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Culte Thron : Hounnongan Atchô distingue les gardiennes des rythmes et cadences de couvent

Vendredi 20 décembre 2019, la 4ème édition du Festival des rythmes et cadences de couvents de source s’est déroulé à l’hôtel Sassou de Cococodji. Initié par l’Association Vimandjitô des adeptes de Thron Kpéto-Déka Alafia (Avatka) de la promotrice Hounnongan Atcho, Olga Nobre Vigouroux à l’état civil, cet événement annuel est l’occasion de célébrer et saluer le ”rôle de l’ombre” des ”Tassinon” et ”Tassinongan” pour le rayonnement et le maintient des cultes.

Par Sêmèvo B. AGBON

Au milieu (en pagne jaune) Hounnongan Atchô (Olga Nobre Vigouroux), promotrice du festival

Le système patriarcal n’échappe pas au monde Vodoun. Là, les hommes sont en avant et exercent l’autorité religieuse. Mais derrière eux, ce sont les ”Tassinon” (femmes des chefs de cultes communément appelés ”Hounnongan”)  qui entretiennent les lieux de culte et pèsent énormément dans la sauvegarde et la transmission des rythmes et chants rituels; elles sont donc de véritables maitresses de chœur. En guise de reconnaissance, Hounnongan Atcho (Olga Nobre Vigouroux) a initié depuis 2015, le Festival des rythmes et cadences de couvent. «Sous chaque homme qui pointe, il y a l’action d’une femme vertueuse. On n’est pas Hounnongan sans l’action valeureuse des Tassinon et des Tassinongan. Le thème de  notre festival est évocateur : “Femme au centre des rythmes et cadences de couvents”. Nous avons choisi ce thème pour valoriser ces nombreuses femmes qui, aux côtés des dignitaires donnent éclat à la chose culturelle. Ce sont ces femmes qui chantent, qui dansent et qui entretiennent les lieux de culte. Ce sont elles qui vivifient et magnifient le culte. Il est aussi grand temps de les magnifier elles aussi. Femmes, soyez heureuses, vous n’êtes pas oubliées. Les dignitaires savent ce que vous valez. Seulement, dans la mise en œuvre des activités du couvent vous n’êtes pas appelées à tout voir ni à tout toucher, puisque nous sommes naturellement et divinement mères des hommes et nous les servons», a-t-elle justifié à l’ouverture de l’événement.

Cette année, elles sont 27 femmes distinguées. Ce sont «celles qui servent avec amour dans les couvents Vodoun, celles qui travaillent inlassablement pour rehausser la valeur de notre culture». Le mode de leur sélection est simple : tout au long de l’année, elles sont observées dans leurs familles. «On envoie des missions dans chaque couvent. La mission peut se renseigner auprès du Hounnongan sur les femmes qui le servent vraiment dans le maintient du couvent. Nous n’informons pas les femmes, nous recueillons discrètement toutes ces informations et à la fin de l’année, nous célébrons ces femmes», a révélé la promotrice de l’association Vimandjitô.

“le premier Vodoun, c’est la femme”

Une vue du public

Un parterre de dignitaires religieux (Hounnongan) et des centaines de fidèles du culte Thron ont assisté, heureux, à la cérémonie. Chaque fois qu’une bénéficiaire reçoit son attestation, son mari, ses proches et sympathisants se ruent vers le podium pour la gratifier d’argent, de panégyriques et d’accolades. L’acte vise à amener d’autres femmes à s’illustrer aussi positivement aux côtés de leurs maris Hounnongan.

«L’initiative est noble pour reconnaître aux femmes leur implication dans la vie des couvents et les inciter à faire davantage», a salué Hounnongan Gbèdossou dont des femmes font partie des bénéficiaires. “Que les femmes laissées jusque-là se mettent à l’œuvre elles aussi», a-t-il lancé. “Balayer le couvent, essuyer le ”Kpéto” (autel du culte Thron) et prendre soins des visiteurs”, c’est un ”travail formidable qu’abattent les femmes à nos côtés», relève de son côté Hounnongan Toï Metoyi.

En quatre ans, l’organisatrice se réjoui de l’impact du festival sur les femmes. «Beaucoup ont commencé désormais à être soumises et engagées aux côtés de leurs maris. Il y a de plus en plus un changement de comportement», félicite Olga M. Vigouroux. «La femme même est Vodoun si on doit vraiment dire ce qu’elle signifie. Le bonheur du foyer est son œuvre. Là où l’homme est couché, la femme, elle, est debout. C’est la femme qui chante, qui acclame, qui engendre même le Hounnon. Donc le premier Vodoun, c’est d’abord la femme», a-t-elle indiqué pour saluer l’humilité et la soumission de cette ”âme généreuse”.

Initié par l’Association Vimandjitô des adeptes de Thron Kpéto-Déka Alafia (Avatka), le festival a été lancé en 2015 par Olga Nobre Vigouroux avec Hounnongan Gbègnon. La quatrième édition soutenue par le Fonds des arts et de la culture (Fac) a permis au public de découvrir en direct les artistes chanteurs Sèminvo et Pidi Symph.

 

 

 

 

 

One thought on “Culte Thron : Hounnongan Atchô distingue les gardiennes des rythmes et cadences de couvent

  1. Bonsoir.
    Merci bien.
    Mais il y a un peu de Coquille dans la rédaction.
    Hounnongan Toï Metoyi et non Hounnongan Mintoyi Doï.

    Par rapport à la photo de Hounnongan Toï, ce n’est pas très bien choisit car sur cette photo, il mettait la main sur la tête. Sûrement qu’il redressait sin chapeau.

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