Bertin Koovi, président de l’alliance Iroko a été reçu mardi 6 avril par le président de la république Patrice Talon. Les deux personnalités ont eu des échanges fructueux notamment sur comment fédérer les efforts quelles que soient les divergences politiques pour le développement du Bénin.
Par Raymond FALADE
Une audience prévue pour durer 45 minutes est allée finalement à 1 heure de temps. L’ambiance conviviale qui a prévalu au cours de cette audience et les sujets abordés ont été des facteurs déterminants. Connu pour son opposition farouche au régime de la Rupture, Bertin Koovi conscient de ce que c’est main dans la main que les Béninois peuvent construire leur pays, a décidé de rejoindre le président Talon pour la poursuite des projets de développement qu’il a entamés depuis 5 ans. « L’objectif de la rencontre c’est le Bénin. La seule raison de ma présence ici c’est pour vous dire que rien ne peut justifier qu’en politique on puisse rester ennemis pour toujours » a déclaré Bertin Koovi lors de la conférence qu’il a animée au sortir de l’audience. Pour lui, « la politique, c’est le débat des idées. La politique ce n’est pas l’adversité des individus ». Critiqué par certains opposants d’avoir osé et d’avoir rejoint un gouvernement qu’il a tout le temps pourfendu, l’ex candidat à la présidentielle de 2016 a été clair. « Ceux qui s’étonnent devraient comprendre qu’en politique, il n’y a pas d’ennemi. En politique, il n’y a point de partenaire éternel ». Selon lui, « ce qui nous rassemble aujourd’hui parfois peut nous diviser demain ».
Le président de l’alliance Iroko a salué la disponibilité et le sens d’humilité du chef de l’Etat qui contrairement à ce que disent certains, est un humanisme. « J’ai été reçu de la plus belle manière. Patrice Talon m’a donné une leçon de vie, une leçon d’humilité et d’humanisme et m’a enseigné à la fin la politique » a-t-il confessé.
Deux audiences en moins en une semaine
Cette audience est la deuxième que le président Patrice Talon a accordé à son hôte depuis son retour de la Guinée Équatoriale où il était en exil. La première rencontre entre les deux personnalités remonte au 31 mars dernier. Cette audience a eu lieu au domicile du chef de l’Etat. La deuxième qui s’est tenue mardi 6 avril a eu pour cadre le palais de la Marina sur demande du président de l’Alliance Iroko lui-même. A l’en croire, il a choisi la date du 6 avril parce que certains menacent de déloger l’actuel locataire de la Marina car ont-il indiqué, son mandat prend fin le 5 avril. « Je me suis dit s’ils veulent chasser Patrice Talon, de nous chasser ensemble ». Mais « il n’y aucune raison que nous allions à la violence parce que personne ne sort gagnant » a-t-il prévenu.
Bertin Koovi est revenu au Bénin et a décidé de travailler avec le gouvernement du président Talon notamment sur la construction de l’économie fondamentale. C’est d’ailleurs l’une des luttes de l’Alliance Iroko. Selon son président, le chef de l’Etat Patrice Talon a inséré dans son projet de société 2021-2026, cette forme de l’économie. Ce qui nécessite selon lui, leur accompagnement. Ainsi, des propositions lui ont été déjà faîtes et le mouvement ne va s’arrêter d’apporter sa contribution pour la réussite de ce projet.
Bertin Koovi a fini ses propos en appelant les populations à la paix et à sortir massivement le dimanche 11 avril prochain pour voter pour le duo Talon-Talata. « Je voudrais donc appeler la population à la paix. A chaque fois que dans un pays il y a violences politiques, quelles que soient les bonnes raisons que chaque partie a par ailleurs, chaque parti a du job. Ma démarche c’est de désamorcer la tension politique à laquelle j’ai participée. Je suis rentré pour faire la paix avec le président Patrice Talon. Et je suis rentré sans rien négocier » a conclu l’opposant.
Il faut noter qu’à cette audience, le président Bertin Koovi était accompagné de certains responsables religieux dont El Hadj Malick Moutawakil Boukari, Imam de la mosquée centrale d’Agori Plateau d’Abomey-Calavi, du Dignitaire Balogoun, Co-président mondial des cultes Vodoun qui ont d’ailleurs facilité son retour au bercail à travers des conseils et recommandations. Ces derniers entendent aussi travailler pour le retour des autres exils politiques et la libération des détenus politiques dont la candidate recalée du parti « Les Démocrates » Réckya Madougou.