Comme à l’accoutumée en début de chaque année, le président de la république, Patrice Talon a échangé, vendredi 21 janvier, les vœux de l’année 2022 avec les représentants des Corps constitués de la nation et du Corps diplomatique accrédité au Bénin. La cérémonie s’est déroulée dans une salle des ambassadeurs qui a retrouvé sa splendeur après les travaux de rénovation. À l’occasion, les membres des Institutions de la république, le corps diplomatique et le Haut commandement militaire ont formulé des vœux au chef de l’État, à sa famille et aux membres du gouvernement.
Par Sènankpon DOSSOU
Trois personnalités ont représenté les différents corps constitués de la nation pour adresser les voeux au président de la république et à son gouvernement. Il s’agit du président de l’Assemblée nationale, Louis G. Vlavonou pour le compte des Institutions de la république, Sahadi Sandi Abdou, doyenne du Corps diplomatique et le Contre-Amiral Patrick Jean-Baptiste Aho pour l’armée béninoise. Chacun des intervenants a sacrifié à la tradition en passant en revue les principaux évènements intervenus l’année écoulée et exprimé leurs attentes pour 2022. Les intervenants après avoir relevé et salué les progrès et prouesses réalisés par le Bénin dans maints domaines, les attentes et les souhaits ont été également évoqués. L’essentiel des discours a été dominé par les défis sécuritaire et sanitaire que constituent le terrorisme et la Covid-19.
Le président de l’Assemblée nationale, le premier à prendre la parole, a mis en exergue les efforts du gouvernement pour renforcer les Institutions de la république dans leur mission. Il s’est également réjoui de la bonne collaboration entre le gouvernement et ces Institutions. Pour maximiser les progrès, Louis Vlavonou a plaidé entre autres pour la relecture des textes régissant la Haute cour de justice (Hcj) et la constitutionnalisation du Médiateur de la république.
À son tour, la doyenne d’âge du Corps diplomatique qui est à sa dernière cérémonie de vœux car en fin de mission au Bénin, a regretté la guerre en Éthiopie et fustigé la prise du pouvoir par les armes. Une tendance du retour des militaires au pouvoir qui commence à s’observer dans la sous-région. La diplomate nigérienne a exhorté alors les hommes politiques à ne pas créer les conditions d’intervention des militaires sur la scène politique. Sahadi Sandi Abdou, au nom de ses pairs, a assuré le président Talon du soutien des Partenaires techniques et financiers (Ptf) dans la concrétisation des priorités du Programme d’action du gouvernement (Pag) comme ils l’ont déjà fait pour la première génération du Pag.
Enfin, le chef d’État-Major Général des armées béninoises, le Contre – Amiral Patrick Jean-Baptiste Aho, a admis l’élan de modernisation du pays et a témoigné que le secteur de la sécurité a fait l’objet d’une attention particulière. Il a reconnu que 2021 aura été éprouvante pour les forces de défense et de sécurité béninoises dont certains éléments sont tombés ou blessés lors de mission commandée. Patrick Jean-Baptiste Aho a insisté sur la nécessité de la coproduction de la sécurité. Il a saisi l’occasion pour plaider pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des Forces de défense et de sécurité et surtout pour que la nation soit reconnaissante envers les ayants droit des frères d’armes perdus au champ de bataille.
En réponse à chacune de ces interventions, le président Patrice Talon a mis les succès de sa gouvernance à l’actif de tous les Béninois. Sur ce chapitre, il a assuré que «si pendant longtemps nos déviances ont eu pour effet de fragiliser l’État, nous avons commencé à inverser la tendance…Ce qui permet d’observer désormais, partout, l’impact de l’action publique au profit de la modernisation du pays». Le chef de l’État a rassuré que le social structurel auquel son gouvernement travaille impactera durablement la qualité de vie de la majorité des Béninois. Patrice Talon a également reconnu qu’il «faut s’attaquer sans désemparer aux déséquilibres qui affectent l’efficacité des actions en matière de contre – pouvoirs»‚ car‚ a-t-il signalé, «cela fragilise le contrôle républicain».
En ce qui concerne les doléances du chef d’État-Major Général des armées béninoises, le président Talon a soutenu que la sécurité et la paix sont deux conditions indispensables au développement socio-économique et indiqué que le rôle des Fds dans l’édification d’une nation prospère est essentiel.
Aussi, a-t-il salué la mémoire des braves soldats béninois tombés sur le champ d’honneur et loué la bravoure des blessés. Le chef de l’État a exprimé aussi sa profonde compassion à l’endroit des familles affectées. En sa qualité de chef suprême des armées, il a rassuré que la république ne les abandonnera pas. A cet effet, il a pris l’engagement fort et solennel d’être plus que jamais aux côtés des Fds pour leur fournir davantage de moyens nécessaires à la défense du territoire béninois et à la protection de ses concitoyens. “Des actions sont déjà initiées en vue du renforcement de vos capacités opérationnelles et elles seront intensifiées”, a garanti Patrice Talon.
Faisant allusion au terrorisme, Patrice Talon s’est réjoui de la décision des chefs d’État de la Cedeao de consentir, de manière concertée, les efforts nécessaires pour le combattre de façon durable et efficace. Le chef de l’État a fait également le constat que le terrorisme se nourrit des menaces à la paix et des conflits entre les États. Ainsi, en bon apôtre de la paix, il a préconisé le dialogue. Pour lui, les générations actuelles doivent se convaincre qu’au 21ème siècle, les différends entre les États doivent se régler par le dialogue plutôt que par la force. Il a réitéré devant le Corps diplomatique, sa volonté de poursuivre et de renforcer la dynamique d’apaisement et de rassemblement nécessaire au succès durable des actions de développement.
L’édition 2022 de la cérémonie de présentation de vœux a consacré ainsi l’engagement du président Talon, devant les corps constitués de la Nation et le Corps diplomatique, à intensifier les actions pour œuvrer à assurer la paix et le développement du Bénin de concert avec les États voisins.