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Ateliers d’apprentissage au Bénin : Assainir des gîtes de vices

Le maire de Tori-Bossito a dévoilé‚ lundi 15 novembre un arrêté de «réglementation de l’apprentissage au sein des artisans» de sa commune. Le texte évoque et proscrit des pratiques qui sont loin d’être circonscrites seulement à ce territoire décentralisé.

Aller en apprentissage aujourd’hui‚ est le lot de plusieurs jeunes. Soit du fait d’un mauvais rendement scolaire successif soit pour défaut de capacités des parents. Mais l’aventure n’est pas aussi sans croix. Beaucoup tombent sur des patrons véreux‚ bourreaux…au point que l’apprentissage qui devrait être une passion se révèle vite un enfer. Le maire Rogatien Akouakou les énumère si bien. Ces maux ont pour nom : intimidation‚ harcèlement sexuel (des filles)‚ heures de travail excessives‚ travaux domestiques champêtres et autre corvée‚ des faux frais et la pratique dite de la “dot de fin d’apprentissage”. Dans certains ateliers‚ l’apprenti en fin de formation est contraint de faire trois à six mois de service auprès du patron en guise de gratitude‚ de «merci patron».

Ces pratiques ont conduit de nombreux jeunes à abandonner l’apprentissage très tôt. D’autres qui supportent pendant un moment finissent par démordre eux aussi. Cela justifie qu’on rencontre des jeunes qui s’installent à leur propre compte sans avoir le diplôme et qui rendent ainsi aux usagers‚ des services décevants.

La réglementation du maire Akouakou mérite d’être étendue à tout le Bénin. Pour que les ateliers d’apprentissage cessent d’être des lieux de maltraitance. Pour que la fille en apprentissage ne laisse plus le travail pour s’occuper du mari et des enfants de la patronne. Ou l’esclave sexuel du patron. Ce serait là une belle manière de faire du “hautement social”.

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON

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