Dodji Mahouignito Djehouty Olou émerveille les internautes depuis des mois. Au centre de l’attraction, les essais de missiles qu’il envoie dans l’espace et dont il partage régulièrement les images sur sa page Facebook. Il assure démystifier ces armes militaires et montrer que l’Afrique n’est pas incapable.
@Sêmèvo Bonaventure AGBON
Ce jour-là, les abonnés à sa page étaient encore fascinés. Dodji Mahouignito Djehouty Olou venait de partager tout heureux, l’expérience de propulsion d’un nouveau missile :
« Je vous présente mon micro-missile Heviosso 3. Caractéristiques : longueur du fuselage : 60 cm. Diamètre du fuselage : 35 millimètres. Bord ou côté intérieur des ailerons : 7 cm. Base ou bord de fuite : 7 cm. Bord extérieur : 3,5 cm. Bord d’attaque de l’aileron : 4 cm. Envergure : 7 cm. Longueur de l’ogive : 12 cm. Forme de l’aileron : trapézoïdale », détaille-t-il minutieusement. « Mes calculs ont parfaitement fonctionné, donc trois réussites », se félicite-t-il dans une courte légende aux images.

Sur la vidéo illustrative, on voit bien qu’il a réussi à faire décoller un missile à des dizaines de mètres dans le ciel. Ces expériences ne sont encore rien que du bricolage certes mais concluante, reconnaît-il. De quoi « faire comprendre à la jeunesse africaine que nous sommes capables sans demander l’aide de qui que ce soit de fabriquer nous-mêmes et pour nous-mêmes des fusées capables de conquérir l’espace et des missiles capables de nous protéger face aux agressions extérieures. Il suffit simplement de se donner les moyens », justifie-t-il.
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À ce jour, docteur Dodji Mahouignito Djehouty Olou a effectué environ 21 essais de propulsion de missiles sans compter ceux liés aux fusées pneumatiques. Sur son mur, les images et vidéos révèlent une constante amélioration dans les essais, des récents aux premiers.
Dodji les accompagne souvent de véritables cours de technologies militaires. Ses étudiantes : les internautes ! Les missiles et fusées ne sont plus, en tout cas, des mythes à leurs yeux. Leur secret, structure, fonctionnement…il dévoile tout.
Son premier objectif est d’ailleurs de sensibiliser la jeunesse africaine à ces technologies notamment dans les écoles.
À cet effet‚ tel des enseignants font contrôle de connaissance pour s’assurer de la maîtrise des enseignements dispensés aux apprenants‚ docteur Dodji a lancé un jeu concours dénommé “Ma belle fusée”. Il consistera pour les candidats de réaliser une fusée à air comprimé ou à eau‚ hydropneumatique. Ceci après les multiples cours sur sa page Facebook.
Dans le cas du micro-missile Heviosso 3, il s’agit, dit-il, d’un missile subsonique à ne pas confondre avec les supersoniques. « Un missile subsonique est un missile dont la vitesse est inférieure à celle du son (opposé à supersonique). Certes les missiles subsoniques ont une vitesse de pointe inférieure aux missiles supersoniques mais ils ont une capacité à atteindre une plus grande distance », leur explique-t-il.
Docteur en exo/astrobiologie
Dodji Mahouignito Djehouty Olou voudrait inciter par ces expériences à l’installation des laboratoires de fabrications de fusées et de missile partout en Afrique. Ce qui demande beaucoup de financements. « Je le sais bien. Mais en attendant, on va bricoler. C’est mieux que rien ! », persiste-t-il.
« Pour l’instant les réactions ne concernent que les internautes. Je n’ai pas encore été approché par des officiels », avoue-t-il. Mais au-delà du Bénin, ses expériences ont séduits. L’auteur a été approché par le Mouvement révolutionnaire interafricain (Mri), un parti politique guinéen « qui aimerait présenter le projet au gouvernement. Ça n’a pas encore été fait mais j’ai été approché ».
La passion de Dodji Mahouignito Djehouty Olou relativement à ces technologies de défense s’explique. Il est auteur de « Panspermie et théories de la pluralité des mondes », thèse de doctorat pluridisciplinaire de philosophie et d’exo/astrobiologie doublement soutenue d’abord en France, ensuite à l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin.

À propos, il a, pendant une dizaine d’années, mené des recherches sous la direction de Florence Raulin Cerceau, maître de Conférences, docteure en Astronomie et techniques spatiales et Gervais Kissezounon, maître de Conférences lui aussi et philosophe des sciences.
« L’astrobiologie ou l’exobiologie étudie la taille des planètes, leurs compositions chimiques, leurs distances par rapport à leurs étoiles afin d’estimer la possibilité de survie d’un organisme vivant sur une planète autre que la terre. L’exobiologie (ou Astrobiologie) est une science qui étudie la vie dans l’univers, les conditions et les processus qui ont permis l’émergence du vivant sur notre planète, et ont pu ou pourraient le permettre ailleurs. Science interdisciplinaire, l’exobiologie procède de la biologie, de la chimie, de la physique, de l’astronomie, des mathématiques. Cette thèse commence par expliquer les grandes notions philosophiques et scientifiques liées à la question des origines. Ensuite, elle se plonge dans la question des origines sur la base des premiers documents scientifiques connus », clarifie docteur Olou.
Dodji Mahouignito Djehouty Olou croit et travaille à la « renaissance africaine ». Elle doit être aussi « une renaissance militaire et spatiale », soutient-il.
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Il est également auteur de deux découvertes de formules mathématiques de décompositions et de divisions nommées Olou 1 et Olou 2). Lesquelles sont officiellement reconnues et juridiquement protégées sous le numéro EN1258965.