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Avortement et patronyme des enfants : Les explications gouvernementales face à la polémique

Trois ministres et le porte-parole du gouvernement ont animé le lundi 25 octobre, une conférence de presse à Cotonou. Au cours de cette sortie médiatique, les quatre personnalités ont expliqué aux hommes des médias, le bien-fondé des dernières lois votées à l’Assemblée nationale notamment la loi n°2021-12 relative à la modification de la loi n°2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction. Selon les conférenciers, ce projet de loi initié par l’Exécutif ne vise qu’à protéger les filles et les femmes.

Par Raymond FALADE

Chaque année, plus de 200 femmes meurent des suites d’un avortement clandestin. Des statistiques alarmantes qui ont amené le gouvernement à prendre ses responsabilités. Car, si les jeunes filles et les femmes se font interrompre clandestinement une grossesse, c’est parce que l’avortement n’est pas encadré au Bénin. Faut-il donc laisser les femmes mourir pour un avortement non sécurisé ? Le ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin opte pour la négative. Le gouvernement a donc élargi les conditions dans lesquelles l’avortement peut être pratiqué en toute sécuritésécuritéi. Il a rappelé qu’une grossesse peut être interrompue « à la demande de la femme enceinte, lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale incompatible avec l’intérêt de la femme et/ou de l’enfant à naître ».
Mais quelles sont les conséquences d’une interruption volontaire de grossesse ? A en croire le ministre de la Santé, un avortement sécurisé est sans conséquences lorsqu’il est pratiqué dans les conditions définies par la loi et dans le respect de la pratique médicale. En réponse aux préoccupations d’un journaliste qui a soulevé que dans la plupart des cas, les femmes ayant pratiqué l’avortement n’arrivent plus souvent à concevoir, le ministre a indiqué que c’est parce que cela n’a pas été fait dans le respect des normes. Il a fait savoir que la loi sur l’avortement vient également régler ces problèmes. « Je me rappelle de cette jeune fille de 17 ans qui est venue dans un état de fatigue totale. La main du docteur a zézayé quelque chose de pointu. C’était le crâne du bébé. On a dû enlever l’utérus. Cette fille ne peut plus jamais concevoir. Imaginez combien de temps cette fille est restée à réfléchir avant de passer à l’acte »‚ a illustré Benjamin Hounkpatin.
A l’endroit de ceux qui pensent que cette loi est une stratégie pour limiter ou contrôler les naissances, le ministre de la Justice et de la législation Sévérin Quenum a été clair que « L’interruption volontaire de grossesse n’est pas un moyen pour contrôler les naissances ». Les décrets d’application de cette loi sont déjà en cours d’élaboration. Selon le ministre de la Justice, ces décrets définiront davantage les critères pour que les choses se passent dans les normes.
La ministre des Affaires sociales et de la microfinance Véronique Tognifodé a rassuré que des séances de sensibilisation seront organisées au profit des jeunes filles et femmes pour éviter d’en arriver là et surtout à adopter les méthodes contraceptives. Elle a fait savoir que l’interruption volontaire de grossesse « sera le dernier le recours » car‚ « aucune femme ne recourt de gaité de cœur à l’avortement. C’est toujours un drame et cela restera un drame »‚ a-t-elle déclaré‚ reprenant les propos du ministre de la Santé à l’Assemblée nationale. C’est pourquoi‚ a-t-elle insisté, les assistants sociaux et plusieurs autres acteurs seront sollicités pour conseiller toutes ces filles et femmes qui souhaiteraient se débarrasser d’une grossesse pour l’une des raisons évoquées par la loi.

Code des personnes et de la famille

Les sujets à polémique sur le Code des personnes et de la famille ont été également évoqués au cours de la conférence de presse. A la lumière dudit texte le mariage est célébré entre un homme et une femme‚ a reprécisé le ministre de la Justice. En effet, après le vote sur l’encadrement de l’avortement, des suspicions ont commencé par naître au sujet de l’homosexualité. Certains n’ont pas tardé à prévenir que le Bénin tend progressivement vers la légalisation de l’homosexualité. Mais rien de tout cela, a rassuré Sévérin Quenum. « L’homosexualité reste toujours une infraction au Bénin »‚ a-t-il rassuré.
Sur la question des patronymes, rien d’extraordinaire a confié Sévérin Quenum. L’enfant peut porter le patronyme de sa mère ou celui de son père ou encore, les deux à la fois. En cas de contestation, l’enfant porte le patronyme de ces deux parents à condition que celui du père soit en première position‚ a-t-il expliqué.

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