Deux émissaires de l’Agence nationale de transfusion sanguine (Ants), les docteurs Ahlonsou et Edgard Padonou ont rencontré des journalistes, mercredi 17 mars à la Maison des médias Thomas Mègnassan de Cotonou, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant avec l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb) visant à accroître l’offre en don de sang.
Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
Bientôt la saison des pluies ! Une période qui retient particulièrement l’attention à l’Agence nationale de transfusion sanguine (Ants). Et pour cause, elle est « la période difficile de la transfusion sanguine au Bénin ». En effet, en cette période, qui court de juillet à septembre et où on assiste à la flambée des cas de paludisme, la demande en poches de sang est très forte alors que la population qui donne plus de sang (élèves et étudiants) est en vacance et donc inaccessible. Par conséquent, il urge que le don de sang devienne une habitude populaire. « Nous avons besoin de la population obligatoirement », alerte déjà Dr. Ahlonsou, directeur de la communication à l’Ants.
« Nul ne sait quand et qui peut avoir besoin du sang. Aucun produit ne peut le remplacer. Il ne se fabrique nulle part et ne peut être prescrit pour achat dans les pharmacies », a fait observer son collègue Edgar Padonou. Pour signifier que le don de sang est un acte humaniste qui sauve des vies en détresse. Il comporte de même des avantages pour le donneur. « Quand vous êtes donneur de sang, vous avez la chance de vous faire examiner par l’agent de santé. Car les gens n’ont pas l’habitude d’aller à l’hôpital quand ils n’ont apparemment rien. Or lors du don de sang on peut découvrir que vous êtes hypertendu, que vous avez l’hépatite virale, la syphilis …et rapidement on vous aide à vous guérir ou à vous soulager. Un donneur de sang, c’est comme s’il a un médecin de famille qui le suit, le surveille tous les trois mois », renseigne Dr. Ahlonsou. Et de rassurer qu’en cette période de Covid, l’Ants a « pris toutes les dispositions pour permettre au donneur de se sentir en sécurité ».

L’Atlantique et le Littoral sont les deux départements où les demandes en poche de sang sont plus fortes. Elles sont estimées à environ 110 par jour, du fait de la densité de leurs populations (deux millions sept cent neuf mille), a indiqué Dr. Ahlonsou.
Préjugés et rumeurs
Le don de sang obéit à des principes éthiques. Il est un acte libre, gratuit et l’Ants n’y tire aucun profit. « Les poches de sang sont cédées à un taux forfaitaire correspondant à une participation d’amortissement des frais de renouvellement des poches vides, des collectes, de la préparation, de la qualification et de la distribution des produits sanguins labiles ». Peut donner de sang toute personne en bonne santé, âgée entre 18 ans et 65 ans et qui pèse au moins 50kg.
Un usage déloyal se fait-il du sang collecté ? Allusion faite aux rumeurs faisant état que les poches de sang se retrouveraient dans les mains de cybercriminels qui en arroseraient leurs fétiches. La question a persisté dans les échanges entre journalistes et agents de l’Ants. Ces derniers ont démontré que cela n’est guère possible au regard du processus de cession des poches et surtout des règles qui exigent par exemple, que la poche prescrite soit administrée au patient indiqué. Ce que, de façon imprévue, l’Ants se déploie dans les structures sanitaires pour contrôler, a rassuré Edgard Padonou. Il a par ailleurs saisi l’occasion pour informer que le donneur a le droit, même deux ans après son acte, de se porter à l’Ants pour demander la destination ou la finalité de son sang. La possibilité d’une telle traçabilité renforce la sécurité des poches collectées, a-t-il conclu.
A Cotonou, le Cnhu et l’ex Chu-Mel sont les deux points de don de sang.