Le Directeur de cabinet du ministre des Petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi, Edouard Sehlin a lancé, mercredi 3 févier, un atelier de validation du rapport intérimaire de l’étude de faisabilité et d’avant-projet d’installation de dix incubateurs, pépinières et hôtel d’entreprises au Bénin (Iphe). Porté par l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises (Anpme), ce projet vise à accompagner les jeunes entrepreneurs dans la création des entreprises surtout agroalimentaires et agro industrielles, leur développement, viabilité et leur pérennité.
Par Raymond FALADE
La réalisation de cette étude est le résultat d’un long processus et de travail acharné qui a impliqué plusieurs acteurs. Pour le directeur général de l’Anpme Alexandre Houedjoklounon, c’est le début de la fin d’un processus complexe qui a commencé depuis quelques années et qui a mobilisé d’importants efforts financiers, humains et matériels de la part du gouvernement béninois, du ministère en charge des Pme, de la Boad, des mairies, de l’Agence nationale des Pme, de la Caisse autonome d’amortissement, etc. Dix communes du Bénin sont concernées par ce projet. Il s’agit d’Abomey-Calavi, Aplahoué, Bohicon, Djougou, Nikki, Ouidah, Parakou, Sèmè-Kpodji, Sakété et Savalou. Les incubateurs, les pépinières et des hôtels d’entreprise dans lesdites communes sont issues de la poursuite des efforts du gouvernement pour une meilleure structuration de l’économie nationale. Alexandre Houedjouklounon a félicité les communes bénéficiaires de projet pour l’intérêt qu’elles y ont accordé après la tournée d’explication où le comité interministériel a présenté leur feuille de route de la suite du projet.
Pour le chef de file de la mission résidente de la Boad au Bénin, cette initiative est très importante pour le développement du Bénin. En effet, a-t-il rappelé, lorsque la Boad a été saisie par une requête sur la mise en œuvre d’un tel projet au Bénin, la Banque s’est demandée automatiquement s’il y a déjà une étude dans ce sens. La présentation de ce rapport vient rassurer davantage la Boad à accompagner le Bénin pour la concrétisation du projet.
Dans son discours de lancement de cet atelier, le directeur de cabinet du ministre des petites et moyennes entreprises Edouard Sehlin a rappelé les différents efforts que fournit le gouvernement du président Patrice Talon pour la promotion des Pme et des Pmi. A l’en croire, ‹‹le Programme d’action du gouvernement (Pag) vise la transformation de l’économie à travers la création des entreprises››. En effet, une économie prospère repose sur un certain nombre de critères avec des entreprises qui créent de la richesse mais aussi une économie compétitive et des emplois. La compétitivité des entreprises nécessite donc plusieurs types d’accompagnements dont les principaux ‹‹sont la mise en place d’un environnement légal et réglementaire, la délivrance du service micro financier, la mise en place des infrastructures adéquates pour le développement de ces entreprises et l’accès facile aux financements›› indiqué Edouard Sehlin. Ainsi, les incubateurs, pépinières et hôtel d’entreprise, agroalimentaire et agro industriel constituent l’arsenal infrastructurel et technique dans la pérennisation des Pme et Pmi notamment dans la chaine agroalimentaire.
Conditions de mise en œuvre
L’étude sur la faisabilité d’installation de dix Incubateurs, pépinières et hôtel au Bénin (Iphb) a été conduite par le cabinet Ipso Conseil. Au sein de l’équipe, sept experts spécialistes dont un Architecte, un ingénieur en Génie civil, un expert en système d’information et de gestion, un expert en agroéconomiste, un environnementaliste, un spécialiste en technologie agroalimentaire avec à sa tête le directeur dudit cabinet le financier Albert Ouedrago. Selon les résultats de l’étude de faisabilité présentés par le chef de file de la mission, l’Iphe s’adressera à un public riche et diversifié en créant une simple relation entre étudiants, jeunes entrepreneurs porteurs de projets, souhaitant se lancer dans un projet entrepreneurial notamment les start-up et des jeunes entreprises qui souhaitent se développer et des entreprises immatures qui souhaitent à se connecter à un Ecosystème qui innovant.
Les Iphe étant des structures d’accompagnement à la création et développement des entreprises, leur viabilité et pérennité est un enjeu important pour les promoteurs. Ainsi, l’étude permettra de forger un consensus entre les acteurs clés du projet, de catalyser l’implication des acteurs en matière de mobilisation de ressources, infrastructures, financements, équipements, installations, ressources humaines notamment en ce concerne les communes bénéficiaires, clarifier l’aménagement et les services, identifier et capitaliser les sources de financement à tous les niveaux.
Ainsi, pour la mise en œuvre de ce projet, certaines ‘’erreurs critiques’’ sont à éviter selon le rapport. Entre autres, le choix inadapté du site et des installations, la mauvaise circulation des organes de gouvernance, la nature de financement inappropriée, une mauvaise estimation des recettes et la nature inadéquate des services d’accompagnement et d’assistance.
Au terme du projet, les résultats attendus sont multiples et multiformes. Il s’agit selon le directeur général du cabinet Ipso conseil, de mettre en place des sites viabilisés et dotés de facteurs de productions essentielles et à bon prix ; des infrastructures d’hébergement de production disponibles, 200 porteurs de projet au moins par an, 100 start-up créées dont 30% dirigées par des femmes, 80 Pme hébergées dans l’Iphe, dont 30% dirigées par des femmes, 200 emplois directs et 500 emplois indirects générés et au moins 60% de start up installées et fonctionnelles sur le marché et des activités qui assurent la viabilité économique et sociale, et la rentabilité au plan financier des Iphe.
Cette étude permettra donc de disposer le rapport de l’étude technique, économique de l’impact environnemental spécial, de déterminer les conditions de dualité technique, économique et financière de l’Iphe, de constituer les dossiers d’appel d’offres, mobiliser des financements, recruter les entreprises et réaliser les ouvrages qui seront retenus à cet effet.
Pour aboutir à ces différentes approches, plusieurs démarches ont été adoptées. Le cabinet s’est basé dans un premier temps sur les potentialités agricoles et agroalimentaires dans chacune des 10 communes. Ce qui lui a permis de diagnostiquer et d’identifier les chaines de valeurs agricoles de chaque commune tout en mettant en évidence, celles qui sont les plus rentables notamment l’identification des produits agricoles et agroalimentaires qui peuvent être exportés dans le cadre des Iphe. Il a également identifié, inventorié et évalué les équipements nécessaires ainsi que les aménagements des superficies nécessaires et des études architecturales.