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Conformité des partis à la nouvelle Charte : Les exigences de la discorde

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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Après la rencontre du président Talon avec les partis politiques en souffrance de personnalité juridique, lundi 15 juillet, ces derniers ont entamé un ballet au ministère de l’Intérieur. Conformément aux décisions issues de la rencontre, Saca Lafia a rencontré jeudi 18 juillet, certains d’entre eux, à savoir l’Union pour le développement d’un Bénin nouveau (Udbn), la Dynamique unitaire pour la démocratie et le développement (Dud), les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et l’Union sociale libérale (Usl). En effet, ils ont perdu leur existence juridique depuis le 17 mars 2019 au regard de la nouvelle Charte des partis politiques.

Le ministre leur a dressé la liste des actions à mener ou corrections à opérer pour se conformer à la nouvelle Charte. Il s’agit entre autres, de tenir un congrès constitutif, d’actualiser les statuts signés par trois membres fondateurs dument mandatés et faire une déclaration administrative. Il s’agit donc pour eux de se mettre dans la logique de création de nouveaux partis politiques. Aussi, leur est-il demandé d’éviter de positionner à la tête des instances dirigeantes des personnes en conflit avec la justice.

Ces demandes ne sont pas du goût de plusieurs formations politiques. Pour l’Usl, il s’agit là d’« injonctions illégales », a opposé Donklam Abalo, porte-parole. « En allant devant le Chef de l’État et le ministre, nous attendions simplement à ce que les documents officiels du parti nous soient remis. Ça n’a pas été le cas. Nous avons à nouveau éprouvé la mauvaise foi de nos gouvernants et aujourd’hui nous sommes à mesure de dire que nous ne répondrons à aucune injonction illégale du ministère de l’intérieur », a-t-il déclaré dans une vidéo sur sa page facebook.

Du côté des Fcbe, la colère est aussi vive. Leur demander d’éviter de positionner à la tête des instances dirigeantes des personnes en conflit avec la justice revient à leur demander implicitement d’écarter les ténors comme Komi Kouché, 2ème secrétaire exécutif national adjoint, Valentin Djènontin, secrétaire exécutif national et Boni Yayi, président d’honneur. En effet, le premier est recherché pour sa gestion (entre 2008 et 2013) du Fonds national de la microfinance (Fnm). Le second est poursuivi pour une malversation financière dans la filière coton pendant qu’il était au gouvernement de l’ex-président Boni Yayi. Ce dernier, président d’honneur est quant à lui cité dans les violences survenues le 1er mai à Cadjèhoun aux alentours de son domicile. Pour raison de santé, il n’a pas pu être écouté par le juge avant son évacuation sanitaire. Lors d’une conférence de presse dimanche 21 juillet, le porte-parole Nouréni Atchadé estime que le ministre veut imposer des dirigeants à la tête du parti Fcbe. Cette exigence, dénonce-t-il n’existe dans aucune loi au Bénin.

Un nouveau bras de fer entre le ministère de l’Intérieur et ces formations politiques est-il ainsi déclaré ? La conformité desdites formations à la nouvelle Charte des partis politiques, préalable du dialogue voulu par le Chef de l’État semble encore loin.

Par Sêmèvo B. AGBON

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