Home Actualité Galerie ‘’Case Nomade’’ de Porto-Novo : Un mariage exquis d’art et de café (Tout savoir des ‘’béninoiseries-art”)

Galerie ‘’Case Nomade’’ de Porto-Novo : Un mariage exquis d’art et de café (Tout savoir des ‘’béninoiseries-art”)

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
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La galerie ‘’ Case Nomade’’ a ouvert officiellement ses portes à Porto-Novo le samedi 29 février 2020, avec l’exposition collective des œuvres de cinq artistes : Sibylle Schwarz, Gerard Spero Quenum, Karimi Chouyouti, Simplice Ahouansou et Patricorel. Cet espace qui se veut désormais la « Porte culturelle » de la capitale politique du Bénin, est un projet innovant basé sur le concept d’économie circulaire qui allie art, boutique, café et écologie.

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON

C’est en 2019, à la suite d’une exposition à la Résidence de l’Union européenne aux côtés de Gérard Quenum, que l’idée de créer un espace culturel à Porto-Novo a animé Karimi Chouyouti. « Après l’exposition nous avons été invités par l’ambassadeur de l’Ue et son épouse à déjeuner. Nous avons parlé de long en large de Porto-Novo, des artistes énormes qu’il y a mais très peu d’infrastructures pour eux. D’où l’idée d’une galerie d’art contemporain m’a animé », se rappelle-t-il. En même temps, il n’a pas perdu de vue le défi de la pérennisation du projet une fois concrétisé. « On ne voulait pas seulement créer une galerie. On a besoin d’un modèle économique sans lequel la galerie est amenée à demander des subventions et là on risque de ne pas pouvoir la pérenniser. D’où l’idée d’un concept-store à la fois galerie, boutique et café », a souligné Karimi Chouyouti.

La galerie est située à l’entrée de Porto-Novo, à Kpota Sandodo à 20m en contournant le musée da-Silva par la droite. Une position géographique qui colle à sa vocation d’être « un nouveau lieu de rendez-vous culturel, la porte culturelle de Porto-Novo ». Conformément à la vision de l’initiateur soutenue par l’Union européenne dont une délégation a participé à l’inauguration, ‘’Case nomade’’ servira à donner de la visibilité aux artistes connus comme débutants. Elle sera un surtout un centre d’excellence pour événements culturels (expositions, ateliers et collaborations).

Des idées novatrices

‘’Case nomade’’ est également sous-tendue par deux grandes idées, à savoir économie circulaire et écologie. Parallèlement aux activités artistiques, la galerie impacte des artisans de Porto-Novo. « Puisqu’on est à proximité du marché nous travaillons avec des femmes qui vendent des légumes et avec une pléiade de petites mains (soudeurs, tailleurs, sérigraphes, ferronnerie, menuisiers) que nous respectons car sans eux il n’y a pas d’activité. A travers cela nous créons une économique circulaire. L’argent qui tombe dans ‘’Case nomade’’ est répartie de sorte que quand on vend un mobilier par exemple, on est sûr que ça profite au menuisier, au sérigraphe… On veut créer une communauté, des liens avec la population », explique l’initiateur, Karimi Chouyouti.

Enfin, ‘’Case nomade’’ est aussi une ‘’structure éco-engagée’’ qui s’investit donc dans la défense de l’environnement. « Ici tout est optimisé pour ne pas gaspiller de l’eau par exemple. Tout l’eau du robinet est récupérée et sert à l’arrosage des plantes. Nous avons également des toilettes sèches qui permettent de ne pas utiliser de l’eau. On utilise l’eau juste pour se laver les mains. Ainsi on sensibilise les gens. Une autre manière de sensibilisation c’est aussi le principe des sacs de jute que nous utilisons. On utilise des sacs qu’on appelle ‘’case-bag pain’’ qui permettent aux gens de se familiariser, en allant acheter du pain, de ne pas avoir toujours des sachets plastiques. Ils partiront avec un sac propre, qui ne sert qu’à acheter du pain, qu’ils accrochent et utilisent à chaque fois, donc pas de pollution. On a plus besoin de ramener du sac plastique à la maison », détaille l’artiste.

Positiver nos ‘’béninoiseries’’

Sibylle Schwarz, Gerard Spero Quenum, Karimi Chouyouti, Simplice Ahouansou et Patricorel sont les cinq artistes dont les œuvres ont été admirées par le public au titre de l’exposition inaugurale. Communément connu comme « l’attitude du Béninois à nuire à son prochain, à ne pas le laisser réussir », le terme ‘’béninoiserie’’ est donc péjoratif. Les artistes l’ont donc employé au pluriel pour en faire le thème de cette exposition, a indiqué Birgit Schryvers, commissaire de l’exposition. « Nous voulons rendre positif ce mot et l’utiliser dans l’art », renchérit Karimi. A travers les œuvres de sculpture, de peinture, de dessin sur du bois, carton, toile et natte, ils veulent montrer qu’avec peu de choses on peut faire de grandes choses. « A travers le matériau utilisé, des sacs de jutes, la manière de travailler…on est dans cet esprit de ‘’béninoiseries’’. C’est notre manière de créer la polémique, l’utiliser différemment pour montrer qu’on peut rendre meilleur des choses qu’on pense négatives. Récupérer ce qui est destiné à la poubelle pour faire une œuvre d’art, quelque chose de beau. C’est la ‘’béninoiseries-art », conclut Karimi. Cette exposition s’achèvera en juin prochain.

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