Un atelier de consolidation des données du suivi des recommandations du troisième cycle de l’ Examen périodique universel (Epu) du Bénin a réuni le jeudi 21 avril à la salle de participation citoyenne d’Abomey-Calavi, des Organisations de la société civile (Osc). Elles ont été invitées par l’Ong Changement social Bénin en vue de contribuer à l’élaboration du rapport du 4ème Epu.
Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
« Je vous invite à contribuer sans réserve », a lancé Ralmeg Gandaho aux participants à cet atelier de deux jours. « C’est dans la synergie que nous allons remonter les préoccupations des populations qui pourraient échapper au rapport-pays », a insisté le président du Conseil d’administration de l’Ong Changement social Bénin.
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Le Bénin a bouclé en 2017 trois examens périodiques universels (Epu) après ceux de 2008 et 2012. Les Osc affûtent donc leurs armes pour contribuer à l’élaboration du 4ème cycle. Un rapport alternatif clair contenant les observations de la société civile sortira des travaux.
L’Epu est un mécanisme établit par la résolution 60-251 de l’Assemblée générale des Nations unies. Il permet au Conseil des droits de l’Homme d’examiner la situation des droits de l’Homme dans chaque État membre.
« L’ Examen périodique universel constitue un dialogue interactif entre l’Etat examiné et les autres États au sein du Conseil des droits de l’Homme. Ledit dialogue interactif est basé sur des informatifs fournies par l’État, les agences de l’Onu, et la société civile. Des recommandations sont effectuées par les États membres et un document final est produit après le dialogue. Le document final est officiellement adopté lors de la réunion ordinaire du Conseil des droits de l’Homme », a expliqué Josué Dohami, responsable du projet lors d’un exposé aux participants.
« Le rapport ne se base pas que sur le document que l’État aurait envoyé », a-t-il ajouté. D’où les Osc dans leur rapport alternatif, doivent mettre en lumière les inégalités, a-t-il insisté. Elles ont jusqu’au samedi 11 juin prochain pour le produire. L’adoption du document final étant prévue au mois de février 2023 à Genève.
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L’ Examen périodique universel permet de s’attaquer aux inégalités et toutes les formes de discrimination ; de faire progresser la situation des droits de l’Homme pour tous ; de pousser les gouvernements à s’acquitter de leurs obligations et engagements en matière de droits de l’Homme ; d’examiner les développements positifs et des difficultés rencontrées par les pays ; et de favoriser le partage des meilleurs pratiques entre les pays et les parties prenantes.
Engagements
Les Osc participantes à l’atelier sont celles qui interviennent de manière transversale sur les droits civils et politiques. Les représentants proviennent notamment du Syndicat national des enseignants de la maternel, de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), du Wildaf-Bénin, de l’Association des femmes avocates du Bénin, de l’Action chrétien pour la lutte contre la torture (Ciat), de Wanep-Bénin, de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), du Réseau des acteurs de l’eau et de la Maison de la société civile.
Concrètement, comme contribution au 4ème cycle de l’ Examen périodique universel du Bénin, les Osc apportent leur expérience en matière de promotion des droits humains. « De manière générale ce qui est attendu d’elles, c’est une contribution en termes de suivi, de mise en œuvres, de respect des engagements pris par le Bénin », indique Josué Dohami.
« Nous allons faire des suggestions pour l’avancement de la démocratie en générale et des droits de la femme en particulier », s’est engagée Lidia Counouhoué Bio Yara, juriste et membre de Wildaf- Bénin.
La même détermination est affichée par Idrissou Ramane, membre de la coordination nationale du Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (Wanep-Bénin). « Le volet qui entre dans le cadre des activités de Wanep-Bénin, ce sont les droits civils et politiques. Wanep-Bénin intervient souvent sur les questions de bonne gouvernance, les questions liées aux processus électoraux. En la matière, ces dernières années, précisément depuis 2019 les élections ne se passent plus comme auparavant. Des normes existent mais il faut voir comment elles ont été établies. Donc nous allons faire des suggestions d’amélioration », a-t-il rassuré.
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Pour rappel, à l’issue des élections du jeudi 14 octobre 2021, le Bénin a été élu membre du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies pour la mandature 2022-2024.