L’École internationale de théâtre du Bénin (Eitb) a abrité‚ mercredi 5 janvier à Togbin dans la commune Abomey-Calavi‚ “Les auditions du parcours 2022” conduites par l’association Sudcrea et qui visent à combler le vide de la quasi inexistence de jeunes écrivains dramatiques au Bénin.
Par Arnauld KASSOUIN ( Coll )
Au total‚ 14 candidats ont défendu chacun une proposition d’écriture dramatique. Entre autres‚ Esther Doko avec son texte intitulé “Hihokpè”; Emmanuella Diogo dans “La chatte touristique”‚ Sibelle Djihouan avec “Cris civiques”, Samuel Kouthon avec “Ceux qui vivent, ce sont ceux qui souffrent”‚ Lucas Kpedjo dans”Dix ans après la fin du monde”, Bernardin Labi avec “Les allées de l’ombre”, Évrard Megnonhou avec “Ma chance”, Olouyomi Tchango avec “Les papillons inoubliables “, et Gilles Tchègnon avec “Un opposant”.
L’initiative a concerné les jeunes ayant entre 15 et 30 ans. Au terme des auditions‚ six participants sont retenus sur les 14 présélectionnés. Ce sont eux qui vont poursuivre l’aventure durant un an au cours duquel ils seront outillés et aggueris afin de répondre aux exigences de l’écriture dramatique. Ceci à travers des ateliers d’écriture‚ des stages pratiques‚ des résidences d’écriture‚ des coaching d’auteurs.trices et une mise en jeu.

Le jury est composé de personnes averties. Koffi Attede‚ l’actuel directeur de la Bibliothèque nationale et ex-Directeur des arts et du livres‚ Carole Lokossou et enfin Sèdjro Giovanni Houansou. Ce dernier qui assure la Direction artistique du projet‚ est Grand Prix littéraire du Bénin 2019 dans la catégorie Théâtre et Prix Rfi Théâtre 2018.
L’initiative des “Échafaudages” vient d’un constat amer. Chez les jeunes le genre Théâtre est moins pratiqué. «Ce projet a été initié parce qu’il a été constaté que peu de jeunes béninois sont habitués à l’écriture dramatique contemporaine. Ainsi pour que la palette des écrivains dramatiques s’élargisse‚ “Échafaudages” a vu le jour»‚ a indiqué Carlos Adekambi Zinsou, l’un des organisateurs. «Notre objectif, poursuit-il‚ c’est de former de très jeunes auteurs, des gens qui ont envie d’écrire, mais qui n’ont pas pour le moment non seulement les outils, les techniques et les armes appropriés pour écrire convenablement l’écriture dramatique, mais aussi pour permettre à ces jeunes de se lancer plus tard dans une carrière dans le domaine de l’art dramatique»‚ a-t-il poursuivi.
“Echafaudages” (Nouveaux studios des écritures et imaginaires vivants) sert donc de creuset d’où les jeunes peuvent réellement apprendre à écrire, lire le monde à travers les écritures contemporaines, oser faire jaillir leurs imaginaires et «tomber dans le doux risque» d’une carrière d’écrivain pour le spectacle vivant et la fiction. Objectif atteint‚ note-t-on déjà au regard des témoignages dans le rang des bénéficiaires. Le projet Échafaudages leur aura permis de comprendre amplement les contours de l’écriture dramatique. «J’ai appris tout un tas de chose aujourd’hui. Comme le fait que le théâtre doit être vivant en dehors du caractère humouristique qui lui est reconnu. Aussi, l’écriture théâtrale doit provoquer en nous des images. Et, c’est çà qui fait la différence entre le genre Théâtre et les autres»‚ a relevé Esther Iriko Doko, une participante. «Ce projet nous a permis de découvrir les réalités techniques à travers les appréciations du jury»‚ a renchéri Olouyomi Tchango. «Si les moyens y sont, je souhaiterais bien, qu’on élargisse le nombre de participants afin qu’un plus grand nombre de personnes puisse profiter également de tous les acquis dont nous avons pu bénéficier»‚ a-t-il formulé.
Suite…
Rien n’est perdu‚ rassure-t-on‚ pour ceux qui ne feront pas partir des finalistes. Ils vont être intégrés dans des formations plus tard. « Le vrai parcours n’a pas encore débuté. On est à la phase 0. C’est après la sélection des 6 meilleurs textes par les jurys que l’aventure va réellement commencer»‚ a dévoilé Giovanni Houansou.
Sudcrea est une association socio-éducative et culturelle. Elle s’investit dans la recherche artistique et la création théâtrale. Elle a pour mission d’accompagner la création artistique en général sur le continent africain ; de contribuer activement à l’épanouissement des peuples par l’accès des communautés aux biens et produits culturels émancipant tout en favorisant l’émergence et le maintien de l’activité créative et la naissance de nouveaux marchés, réseaux et nouvelles industries créatives.