Le président Patrice Talon a reçu en audience, vendredi 26 février, une délégation de l’Association des producteurs de riz du Nigéria (Rifan) conduite par son président national, Aminu Muhammad Gronyo. En présence des ministres Gaston Cossi Dossouhoui de l’Agriculture, Aurelien Agbenonci des Affaires étrangères et Romuald Wadagni de l’Economie et des finances, les deux personnalités ont eu des échanges fructueux autour de l’expertise nigériane en matière de production rizicole.
Par Raymond FALADE
« L’incident récent de la fermeture des frontières nous donne l’occasion d’aller plus loin, au-delà des mots, au-delà des verbes pour concrétiser cette intégration afin que nos économies fonctionnent pour le Développement réel de chacun des deux pays, pour notre épanouissement au lieu que nos activités économiques fonctionnent pour la contrebande et pour des activités illégales. Nous avons décidé de saisir cette occasion de fermeture des frontières pour réfléchir à notre intégration réelle pour notre développement ». Ainsi se justifie le bien-fondé de cette rencontre selon le président Patrice Talon. Pour lui, « le Bénin est un pays agricole, le Nigéria aussi mais également une grande puissance économique ; et donc le Bénin et le Nigéria peuvent se compléter notamment dans le domaine agricole et dans le domaine rizicole. C’est pour cela que nous avons décidé de nous appuyer sur l’expérience nigériane de développement de la production du riz pour satisfaire les besoins de nos populations béninoises, nigérianes et même africaines. Nous avons le potentiel, produire pour nous nourrir, produire pour commercialiser et arrêter d’importer des produits de l’étranger pour enrichir les producteurs étrangers et parfois même à notre détriment sanitaire. Cette vision qui n’est pas nouvelle mais qui, maintenant, a besoin d’être concrétisée, pousse à augmenter la production agricole dans nos pays notamment au Bénin (…) ce qui est possible si nous nous inspirons de l’expérience nigériane, si nous nous inspirons du succès du Nigéria dans ce domaine ».
Abondant dans le même sens que le chef de l’État béninois, le ministre de l’Agriculture, Gaston Cossi Dossouhoui a annoncé la participation, dès la semaine prochaine, du Bénin au festival du riz à Abuja. Des membres du gouvernement, des opérateurs économiques et autres acteurs du monde agricole béninois prendront part à ce grand évènement.
Le Benin dispose d’un important potentiel pour la promotion de la riziculture en termes de terres irrigables, de ressources en eaux souterraines et de surface et de technologies éprouvées mises au point par la recherche. Lors de sa visite de travail le mardi 19 janvier dernier à Abuja où il a rencontré son homologue nigérian, Muhammadu Buhari, le président Patrice Talon a échangé avec les membres de l’Association des producteurs de riz du Nigéria (Rifan). Avec ces producteurs, il avait été convenu de la mise en place d’une coopération dynamique d’échanges et de partage d’expériences et d’expertise.
Aujourd’hui, le Bénin est à plus de 400.000 tonnes de production du riz et ambitionne d’atteindre 1 million de tonnes de riz en 2022. Pour réaliser ce challenge, il est important pour le Bénin de s’inspirer des options qui ont fait leurs preuves ailleurs, d’où l’initiative d’échanger des expériences avec le grand voisin afin que l’objectif soit atteint.
En effet, depuis quelques années, le gouvernement du Bénin a opté pour la croissance de l’économie à travers la diversification des filières agricoles. Cette option qui place le secteur agricole comme un levier de lutte contre la pauvreté passe également par la promotion des filières porteuses dont celle du riz compte tenu de son importance socio-économique et alimentaire.
C’est donc afin de poursuivre les échanges entamés à Abuja, que le chef de l’Etat béninois, a reçu ses producteurs au en audience.