Après plus d’un an d’existence, il est tant que la Commission béninoise des droits de l’Homme (Cbdh) porte le Mécanisme national de prévention de la torture. L’Ong Changement social Bénin (CsB) a organisé à cet effet, vendredi 9 octobre dernier à Bénin royal hôtel de Cotonou, un atelier d’appropriation.
Par Sènan Nadège WANGNANNON (Stag.)
«Accélérer la volonté politique affichée depuis des années à travers les gouvernements successifs pour que notre Cbdh puisse porter le Mécanisme national de prévention de la torture ». Ralmeg Gandaho, président du Conseil d’administration de l’Ong Csb justifie ainsi la tenue de l’atelier d’appropriation par la Cbdh de la proposition de décret visant à élargir son mandat à celui de Mécanisme national de prévention de la torture.
En réalité, ce mandat est déjà bien inscrit dans les prérogatives de la Cbdh. « Changement social Bénin dans ce processus ne vient que pour faciliter une initiative qui est vôtre parce que conformément à l’article 4 de la loi organisant la Cbdh c’est claire que l’initiative même du projet de décret rentre dans les prérogatives de la Commission. Et dans le cadre de ce projet, nous avons pour mission juste de faciliter l’initiative de la Commission qui donnera suite certainement aux siennes, aux prédisposions gouvernementales à ce que la Commission que beaucoup commencent déjà par connaitre et reconnaitre à travers ses initiatives puisse s’élargir au Mécanisme national de prévention de la torture », a poursuivi Ralmeg Gandaho.
Le président de la Cbdh a reconnu la pertinence de l’initiative de l’Ong Csb. L’effectivité de cette appropriation permettra au Bénin d’honorer sa signature. En effet, a-t-il rappelé, « Le gouvernement du Bénin depuis des années a toujours précisé aux Nations unies qu’une fois que la Cbdh sera installée, elle aura pour mandat le Mécanisme national de prévention de la torture ». Et justement, l’article 4 qui précise les 18 attributions de la Cbdh dispose au point 8 que la Cbdh est habileté à effectuer des visites régulières, inopinées ou notifiées dans les lieux de détention et de rétention aux fins de prévenir toute violation des droits de l’Homme. « Il ne s’agit pas seulement des maisons d’arrêt ni des centres de détention mais également des centres de rétention. Nous avons mandat pour aller même dans les centres psychiatriques, tout lieu où l’individu peut voir sa liberté d’aller et de venir restreint pour une raison ou pour une autre », a cité Isidore Clément Capo-Chichi. Et de déclarer à l’endroit de l’Ong que « S’approprier ce mandat est votre objectif, et au-delà comment permettre à la Commission de l’exécuter conformément au protocole auquel le Bénin est partie ». Il a rassuré l’Ong Changement social Bénin, l’un des acteurs de son avènement, que courant le mois de novembre, il rencontrera le ministère de la Justice « pour voir comment la Cbdh pourrait mettre en œuvre ce mécanisme ».
L’initiative s’inscrit dans le projet global de plaidoyer pour la mise en place d’un Mécanisme national de prévention de la torture en république du Bénin. L’Ong Changement social Bénin ne s’arrêtera pas à l’aboutissement de cette initiative, a ajouté le président du Comité d’administration. « Nous resterons à vos côtés. Comme j’ai l’habitude de le dire au président de la Commission, si la Commission est la fille légitime de nos commissariats, Changement social Bénin en est la fille adoptive. De cette relation fraternelle ou d’attachement aux principes des Nations unies nous ne nous arrêterons pas seulement à cette initiative mais une fois le mécanisme installé au sein de la Commission nous veillerons à lui donner du grain à moudre, à accompagner son mandat et dans une synergie suffisamment cohérente dans le cadre des instruments des Nations unies, nous allons révéler le Bénin comme le dirait l’autre en ce qui concerne la prévention de la torture chez nous », a promis Ralmeg Gandaho.