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Entretien avec RFI et France 24 : Talon rétablit l’image du Bénin

Le président Patrice Talon a accordé un entretien exclusif aux médias français France 24 et Rfi vendredi 30 avril 2021. Première prise de parole sur des médias étrangers après la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle du 11 avril, cette sortie médiatique a été l’occasion pour le président réélu, de se prononcer sur les troubles survenus lors du récent scrutin présidentiel.

Par Laurent KOKOU

Comme à l’accoutumée, c’est un chef d’État serein, détendu, avec à la clé, une parfaite maîtrise de son sujet, qui a répondu aux questions des journalistes Marc Perelman de France 24 et Christophe Boisbouvier de Rfi. Face à des journalistes visiblement décidés à le faire fléchir, l’homme est resté droit dans ses bottes, répondant avec une aise déconcertante aux questions les plus pointues des deux conducteurs de l’entretien.

Répondant au journaliste qui estime que le supposé faible taux de participation de 50%, enregistré lors du scrutin présidentiel en comparaison aux 65% de 2016, qui ont consacré son accession au pouvoir, est synonyme d’un désintérêt de la part des citoyens, le président Patrice Talon a justifié cet état de chose par le climat délétère dans lequel s’est déroulé la consultation électorale, climat marqué par des menaces, violences, intimidations et une vaste campagne d’intoxication. À cela, s’ajoute le fait que cette élection s’est révélée être l’une des premières à échapper à la force de l’argent et donc aux manœuvres d’achat de conscience. Il pense donc qu’en dépit de ces 10% en moins d’électeurs par rapport à 2016, « 50 %, c’est satisfaisant dans ces conditions ». Mieux, il voit dans le résultat écrasant de 86%, l’expression d’un oui collectif du peuple béninois à la continuité de la dynamique. C’est pour cette raison que le chef de l’État n’a pas hésité à qualifier cette élection, de « vote d’adhésion.»

La démocratie béninoise éprouvée mais debout

À la question de savoir si l’exil de certains opposants qualifiés de principaux et l’arrestation d’autres appelés à répondre de leurs actes devant la justice ne sont pas synonyme de recul de la démocratie au Bénin, le président Patrice Talon a d’entrée fait un état des lieux du pays dont il a hérité en 2016. Selon lui, c’était un Bénin dépourvu de tout, basé sur la corruption, le favoritisme au sommet de l’État. Un pays pris en otage par la classe politique et dans lequel les gens s’enrichissaient impunément sur le dos du peuple. Patrice Talon précisera «C’est cela la règle, la belle démocratie du Bénin qui après les réformes paraît avoir disparue.» Il comprend alors que travailler à changer ces donnes, combattre la corruption, instaurer l’impunité zéro, ainsi que la responsabilité soit perçue par ceux qui profitaient de l’ancienne situation comme un recul. Et de marteler sa fierté « Si c’est cette démocratie que les réformes vont faire disparaitre, alors chapeau pour le Bénin.»

Madougou, Aïvo

L’un des journalistes a trouvé suffisamment grave le chef d’accusation “financement de terrorisme” reproché à Réckya Madougou et Joël Aïvo dans le cadre des manifestations de violence survenues pendant la période électorale. Mais le président Patrice Talon pense qu’il y a des éléments voire des preuves à la disposition de la justice. Se basant sur le vécu des faits et les éléments de preuves disponibles, le chef de l’État a soutenu que « planifier et recruter des gens et mandater des jeunes, des badauds, pour brûler le pays et surtout pour faire des assassinats aveugles » est suffisamment grave et ne mérite pas autre nom «si ce n’est du terrorisme.»

Plus de grâce, les responsables répondront de leurs actes

Le chef de l’État n’envisage aucunement passer cette fois, l’éponge sur les violences pré-électorales d’avril dernier. Pour lui, le faire pour la deuxième fois à l’instar de 2019 qui a connu pareille situation, ce serait une faute. Cette fois, toute personne impliquée dans lesdites manifestations violentes répondra de son acte devant la justice. « Je n’envisage point l’impunité à nouveau, de gracier ou d’amnistier. Ce qui s’est passé devient récurrent. Ce n’est pas envisageable que une fois encore les gens soient graciés.» a-t-il martelé.

Patrice Talon jure sur le dernier mandat

À la question de savoir s’il est en train de faire son dernier mandat, Patrice Talon est formel. « Tout à fait » a-t-il répondu. Le président de la République a rappelé que la phrase fétiche “nul ne fera plus de deux mandats de sa vie” a été insérée dans la Constitution amandée de 2019 sur son insistance. Mieux, l’expérience démocratique du Bénin lui a montré que le béninois tient beaucoup à la limitation des mandats. L’idée de briser ce pacte républicain ne l’effleure même pas et ne saurait même l’effleurer, a-t-il professé. « Dieu nous prête vie et bonne santé pour que nous puissions ensemble constater cela » a conclu Patrice Talon.

 

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