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Joël Atayi-Guèdègbé : « Le foncier communal est le gisement dont les maires se sont le plus servis »

Au Bénin, il y a effectivement une gestion peu orthodoxe du patrimoine foncier communal. Le gouvernement Talon a raison de faire ingérence pour arrêter la saignée. Tel est l’avis de Joël Atayi-Guèdègbé, politologue et membre de la société civile.

Propos recueillis par Sêmèvo B. AGBON

 

Bénin Int. : Le foncier communal. Peut-on faire confiance aux maires concernant sa gestion ?

Le foncier communal est le gisement dont les maires se sont le plus servis. Ils ont bradé et pris le maximum qu’ils peuvent sans être obligés de demander la permission du préfet, compromettant ainsi l’avenir de leurs communes. L’argent qu’ils ont gagné en échange bien malin qui pourra dire à quoi il a servi et s’il a transformé la vie de ces communes. Il y a une gestion anarchique inacceptable des réserves foncières dans notre pays.

Encouragez-vous donc la mise sous embargo momentané du foncier communal ?

Oui, bien sûr. Le gouvernement n’a pas d’autre choix que de prendre des mesures conservatoires à ce niveau.

Que reste-il alors de l’autonomie des communes ?

Cela tend certes à remettre en cause l’autonomie financière des communes. Mais, est-ce qu’au nom de l’autonomie financière il faut laisser quelques copains, quelques truands vêtus du manteau de maire ou d’élus accaparer tout et compromettre l’avenir de leurs communes ? C’est en cela que les mécanismes de la tutelle ont leur utilité et se justifient. La tutelle tend certainement a considéré le maire ou les élus comme des gens incapables de responsabilité. Sinon c’est généralement une tutelle de contrôle. Les élus ne sont pas toujours censés avoir le background administratif ou législatif. Ils sont avant tout des élus indépendamment de leur maîtrise des textes de l’Administration publique. Le préfet est là avec ses services pour essayer d’encadrer. Il ne lui revient pas de se substituer rigoureusement au maire. On veut que les communautés fassent l’apprentissage de la gestion, même si elle est limitée, encadrée. Mais souvent des maires sont dans la dérive du pouvoir solitaire.

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