traversé pratiquement toutes les périodes sensibles de la vie politique du Bénin. Comme Bruno Amoussou, ils sont tous aussi de l’Up. Le parti du baobab est donc au-devant de l’actualité liée aux démissions, contrairement à son homologue du cheval cabré, le Bloc républicain (Br). Justement parce que, en tant que le plus grand parti du Bénin, il est tenu par des vétérans qui font aujourd’hui place à du sang neuf.

Même si des rôles techniques leurs seront attribués, c’est assez révolutionnaires de les voir quitter leur position prépondérante jusque-là. Encore que de la retraite, ils peuvent toujours honorer les partis de leurs conseils et observations.

Le management Talon

Il faut inscrire le renouvellement en cours de la classe politique béninoise au titre des prouesses du président Patrice Talon. Il est en vérité, l’instigateur. Des soutiens de taille comme ceux-ci ne sauraient s’éclipser sans son aval. Le chantre du Nouveau départ a compris qu’il est lassant pour une population béninoise très jeune, de continuer à entendre les mêmes noms qui occupent la scène depuis 60 ans. Impossible de ne pas voir la démission de Bruno Amoussou voire d’Antoine Idji Kolawolé, comme l’aboutissement de sa discrète influence et persuasion au profit des jeunes politiquement émergeants.

 

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La vieillesse étant humaine, il ne suffit pas de promouvoir des jeunes, juste par haine des vieux. Encore faut-il s’assurer que ces derniers ont suffisamment appris des vieux, aussi bien de leurs erreurs que de leurs mérites. De sorte que le bilan politique et socioéconomique du Bénin dans quelques années les honore !

Les élections législatives de janvier 2023, seront l’occasion de privilégier les jeunes lors des positionnements à la tête des partis politiques. Sans oublier, bien sûr, les femmes.

Le cas particulier de Houngbédji

De son côté Me Adrien Houngbédji qui a été trois fois président de l’Assemblée nationale se montre visiblement allergique au vent du rajeunissement de la classe politique. Né en 1942 et âgé aujourd’hui de 80 ans, il détient 32 ans à la tête du Parti du renouveau démocratique (Prd) dont il est président-fondateur. Pour mémoire, il a sauvé le Prd du regroupement des partis politiques prôné la mouvance présidentielle en vue de l’avènement de grands ensembles. Si ce refus de fusionner lui a permis de conserver son fauteuil de président-fondateur, il a par contre défavorisé le parti arc-en-ciel exclu du partage des sièges faute d’obtenir le taux exigé aux élections communales de mai 2020.

 

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Heureusement, sa récente réinscription au barreau de Cotonou devrait le contraindre à la démission, au moins en tant que chef de parti. Mais de sources sûres, l’homme ne prendra pas de sitôt une retraite politique. Il se susurre que le patron des ‘’tchoco-tchoco’’ héritera d’un nouveau poste politique, notamment la présidence de la Cour constitutionnelle actuellement vacante à la suite de la démission de Djogbenou.

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