Un an après son lancement, le projet ‘’fact-checking’’ financé par l’Ambassade des États-Unis d’Amérique près le Bénin est à sa fin. La cérémonie de clôture a eu lieu mercredi 12 janvier à l’American corner sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi, en présence des responsables et bénéficiaires.
Par Sêmèvo B. AGBON
Initié par l’Association des femmes anciennes boursières des programmes de l’Ambassade des États-Unis (UsBwaa), ‘’Fact-checking’’ est un projet de vérification des informations. D’un coût global de 10,980 dollars Us, il a été exécuté dans un contexte éprouvant et très propice aux fausses nouvelles : la pandémie du Covid-19. « Les informations fusaient, pas toujours fiables ». Or « Nous vivons dans monde où l’information est sensible. Si elle est fausse, elle peut créer de sérieux dommages», a relevé Stephen Allen, représentant de l’Ambassade. Le projet a permis d’aguerrir au total 24 professionnels, soit 10 journalistes, 10 blogueurs et 4 influenceurs retenus après sélection par un jury. Ils ont bénéficié d’une formation dispensée entre autres par Léonce Gamaï, manager général du web média “Banouto” ; Olivier Ribouis, journaliste ; Cyriac Gbogou et Atman Bouba. Grâce à cette formation, ils se sont chargés de la vérification des informations relatives au coronavirus et de l’animation de la cellule de veille stratégique de vérification de l’information.
« Nous avons eu l’occasion de suivre une formation de 3 jours à Bohicon où nous avons été outillés par des experts en la matière. Suite à cette étape, nous avons eu à faire nos propres expériences en cherchant et déconstruisant des fausses nouvelles qui nuisaient sur la toile. Puisque rien n’est facile dans la vie, nous avons connu des difficultés surtout liées à la disponibilité des informations. Et le stress en rapport avec la restriction de la liberté de presse est aussi l’une des causes de ces difficultés car, beaucoup ont peur de se confier. Mais malgré ces péripéties, nous avons pu faire nos expériences d’une manière ou d’une autre », a témoigné Julien Tohoundjo au nom des bénéficiaires. Et de souhaiter, enfin, « de voir d’autres personnes être outillées par le biais de ce projet parce que la bataille est rude et il faut un arsenal pour faire la lutte comme cela se doit ».
Bilan
« Le fact-checking, le projet le plus innovant de vérification de l’information au Bénin, a aidé notre pays à faire du chemin en contribuant à anéantir le vénin de la fausse information et garder les cœurs sereins », a noté, satisfaite, Inès Kuassi Nanga, coordonnatrice du projet. Du point qu’elle a présenté, il ressort que de février à juillet 2021, 60% des participants ont animé la plateforme activement en vérifiant l’information effectivement. Ainsi, plus de 100 articles sûrs ont été partagés de septembre à décembre 2021.
Des attestations ont été délivrées aux bénéficiaires et formateurs. L’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb) et le West Africa network for peacebuilding (Wanep-Bénin) sont les partenaires à qui la plateforme du fact-checking a été cédée. Les populations sont invitées, elles, à garder le réflexe de vérification de l’information.