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Auguste Amoussou, Sg de l’Amacab : « Le Bénin est un gisement de richesse culturelle intarissable »

Doctorant en coaching développement personnel, communicateur, spécialiste en communication politique, stratégies politiques et d’entreprise, assistant du vice-président du Bureau export de la musique africaine, promoteur et producteur culturel, l’homme qui nous accorde cette interview a à son actif près de 307 spectacles organisés et assistés. Il fut également journaliste et animateur radio-télé. Il s’appelle Auguste Amoussou. Dans cette interview il parle des réalités du manager et donne son avis sur la musique béninoise de même que le festival Sica.

Propos recueillis par Fidélia A. AHANDESSI

 

BI : Parlez-nous de votre association l’Amacab.

Amoussou: L’Amacab est l’association des managers actifs du Bénin dont je suis l’actuel secrétaire général. J’ai eu l’idée de créer cette association depuis déjà dix ans mais ce n’est qu’en février 2016 que l’association a été réellement fondée grâce à un collègue Cédric Pédro (actuel manager de l’artiste Miss espoir et de Richard Flash) qui m’a relancé sur mon idée, car j’avais quelques difficultés quant à la mise en place des structures qui devraient composer l’association.

Pourquoi cette précision de ‘’managers actifs” dans le sigle de l’Amacab ? Existe-t-il des managers inactifs ?

Quand vous êtes un manager actif et que vous cessé de travailler c’est que vous devenez inactif. C’est une nuance discrètement placée pour nous inciter nous-mêmes au travail.

L’activité ou non du manageur ne dépend-t-elle pas de celle l’artiste ?

Bien sûr et pas que cela. L’activité du manager dépend aussi du producteur, du promoteur…C’est juste une manière de nous inviter à être présent et travailler car si vous avez par exemple un artiste qui ne sort un single ou un album qu’une fois en deux ans, vous manager ne serez actif que pour trois mois. Donc il faut inciter l’artiste à travailler.

Quels sont donc les objectifs de l’Amacab ?

À la base, l’objectif de l’association est d’assainir la corporation des managers tout en nous formant nous-mêmes. Et en trois ans d’existence nous avons déjà organiser une dizaine de formation. Nous avons également comme objectif d’établir un certain nombre de projets de façon à susciter les gouvernants et les promoteurs à organiser régulièrement des festivals. Entre autres nous travaillons pour que les artistes produisent des œuvres de qualité et qu’ils soient un peu mieux éduqués car le milieu du showbiz est un milieu rempli de tout.

Quelles ont été les collaborations de votre association avec d’autres mouvements culturels à ce jour ?

Nous avons eu plusieurs collaborations dont notamment le Festival urban 229, le Festival Sica, le Festival des meilleurs instrumentistes de l’Afrique pour ne citer que ceux-là. Nous sommes restés très actifs ces trois dernières années mais beaucoup reste à faire.

Quel est le rôle d’un manager aux côtés d’un artiste ?

Le manager c’est celui qui gère la carrière d’un artiste à court, moyen et long terme. C’est celui qui sait représenter les intérêts de l’artiste auprès d’une tierce personne.

Le manager peut-il intervenir aussi dans la vie privée de l’artiste ?

D’une manière ou d’une autre oui, car la vie privée a un impact sur la vie professionnelle de l’artiste. L’artiste n’est pas obligé de parler de sa vie privée au manager mais ce dernier finit toujours par y avoir accès. En travaillant avec l’artiste vous finirez par connaitre ses géniteurs, et son compagnon. Vous saurez aussi quels sont ses péchés mignons (s’il est dragueur ou s’il se fait draguer). Vous finissez aussi par savoir ce qu’il aime manger ou pas. Et vous tenez compte de tous ces éléments pour mieux gérer la carrière de l’artiste.

Auguste Amoussou manage quels artistes en ce moment ?

Je suis actuellement manager de Kalamoulaï et Wilf Enigma qui sont ici sur le territoire national. Je gère aussi Jupiter Davide (artiste béninois vivant à l’étranger) et enfin Bouro Mpela qui est un artiste congolais qui a fait plus de dix ans de carrière avec le quartier latin avant d’être accidenté, ce qui lui a valu deux ans de coma et une interdiction médicale de chanter pendant neuf ans. Il est donc de retour.

Comment se porte la musique béninoise actuellement ?

Vous savez mieux que moi que la musique béninoise auparavant n’était ni connue ni jouée sur des chaînes de référence. Mais c’est chose faite désormais. Ceci s’explique du fait de la qualité des œuvres et des messages véhiculés dans les chansons. La musique béninoise actuellement se porte non pas très bien mais bien. Et les artistes béninois peuvent jouer n’importe quel rythme venu d’ailleurs mais il est quasi impossible que des artistes étrangers jouent du Zinli ou du Agbadja.  Mais on aurait souhaité que les autorités à divers niveaux fassent la promotion de nos artistes.

Que suggérez-vous dans ce sens ?

Il faut qu’on aille vers les majors (les grosses boîtes de production et de promotion) comme Sony ou Universal. Il faut surtout que les artistes ainés se fassent assister par les jeunes artistes lors de leurs spectacles de façon à faire la promotion de ces jeunes artistes.

Parlez-nous du festival Sica surtout de la dernière édition.

Cela me fait quatre ans que je travaille avec le Festival Sica dont je suis l’actuel chef plateau et de programmation par le biais de l’Amacab. Le but de ce festival est de valoriser la musique moderne d’inspiration traditionnelle qui est en voie de disparition. Il est une idée de Ali Wassi Sissi. La dernière édition a eu lieu en Guinée Conakry du 27 avril au 2 juin dernier. Ça s’est bien passé, seulement nous avons connu en cette occasion le décès de Grégoire Noudéhou qui était le chef plateau et le chef décor dudit festival.

Quels sont les trophées gagnés par le Bénin lors du Sica 2019 ?

Le Bénin n’a pas eu de trophée pour cette édition mais il faut remarquer que Sica est un festival béninois et c’est la première fois qu’un festival quitte son pays d’origine pour un autre pays. Mais il faut dire que le Nigéria a remporté le trophée de la musique moderne d’inspiration traditionnelle, la Côte d’Ivoire est partie avec le prix du public, le Niger avec celui du fair-play, le Burkina pour celui du meilleur clip vidéo et la Guinée avec le trophée du meilleur présentateur live.

Votre mot de fin

J’invite le peuple béninois à croire en la musique béninoise et à croire en notre culture car nous sommes culturellement riches. Le Bénin est un gisement d’éléments culturels intarissables de par ses danses, ses chants, son théâtre et son cinéma et il faut les valoriser davantage. Nous sommes une pépinière de danses africaines. Je le dis par conviction pour avoir vu près de cinquante et une danses du Palais royal d’Abomey s’exécuter lors du festival de Danhomey. Je nous souhaite tous plus de patriotisme pour valoriser notre culture car le jour où le Bénin culturel se lèvera, l’Afrique et le monde vont trembler.

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