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Prise en charge de l’autisme : Autisme-Bénin agit avec la Croix-Rouge d’Abomey-Calavi

L’Ong Autisme Bénin en collaboration avec le centre d’écoute et d’accompagnement de la Croix-Rouge d’Abomey-Calavi et l’Ong Oasis-Psy a organisé, samedi 24 avril, une campagne de sensibilisation et de dépistage de l’autisme. Occasion pour les spécialistes de la question d’éclairer les participants sur la prise en charge des enfants atteints de l’autisme au Bénin à travers des méthodes d’accompagnement.

Par Raymond FALADE

Briser le silence sur les troubles de spectre autistique, c’est le but principal de cette journée de sensibilisation et de dépistage. Au Bénin et dans d’autres pays du monde, l’autisme est aujourd’hui une réalité. Mais une réalité que beaucoup ignorent. En Afrique et surtout au Bénin, le mal est moins connu et les enfants autistes sont marginalisés, traités d’enfants possédés, d’enfants sorciers, avec un lot de discriminations et des représentations erronées sur la question.

« Brisons le silence sur l’autisme au Bénin », c’est le thème autour duquel se sont déroulées les activités de la journée. A travers des communications, les participants ont été entretenus sur les signes et les éléments qui peuvent amener à soupçonner les risques autistiques chez les enfants. Même si l’autisme à ce jour ne se guérit pas parce que les causes étant multiples et formellement peu connues, les enfants souffrants de ces troubles peuvent être accompagnés à travers des méthodes de prise en charge et d’accompagnement pour diminuer les impacts et déficits, cognitifs et/ou des difficultés de communication et de socialisation. « On peut parvenir à les amoindrir ces impacts et cet enfant peut parvenir à avoir une vie plus adaptée dans son environnement et avec un environnement plus adapté à lui sans chercher à le rendre ‘’normal’’. L’enfant peut tout de même aller à l’école et évoluer dans un système d’apprentissage selon qu’il sera précocement prise en charge et suivi », a expliqué Gilles Aïzan, président de l’Ong Autisme-Bénin. A l’en croire, déjà à seize mois, « on peut commencer par dépister les risques autistiques chez les enfants. Aujourd’hui, les recherches ont beaucoup plus évolué et déjà à partir des comportements du nouveau-né, on commence par soupçonner un risque autistique », a-t-il rassuré. Plus tôt le diagnostic est confirmé, cela facilite une prise en charge précoce, a-t-il indiqué.

Gloria Kponou Latoundji, psychologue clinicienne et membre de l’Ong Oasis-Psy a rappelé que depuis quelques années, Autisme-Bénin et Oasis-Psy onta commencé par accueillir des enfants en consultation psychologique, posent le diagnostic, assure l’accompagnement des enfants et fait aussi de la guidance parentale afin de soutenir les parents. En effet, les parents sont réticents à parler des troubles dont souffrent leurs enfants, peut-être parce qu’ils ne savent pas ce que c’est et par ailleurs, en raison de la stigmatisation posée sur ces derniers. Enumérant les signes de l’autisme chez les enfants, Gloria Kponou a cité : les difficultés à établir de relation avec l’entourage, la tendance à l’isolement et le regard fuyant. Le retard ou absence de développement du langage, l’intérêt restreint et obsessionnel, sont aussi évoqués par la psychologue. Elle a rappelé qu’au-delà de ces signes, l’épilepsie, les troubles du sommeil et l’hyperactivité peuvent être aussi observés chez une personne autiste. Il est important pour les parents de se faire consulter afin de poser des diagnostics pour confirmer ou infirmer la nature des troubles au niveau de leurs enfants en vue d’une prise en charge adaptée.

Virginie Hossou Adjanohoun, médecin en chef de la commune d’Abomey-Calavi présente à la cérémonie, a exhorté les parents à suivre les enfants dès la naissance. Il est important, conseille-t-elle, de suivre les réflexes physiques de l’enfant dans les premiers soins afin d’observer et d’évaluer les risques autistiques chez lui. Le pédiatre, la sage-femme, le gynécologue et l’infirmier sont les personnels de premier plan à surveiller les réflexes au niveau de l’enfant. « Il faut apprendre aux parents que dès que vous constatez une réactivité à retardement de votre enfant, vous devez vous rapprocher des centres de prise en charge de l’autisme pour un diagnostic » précoce, a-t-elle suggéré.

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