
Réussir dans une filière demande un minimum d’organisation. Que ce soit de la part d’un entrepreneur ou d’un porteur de projet. L’aviculture n’échappe pas à la règle. Puisque maîtriser les contours ou les rouages de son domaine d’activité permet en effet d’éviter obstacles et pertes. Alkaïrou Madougou, Pdg de Africa Poulet Goliath (Société de vente et d’exportation de poussin Goliath) renseigne à travers cette interview sur les voies et moyens pouvant permettre de réussir un projet avicole de type Goliath.
Propos recueillis par Arnauld KASSOUIN
Bénin Intelligent : Que comprendre par aviculture ?
Alkaïrou Madougou : L’aviculture désigne toutes les sortes d’élevage d’oiseaux ou de volaille. Toutefois, il existe une distinction à faire entre l’aviculture conventionnelle et celle biologique.
Pour faire simple, l’aviculture conventionnelle a pour principal but de produire de manière industrielle ou accélérée dans l’optique de rentabiliser au maximum le plus rapidement possible, sans tenir compte bien sur des aspects humains, sociaux,
environnementaux et du bien-être des animaux.
Tandis que celle nommée biologique concerne l’élevage qui s’inscrit dans la durabilité, qui est respectueuse de la santé humaine, de l’environnement et du bien être animal.
Quelle analyse faites-vous de la filière avicole au Bénin ?
D’abord, il faut dire de l’aviculture qu’elle permet généralement de couvrir une partie des besoins nutritionnels d’une famille. Puis, dans certains cas, elle participe à la création de richesse. Elle joue donc un rôle important dans l’amélioration des conditions de vie des populations paysannes et urbaines dans la réduction de la pauvreté.
Maintenant, quand on en vient à parler de la filière avicole au Bénin, il est à reconnaître que l’expansion de ce secteur enregistre des résultats plutôt satisfaisants. Même si , elle peine à bien décoller. L’aviculture occupe la deuxième place dans l’élevage après les bovins. Au Bénin. Ce que la Direction de l’Elevage du Bénin confirme bien.
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D’après les statistiques de cette dernière, la filière de la volaille constitue la deuxième source de viande de consommation après les bovins, 21% contre 58% et 13% pour les ovins/caprins. Quant à l’œuf de consommation, l’évolution des habitudes alimentaires a introduit son utilisation fréquente dans les plats béninois. Mais de ce qui est du développement de ce sous secteur, les défis à relever sont énormes.
Qu’est-ce qui retarderait l’évolution de la filière avicole selon-vous au Bénin ?
Il y a un faible niveau de formation technique des aviculteurs. Malgré l’existence d’écoles et de centres de formation, peu d’aviculteurs ont le niveau de formation requis. Aussi, il est de constat que ce qui attire le plus dans cette filière c’est le côté pécuniaire.
Une réalité qui conduit malheureusement certains aviculteurs à la culbute en raison de l’inexistence d’études de marché. Et de l’itinéraire technique ( choix de site, normes de construction d’habitats, type d’alimentation, les prophylaxies …) idéal qu’il faudra suivre pour réussir dans une filière aussi passionnante que l’aviculture.
Pour certains, les poulets de race ne sont adaptés ni à notre milieu ni à nos conditions d’élevage. Partagez-vous cet avis ?
Pas vraiment ! Se basant sur le type d’aviculture que je fais, je dirai simplement que les expériences ne sont pas les mêmes. Par exemple, les poulets Goliath sont visiblement plus prisés par les consommateurs. Et contrairement à ce qu’on dit, ils sont encore plus résistants.
Mais il faut dire qu’ élever les poulets de race demande un peu plus d’exigence en matière de suivi et de dépense. Ce qui n’est pas pareil au niveau des poulets locaux (bicyclettes).
Qu’est-ce qui fait la particularité des poulets Goliath ?
La particularité des poulets Goliath réside dans leur croissance, leur résilience, leur poids impressionnant et la ponte florissante des femelles. De plus, leur élevage est moins coûteux et 3 fois plus rentable que les races exotiques.
Pour plus d’informations ou pour les personnes désireuses de se former sur l’aviculture principalement sur l’élevage des poulets Goliath, nous offrons des packs de formation qui renseignent sur le sujet. Avec Africa Poulet Goliath, nous sommes aussi dans la vente et l’exportation de poussins Goliath.
Dans quelle mesure votre entreprise se conforme-t-elle aux normes d’hygiène et de qualité ?
Nos poulets Goliath sont élevés de façon biologique. Y compris de la phase de production des matières qui entrent dans la composition des provendes de nos volailles.
Pour l’essor de l’aviculture au Bénin, que proposez-vous ?
Le développement d’une filière ne peut se faire sans un minimum d’organisation. Ce challenge est déjà relevé par les aviculteurs béninois.
Comme perspectives et pour relever les défis auxquels les acteurs de la filière sont confrontés, nous proposons à toutes les personnes désireuses et acteurs de la filière avicole de privilégier l’élevage bio.
Et de considérer efficacement l’appropriation de l’itinéraire technique de la filière. Pour se faire, une formation certifiante est indispensable. Nous sommes disponibles pour vous aider à ce propos.