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Communication en période d’insécurité : La Haac outille les médias dans un contexte sensible

Les responsables de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) ont rencontré vendredi 2 décembre à Cotonou, les professionnels des médias du département du Littoral. Deux sujets ont meublé cette séance d’échange : la sensibilisation des acteurs des médias en ligne sur la communication en période d’insécurité et l’évaluation de l’impact de la décision de précampagne pour les élections législatives du 8 janvier 2023.

Par Raymond FALADE

Cette séance d’échange a été dirigée par quatre responsables de l’institution de régulation des médias au Bénin. Julien Akpaki, secrétaire général de la Haac, Soumanou Bio Séro, directeur des Affaires juridiques, Armand Ahlonsou, conseiller et Fréjus Kpoton, directeur des techniques et des technologies. La première phase de la rencontre a été marquée par une communication sur « la communication en période d’insécurité ». Elle a été animée par le directeur des Affaires juridiques.

 

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En effet, le nord du Bénin est de plus en plus enclin à des activités d’insécurité générées par les groupes armés installés dans les périphéries des frontières entre le Bénin et le Burkina Faso avec à la clé, des actes terroristes. La question devient plus préoccupante en période électorale surtout avec les législatives dont le processus est en cours. Dans un tel contexte, il est essentiel de porter un regard sur la façon dont les médias et surtout les médias en ligne peuvent contribuer par inadvertance à un climat tendu et les mesures à prendre pour y remédier.

 

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Sur le sujet, Soumanou Bio Séro a abordé deux angles. D’abord les responsabilités du journaliste en période d’insécurité et ensuite, les précautions à prendre avant d’aller et/ou sur le terrain dans un contexte sensible. Selon le communicateur, les périodes d’insécurité correspondent souvent à des moments de grande tension et de psychose extrême et génèrent de fortes activités dans les médias. « Dans ces contextes sensibles et dans le souci de prévention et d’atténuement des crises, le rôle des journalistes s’avère particulièrement crucial parce qu’il doit mettre en avant ses compétences professionnelles pour fournir au public une information vérifiée, plurielle en s’abstenant de diffuser des informations créant la psychose et les divisions ou des discours incitant à la violence et remettant en cause la cohésion nationale », a indiqué Soumanou Bio Séro.

Les précautions

En deuxième partie de sa communication, Soumanou Bio Séro, directeur des Affaires juridiques a mis l’accent sur les précautions à prendre par les journalistes en période de crise. Il a fait savoir que « les journalistes doivent avoir des outils, des connaissances et des ressources nécessaires pour se protéger au mieux ». Par conséquent a-t-il souligné, « tout journaliste couvrant dans une zone d’insécurité doit porter un gilet de presse pour être identifiable, avoir sur lui sa pièce d’identité (la carte de presse, les accréditations, les laisser passer et autres documents administratifs nécessaires), ne pas porter d’armes ni d’objets pouvant prêter à confusion, avertir les autorités des départements en zone d’insécurité et de toujours travailler en équipe ou tout au moins en binôme ».

Lors des échanges qui ont suivi cette communication, les professionnels des médias outre les apports faits, ont évoqué quelques préoccupations. Elles sont relatives à l’accès aux sources surtout sur le plan sécuritaire. A en croire les journalistes, le silence des Force de défense et de sécurité est l’une des raisons pour laquelle les médias se servent parfois des sources disponibles qui ne sont toujours pas officielles pour communiquer en période d’insécurité. Par ailleurs, ils ont salué les efforts des responsables des Fds actuels qui communiquent à travers les services d’information et de la communication après certaines attaques même si les communiqués viennent parfois en retard.

Face à toutes ses difficultés, les propositions n’ont pas manqué. Les acteurs des médias ont proposé la création des points focaux de communication pouvant permettre aux journalistes d’avoir des informations nécessaires pour communiquer en période d’insécurité. Les responsables de la Haac ont pris l’engagement de travailler de commun accord avec les acteurs des médias et de plaider en leur faveur auprès des autorités compétentes pour leur faciliter la tâche dans l’exercice de leur profession.

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