
Une cinquantaine de professionnel.les des médias a été aguerri, vendredi 26 mai à l’hôtel Bel Azur de Grand Popo sur les changements climatiques. L’atelier de formation, la dernière activité des Journées médias du Bénin (Jmb) organisées par l’association Élan média, a été ouvert par le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou parrain de cette cinquième édition.
Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
« C’était une très belle expérience, cette formation de Grand Popo qui nous a permis de discuter avec des acteurs qui au quotidien œuvrent dans le domaine de l’environnement et du climat. Nous avons acquis plusieurs notions ». Jean-Luc Gadji, journaliste à Océan Fm est ainsi ressorti comblé de la formation. « Il faut la rééditer », plaide-t-il, ensuite, soulignant que le temps n’a pas été suffisant. « On aurait aimé que cela dure plusieurs journées afin de pouvoir profiter davantage des acteurs étatiques qui, je l’avoue, sont parfois difficiles d’accès ».
L’atelier a porté sur la thématique des « Changements climatiques et rôle des médias pour une population plus résiliente ». Il s’est articulé au total, autour de trois communications modérées par Alain Sotchoumè de la Télévision nationale (Ortb). Deux ont été assurées par la Direction générale de l’environnement et du climat (Dgec) à travers son agent Mathieu Biaou, expert en aménagement et protection du climat.
Le Fonds national pour l’environnement et le climat (Fnec) a aussi soutenu l’initiative d’Elan média en dépêchant Prisca Jimaja Abley. Avec elle, les journalistes ont appris sur le financement climatique. « L’accès au fonds vert passe par l’accréditation », leur a-t-il indiqué.
Les deux interventions de Mathieu Biaou ont introduit les participants dans l’univers des instruments internationaux de défense du climat, notamment la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et les différentes Conférences des parties (Cop) dont la 21ème a accouché de l’Accord de Paris. L’objectif primordial de ce traité international juridiquement contraignant adopté en 2015 est de maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. »
Au-delà des discours, la réalité est marquée, observe le communicateur, par l’hypocrisie des grandes puissances, responsables de la plus grande part des émissions mondiales de dioxyde de carbone. En effet, bien qu’elles reconnaissent la gravité du défi climatique dans les discours, elles n’hésitent pas à ramer à contre-courant au nom d’intérêts nationaux.
Responsabilité des médias
Des actions anthropiques « endommagent et exacerbent les effets que les changements climatiques ont déjà », a prévenu Mathieu Biaou. Là intervient l’importance des médias dans la sensibilisation et l’éducation des populations. « Les sujets environnementaux ont longtemps été délaissés par les médias traditionnels. Mais avec l’urgence climatique, un virage s’opère dans les rédactions, de plus en plus conscientes de leur rôle de sensibilisation de la population », constate, satisfait, le parrain Louis Vlavonou qui a lancé la formation en présence de Zakiath Latoundji, présidente de l’Upmb et Malfrick Djeklounon, représentant du Cnpa. « Je ne doute point de ce que vos échanges sous la conduite des communicateurs aguerris, vous permettront de mieux cerner votre rôle aux côtés de l’État pour aider les populations à mieux faire face aux effets indéniables des changements climatiques au Bénin », a-t-il enfin exprimé.
Les « Journées média Bénin » se tiennent depuis 2015. Elles permettent de « célébrer autrement la Journée internationale de la liberté de la presse, en dehors des initiatives des faitières des associations des médias », précise Jisleine Adimi, présidente de l’association Elan média organisatrice des Journées médias du Bénin. « Les Jmb sont ainsi devenues de manière irréfutable, la plus grande manifestation des professionnels des médias du Bénin. Nous en sommes fiers et voulons garder la dynamique pour une presse plus solidaire, plus épanouie et plus professionnelle », s’est-elle engagée. La prochaine édition, souhaite-t-elle, devrait se tenir à Porto-Novo, « dans le giron » même de la représentation nationale. Elle en a formulé la demande dans son allocution d’ouverture et plaidé «encore » pour le « parrainage » du président Louis Vlavonou.
Au regard de l’engouement suscité par la rencontre intellectuelle sur les changements climatiques, André Dossa, vice-président d’Elan média, a vivement encouragé les professionnel.les des médias à se spécialiser dans un domaine donné. Un concours de productions médiatiques sur la thématique de l’atelier de formation est annoncé, les meilleurs seront primés.
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