Le président de la république conformément à l’article 72 de la Constitution, a délivré son message sur l’état de nation à l’Assemblée nationale à Porto-Novo ce mercredi 29 décembre. Face aux députés, le chef de l’État a abordé le défi majeur de la sécurité. Entre hommage aux soldats perdus et exhortations aux populations, Patrice Talon a promis des investissements au profit de l’armée et insisté sur une synergie d’action entre les États.

Par Raymond FALADE

Avec environ quatre attaques enregistrées en moins d’un mois dans la partie nord du pays, le sujet du terrorisme ne pouvait manquer dans ce premier discours du second mandat du président Talon sur l’état de la nation. Ces événements, à en croire e chef de l’État, ne sont pas surprenants. Car, a-t-il reconnu, « ce ne sont ni les velléités, ni les tentatives qui ont manqué depuis lors ». Mener la lutte, contrer la menace reste donc la préoccupation. Le chef de l’État a abordé dans son message, les réformes engagées dans le secteur sécuritaire pour assurer la bonne circulation des biens et des personnes. Globalement, « ces dernières années, nous avons engagé des réformes et consenti des investissements importants pour équiper nos Forces de défense et de sécurité, afin de garantir davantage la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue de notre territoire », a confié le président Talon. En ce qui concerne la menace terroriste aux frontières béninoises, il a fait remarquer que « depuis deux ans au moins, nous avons déployé un important dispositif de prévention dans nos communes frontalières où la menace terroriste, en raison des développements observés dans des pays limitrophes, est forte ; tant le phénomène a pris de l’ampleur chez certains des pays voisins ». Patrice Talon a fait savoir que cette précaution a été prise « pour prévenir ou éviter au maximum des incursions chez nous, parce que la situation dans la sous-région est préoccupante ». Pour lui, ces dispositions prises par le Bénin ont permis de limiter les dégâts, de faire barrage à l’incursion des terroristes et de procéder « à des interpellations justifiées ».
Le chef de l’État a déploré que malgré ces précautions, le Bénin soit éprouvé « à plusieurs reprises ces derniers temps ». Au nom de la République, il a salué ‹‹la mémoire de nos soldats et réitérer notre solidarité aux blessés ainsi qu’aux populations affectées ». Patrice Talon a indiqué que ces faits, au-delà de troubler la quiétude de ses compatriotes, devraient « nous rappeler davantage notre obligation collective de préserver l’intégrité du territoire, l’unité nationale, la concorde et l’harmonie qui nous caractérisent, malgré les désaccords sporadiques inhérents à la vie en communauté ».
Bien que cette situation sécuritaire soit difficile, les Béninois ne doivent pas se décourager ou encore se détourner de l’objectif commun, « celui de consolider les progrès déterminants qu’ensemble nous avons réalisés ces dernières années », a exhorté Patrice Talon. De son côté, a-t-il rassuré, le gouvernement prend déjà des mesures fortes et poursuivra les investissements nécessaires pour que notre dispositif soit renforcé en moyens tant humains, logistiques que technologiques, afin que ce genre d’incursion sur notre territoire ne puisse continuer. Il a promis que « les capacités opérationnelles de nos Forces de défense et de sécurité seront considérablement renforcées ». Ainsi, les moyens seront donnés à suffisance pour leur permettre d’assurer la protection optimale du pays tout entier, de sorte que, même dans leurs propres rangs, il n’y ait pas d’autres victimes. Le chef de l’État a insisté sur la nécessité de « la coopération avec les pays limitrophes pour mutualiser les moyens de prévention et de lutte ».