La rentrée académique solennelle 2019-2020 a été officiellement lancée le lundi 28 octobre dernier sur le campus d’Abomey-Calavi dans l’amphi Idris Deby Itno. Étudiants, professeurs et personnalités politiques ayant pris part à cette cérémonie ont tous souhaité une année pacifique qui passe donc par le dialogue.
Par Barnabé KINTOHOU
Comme il est de coutume, les universitaires ont sacrifié au rituel qui consacre le début d’une nouvelle année académique. Il s’agit du lancement officiel de la rentrée académique 2019-2020. La cérémonie qui a réuni étudiants, professeurs, autorités politiques et invités a démarré à 9 heures 40 minutes dans un climat pluvieux. Le côté protocolaire est marqué par différentes interventions séquencées de passages artistiques. Dans son allocution, Renaud Ouensavi, représentant des étudiants a rappelé l’atmosphère de sévérité dans laquelle l’année académique 2018-2019 s’est écoulée. Tout en saluant les mérites de l’équipe rectorale pour la disponibilité et l’esprit d’écoute, il a fustigé la présence des hommes en arme qui viole selon lui la franchise universitaire. « A défaut d’éliminer le dispositif, il faut considérablement le réduire », a-t-il exigé. « A nos chers étudiants, tout en reconnaissant les efforts consentis au cours de l’année écoulée malgré les motifs d’insatisfaction, je puis vous assurer que le ministère est conscient de vos difficultés et s’emploie à les résoudre avec vous dans le dialogue et l’entente mutuelle », a rassuré Josué Azandégbé directeur adjoint de cabinet, représentant du ministre à l’endroit des étudiants.
En dépit des difficultés, et des conditions de travail précaires, l’année académique écoulée est allée à son terme. Des efforts pour la satisfaction du personnel administratif, technique et de service ont été fournis par l’équipe rectorale. Malgré les acquis, d’autres problèmes persistent. « Les agents sont confrontés à beaucoup d’autres difficultés qui émoussent leur ardeur au travail », a signalé Gérard Agossa, représentant du personnel administratif, technique et service de l’Uac. Rencontrer et discuter avec le recteur pour solutionner les préoccupations concernant cette catégorie d’agent est la méthode qu’il préconise. Ce qui conduira à une année académique apaisée. C’est d’ailleurs le souhait des enseignants. « Nous voulons tous au sein de la communauté universitaire une rentrée 2019-2020 apaisée. Pour qu’une telle rentrée soit effectivement apaisée, le cabinet de madame le ministre et l’équipe rectorale doivent être constamment à l’écoute de toutes les composantes de la communauté universitaire », a exhorté le docteur François Tchoca, ce qui permettra d’éviter l’atmosphère de crispation et de mouvements de contestation connus au cours de l’année 2018-2019, restés sans solutions avant la fin de l’année, selon lui.
« C’est essentiel d’échanger. Il faut discuter de tout, il n’y a pas de sujet tabou, nous discutons et ensemble nous recherchons les solutions », a professé le recteur Maxime da-Cruz en s’inscrivant dans la même vision d’une rentrée apaisée comme étudiants et enseignants. Reconnaissant la place du dialogue pour un climat pacifique, il a fait observer que les élections des responsables des institutions universitaires sont perçues comme le signe de la vitalité démocratique et ne plus élire les responsables serait perçu comme un recul. « L’équipe rectorale et moi, nous engageons à inscrire notre démarche dans la consultation permanente des partenaires sociaux et des différents responsables des entités, des écoles et des instituts de l’Université d’Abomey-Calavi pour toutes questions en rapport à la vie de notre institution commune. C’est un engagement pris et il sera tenu. Mon équipe et moi sommes conscients du soutien de tous et toutes pour une année académique apaisée pour le bonheur des étudiantes et des étudiants », a rassuré le recteur Maxime da-Cruz.
Des enseignants admis à la retraite
Pour cette rentrée qui s’ouvre, un nombre important de professeurs font valoir leur droit à la retraite. Des mains du recteur, ils ont reçu une lettre de félicitation chacun. Un départ qui crée un vide considérable. Le recteur et le représentant du ministre de l’enseignement supérieur, Josué Azandégbé ont tous deux salué le digne service rendu à la nation par ses enseignants. Aussi ont-ils regretté leur départ et objecté de nouveau recrutement pour combler le vide qu’installe leur départ. « Le gouvernement du président Patrice Talon est conscient du grand vide que crée depuis quelques années ces départs massifs de ressources humaines pétrie d’expérience. C’est pourquoi chaque année il s’emploie à recruter de nouveaux enseignants pour en amoindrir les conséquences » a déclaré Josué Azandégbé. Et de souhaiter les bienvenus aux nouveaux étudiants ; courage, persévérance et discipline pour un meilleur résultat.
Sur ce, le représentant du ministre a lancé l’année académique. Une conférence inaugurale a suivi sur le thème : « Technologies nouvelles de valorisation des oléagineux tropicaux », présentée par le professeur Mohamed M. Soumanou de l’Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi (Epac).