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Expérimentation du vaccin Covid-19 en Afrique : L’indignation du Réseau des femmes journalistes d’Afrique

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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La colère et l’indignation ne baissent pas contre l’expérimentation du vaccin Bcg Covid-19 en Afrique. Le Réseau des Femmes Journalistes d’Afrique entre dans la danse. A travers le communiqué ci-dessous, l’association basée au Maroc et ses « centaines de journalistes à travers les 54 pays du continent…» et ailleurs, condamnent les propos racistes tenus par les professeurs Jean-Paul Mira chef du service réanimation de l’hôpital Cochin et Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm. Le Réseau leur rappelle que la « pauvreté du continent » est le produit du pillage perpétré depuis des siècles « par des pays occidentaux qui continuent de doper leur taux de croissance sur les richesses de l’Afrique ». Par ailleurs, le Réseau soutient que les propos du professeur Jean-Paul Mira sont bien intentionnels et prémédités. Ils ne sauraient donc jamais « être considérés comme un dérapage ». Par conséquent, « Aucune excuse ne peut lui être trouvée, tout comme au professeur Locht qui entame sa réponse en donnant raison à son interlocuteur ».

 

COMMUNIQUE DU RESEAU DES FEMMES JOURNALISTES D’AFRIQUE

Le Réseau des femmes journalistes d’Afrique « Les Panafricaines” condamne avec la plus grande fermeté les propos insultants, à caractère raciste, tenus sur la chaîne de télévision d’information en continu LCI le 1er avril 2020 par le professeur Jean-Paul Mira chef du service réanimation de l’hôpital Cochin.

Interrogeant en duplex, le professeur Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm au sujet du Covid-19 « traitement : pistes du vaccin BCG », Jean-Paul Mira lui pose la question suivante :

”Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masque, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études dans le Sida où chez les prostituées on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et qu’elles ne se protègent pas. Qu’est-ce que vous en pensez ?”.

Au professeur Locht d’approuver ces propos en répondant : « Alors vous avez raison et d’ailleurs on est en train de réfléchir à une étude en Afrique, justement pour faire ce même type d’approche avec le BCG, un placebo. »

Ainsi, il est tout simplement proposé et approuvé par l’interlocuteur, d’utiliser l’Afrique comme un laboratoire et donc les Africains comme des cobayes sur lesquels une expérience serait réalisée.

Faisant preuve d’une méconnaissance totale des réalités africaines et dans une approche condescendante éhontée, Jean Paul Mira use de clichés pour présenter la caricature d’un continent où les populations ne se protégeraient pas, où il n’y aurait rien : « pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation. »

Nous invitons le Professeur Mira à interroger ses collègues des hôpitaux de France qui ne manqueront pas de lui rappeler que ce qu’il dit pour parler du continent africain est d’abord valable pour le pays dans lequel il exerce sa profession.

Qu’il n’y a que 7 000 lits en réanimation lorsque l’Allemagne en dispose de 27 000, que le personnel hospitalier parisien manque cruellement de masques et que pour conclure aucun pays dans le monde ne dispose pour le moment de traitement approprié pour combattre cette pandémie inédite.

L’Afrique et ses populations n’ont pas de leçon à recevoir d’individus de la sorte. Quelles que soient leurs difficultés, les Africains les abordent dans la dignité et puisent leurs forces dans leurs convictions.

Quant à nos faiblesses, toutes nos faiblesses, elles sont le fruit de politiques perpétuées par des pays occidentaux qui continuent de doper leur taux de croissance sur les richesses de l’Afrique.

Les propos de Jean-Paul Mira ne sauraient être considérés comme un dérapage. En commençant sa question par « si je peux être provocateur »,

Jean-Paul Mira est parfaitement conscient de la portée scandaleuse et donc répréhensible de ses propos.

Aucune excuse ne peut lui être trouvée, tout comme au professeur Locht qui entame sa réponse en donnant raison à son interlocuteur.

Si nous notons avec satisfaction la réaction du directoire des Hôpitaux de Paris dans une mise au point publiée hier sur son site et dans laquelle, Martin Hirsch, son directeur se dit « choqué » par les propos, nous ne saurions considérer cependant, les excuses et les regrets qui sont exprimés par Jean-Paul Mira.

Par ailleurs, nous exprimons notre étonnement devant le communiqué de l’Inserm, qui qualifie la vidéo médiatisée notamment dans les réseaux sociaux de «tronquée » alors qu’elle n’a fait l’objet d’aucun montage et d’aucune altération d’aucune sorte.

Nous demandons à la chaîne LCI d’assumer ses responsabilités en tant que diffuseur et en appelons à l’autorité française de régulation, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, garant de la lutte contre les discriminations, pour qu’il prenne les mesures nécessaires pour rappeler LCI fermement à l’ordre.

Le réseau des femmes journalistes d’Afrique, Les Panafricaines, a son siège à Casablanca au Maroc. Il regroupe des centaines de journalistes à travers les 54 pays du continent et des journalistes africaines exerçant dans d’autres médias à travers le monde.

Le réseau a pour mission de contribuer à un éveil citoyen sur la responsabilité des médias et leur rôle dans la construction des opinions publiques.

 

Le réseau des femmes journalistes d’Afrique « Les Panafricaines »

 

 

Seule on va vite, ensemble on va plus loin »

Proverbe africain

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