Le procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Parakou, Nourou-Dine Bakary a présenté la semaine écoulée aux membres de la conférence administrative départementale (Cad) du Borgou une communication sur le thème ‘’La survivance du mariage précoce ou forcé au Bénin’’. Un diagnostic de ce fléau récurrent a été fait au niveau du département et des approches de solutions ont été émises afin de bouter dehors ce mal qui freine la scolarisation des filles.
Par Ludovic AYEDEGUE
La séance mensuelle de la conférence administrative départementale (Cad) qui s’est tenue à Parakou sous la houlette de Djibril Mama Cissé, préfet du Borgou, avait enregistré une présentation de Nourou-Dine Bakary, procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Parakou, sur le thème ‘’ La survivance du mariage précoce ou forcé au Bénin’’. Dans son développement, trois filles sur dix sont mariées avant l’âge de 18 ans au Bénin. L’une des conséquences est le non-épanouissement des victimes dans la société. A en croire le communicateur, les mariages forcés ou précoces compromettent l’éducation des filles et a de lourdes conséquences sur leur santé et sur leur état psychologique. C’est aussi une violation des droits de l’Homme, au regard des instruments internationaux et de la législation nationale. Ce phénomène constitue aussi une forme de maltraitance sexuelle et d’exploitation des filles. Ainsi, malgré les efforts consentis au Bénin, les progrès notés sont peu satisfaisants à cause de la pauvreté et l’application non rigoureuse des instruments juridiques, a indiqué le procureur. S’agissant des causes, les plus connus sont multiples et concernent le respect de la tradition, la préservation de l’honneur de la famille, les problèmes économiques, les inégalités du genre, la faiblesse et l’impunité. Face à cette situation, des mesures draconiennes méritent d’être prises pour freiner ce danger qui mine notre société tant au plan local comme national. Sur ce, une forte sensibilisation et une vulgarisation du droit de l’enfant doivent pouvoir se faire dans nos langues par le pouvoir central ou des organismes pour toucher du doigts le danger qu’encourent les auteurs de mariages forcés ou précoces