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Droits de l’homme au Bénin : La radioscopie de la Cbdh

La Commission béninoise des droits de l’homme (Cbdh) a remis au président Patrice Talon, mardi 6 octobre, son rapport sur l’état des droits de l’homme au Bénin. Le rapport équilibré, épingle ‹‹des violations de droits des citoyens ›› et met aussi en exergue les ‹‹progrès significatifs réalisés›› par le gouvernement pour l’encourager à protéger davantage les droits de tous les citoyens.

Par Raymond FALADE

La cérémonie de remise dudit rapport au président Talon s’est déroulée au palais de la Marina à Cotonou conformément à la loi. À cette occasion, le président de la Commission béninoise des droits de l’homme (Cbdh), Isidore Clément Capo-Chichi a présenté les grandes lignes du document. Selon ses propos, ‹‹des violations de droits des citoyens ont été constatées›› par la commission ‹‹en tant que mécanisme national complémentaire conçu pour veiller à ce que les droits de tous les citoyens soient pleinement protégés››. Toutefois, les ‹‹progrès significatifs réalisés›› par le gouvernement de la Rupture ‹‹pour la jouissance des droits›› de l’homme ont été salués par la commission dans ce rapport. Le but selon Isidore Clément Capo-Chichi, est d’encourager le président Talon ‹‹à poursuivre les efforts en vue du respect, de la protection et de la réalisation, c’est à dire la mise en œuvre desdits droits. Ce sont les droits (civils, politiques, économiques, sociaux et culturels), plus spécifiquement des droits catégoriels (enfants, femmes, personnes vulnérables, personnes âgées, personnes vivant avec un handicap, les personnes en détention) et bien entendu le droit au développement et le droit à la paix››.

La Cbdh a fait des recommandations au gouvernement avant d’aborder les perspectives.  Et en termes de perspectives, Isidore Clément Capo-Chichi a suggéré ‹‹la reconnaissance de l’Institution nationale des droits de l’homme, dont la dernière accréditation auprès du système des Nations Unies remonte à mars 2002 au statut C, est très importante›› pour que les sacrifices consentis au quotidien par l’Etat béninois en matière des droits humains soient reconnus et appréciés à leur juste valeur. En effet, a-t-il justifié, ‹‹le Bénin est encore le seul pays de l’Afrique francophone à ce jour à n’avoir plus de statut depuis 2007 année de la catégorisation des Indh en statut A et B. Le statut C n’étant plus considéré, ‹‹nous ne pouvions pas prendre la parole, encore moins siéger au sein des mécanismes régionaux et internationaux de protection des droits de l’homme››, a regretté le président de la Cbdh. ‹‹Or il est de notre devoir d’être là où se prennent les décisions qui nous concernent, notre voix aussi doit compter››, a-t-il insisté. C’est pourquoi, l’institution ‹‹travaille à remédier à cette situation, afin d’être accréditée dans les prochains mois au statut le plus élevé, le statut A, sous l’égide du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme››. Ce qui constituera un gage de légitimité et de crédibilité pour le Bénin, a rassuré Isidore Clément Capo-Chichi.

« Aucune volonté de violer les droits de l’homme »

Recevant le rapport, le président Talon a exprimé sa gratitude à l’endroit de la Cbdh et de son président qui selon lui, est ‹‹un pilier essentiel de l’Etat de droit au Bénin››. Et de faire observer que ‹‹ce premier rapport est aussi le premier test de crédibilité de la Commission, dans sa capacité à observer et reporter sans la moindre influence, notre pratique des droits humains››. ‹‹Certes, la Commission n’a pas vocation à se substituer à la Cour constitutionnelle et aux juridictions compétentes pour juger les violations des droits de nos concitoyens, mais son rôle d’accompagnement de l’action de l’Etat pour la protection des droits humains, par l’appui constructif qu’elle peut apporter aussi bien aux citoyens qu’aux institutions de la République en vue de consolider nos acquis démocratiques, est d’importance››, a reconnu le Chef de l’Etat.

Patrice Talon rappelle que le choix de la démocratie depuis l’historique Conférence nationale de 1990, est l’instauration d’un Etat de droit respectueux de la loi et des libertés comme ressort fondamental du bien-être économique et social des citoyens. Malheureusement, ‹‹l’élan démocratique et l’adhésion populaire se trouvent souvent faussés par notre pratique quotidienne qui se traduit par une forme de galvaudage des principes ; lequel aboutit à une perversion du système››. Par conséquent, ‹‹vouloir persévérer dans cette voie, l’idéal démocratique ne sera jamais atteint››, a-t-il prévenu.

Au Bénin, le gouvernement n’a ‹‹aucune volonté de violer, de contrarier, d’entraver les droits de l’homme ni de protéger ceux qui les violent››, a juré Patrice Talon. Il a pour finir, rassuré la Cbdh de son soutien et de son accompagnement si elle est ‹‹consciente de la nécessité de maintenir notre pays dans le concert des nations démocratiques et s’attèle à jouer son rôle de veille citoyenne et d’éveilleuse des consciences››.

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