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Consommation de l’alcool en sachets : Ruée des jeunes vers un poison lent, le Rotary alerte

La consommation des boissons alcoolisées en sachet tue. Le Rotary tire sur la sonnette d’alarme. A travers une vidéo réalisée à cet effet, les clubs Cotonou doyen, Cotonou Marina et Cotonou haie vive sensibilisent les jeunes béninois à ne pas se livrer à cette pratique et invitent le gouvernement à faire respecter la règlementation en vigueur afin de préserver la santé de la population.

Par Raymond FALADE

« L’alcool en sachet tue : le Rotary sensibilise les jeunes », c’est le titre cette vidéo de 7 minutes 56 secondes. La vidéo raconte le quotidien de ces jeunes qui se livrent à l’alcool tous les jours et ne peuvent plus s’en passer. Les raisons de la consommation des boissons alcoolisées en sachet diffèrent d’un consommateur à un autre. Certains organisent même un concours de meilleur buveur de l’alcool en sachet à la plage de Fidjrossè à Cotonou. « Pour le concours, les gens viennent avec de l’alcool et nous buvons. Le gagnant est celui qui vide sa part en premier » a confié dans la vidéo un adolescent. Comme si cela ne suffisait pas, d’autres y ajoutent des produits encore toxiques comme la cigarette. Toute chose qui n’est pas sans conséquences selon Ernest Alakpata, président de la Commission action du Rotary club doyen. Car, « l’alcool en soi n’est pas une bonne chose et l’alcool en sachet est encore plus grave ».

 

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Au Bénin, l’alcool en sachet courent les rues. On les retrouve partout dans les boutiques surtout dans les boutiques de vente de divers. La commercialisation est libre, le coût est bas et les jeunes en carburent soulignent les initiateurs de cette sensibilisation. « Cela me fait du bien. Des fois, quand je prends, ça me donne la force de bien travailler dans la journée » a déclaré fièrement un consommateur. « Quand moi je prends l’alcool en sachet, je me sens en pleine forme. Je délire. Je travaille bien pour trouver suffisamment d’argent » avoue un autre. Les conducteurs de taxi-moto communément appelés zémidjan ne sont pas aussi du reste. Ils en consomment régulièrement pour « garder la forme dans la journée ».

Les vendeurs ne manquent pas aussi de faire l’éloge de leurs produits. « Je suis à la fois vendeur et consommateur. C’est de la nivaquine. Il guérit l’ulcère, paludisme… » pense un vendeur. Des affirmations graves que rejettent les professionnels de la santé. « L’alcool, c’est le cancer. Cancer de la gorge, cancer du sein, cancer du foie. L’alcool, c’est les tensions artérielles qui sont perturbées, l’alcool c’est les hémorragies cérébrales… » relève le cardiologue Dr Hervé Aïssi, lui aussi Rotarien. Selon le professionnel de la santé, avant 21 ans, le cerveau n’a pas fini sa maturation. Ainsi, « la consommation d’alcool à l’âge adolescent va entraîner des dommages irréversibles à savoir, l’alcoolisme à l’âge adulte et entrainer des dommages comme des troubles psychologiques… ».

 

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L’alcool en sachet n’est pas contrôlé au Bénin et les conditions de fabrication sont déplorables. Ceci explique encore la gravité de sa consommation. Selon Sandra Idossou, citoyenne engagée pour l’environnement, le sachet est fabriqué à base du pétrole. A cela s’ajoutent « d’autres produits chimiques toxiques ». Ainsi, « quand le sachet est en contact avec de la nourriture, le sachet va transférer à cette nourriture ou à cette boisson, son Adn. Donc, tout ce qui a de chimique, tout ce qu’il a [le sachet] de toxique. Une fois qu’on le mange, c’est comme si on s’empoisonnait petit à petit ». a-t-elle expliqué.

Pourtant, avant de mettre sur le marché toute sorte de produit, il faut obtenir de l’État, l’autorisation de mise sur le marché. Elle est fournie par l’Abssa précise Mabel Adékambi, productrice d’alcool local. L’Abssa avant de donner l’autorisation, vient vérifier l’unité de production et fait des textes d’analyse pour voir si le produit qui va être mis sur le marché est conforme aux normes nationales et internationales.

Appel aux autorités

Le Rotary international notamment les clubs Cotonou Doyen, Cotonou Marina et Cotonou Haie vive estiment qu’il est temps de mettre fin à la commercialisation de ce produit. « L’objectif c’est que les jeunes arrêtent de consommer l’alcool en sachet. Il faudrait que cela cesse. Il faudrait qu’une règlementation soit mise en œuvre dans notre pays » a martelé Bilikis Assani, présidente du Rotary club Cotonou Doyen qui invite le gouvernement à supprimer la commercialisation de ces produits.

« Les boissons alcoolisées ne doivent pas être vendues à des mineurs » insiste Dr Cédrick Bigot, Rotarien club Cotonou Haie vive. Il a fait savoir que les commerçants qui ont dans leurs commerces des articles dont des boissons en sachet « portent attentes à la réglementation et il est important qu’ils arrêtent de vendre ce produit qui est toxique et qui a également un impact sur l’environnement ».

Au nom des clubs initiateurs de cette sensibilisation, les présidents Bilikis Assani, Les présidents
Bilikis Assani, chakirou Latoundji et Said Maliki ont invité les populations notamment les jeunes et adolescents à une prise de conscience pour préserver non seulement leur santé, mais aussi pour protéger leur environnement.

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