En plus d’avoir donné de façon tacite une prime à la réforme du système partisan, le 55ème Sommet de la Cedeao tenu le samedi 29 juin à Abuja a aussi élevé, conformément au rapport task Force, le Bénin au rang de premier pays ayant satisfait les engagements relatifs à la libre circulation dans cet espace sous-régional. Une reconnaissance donc des actions et réformes du gouvernement du président Talon assez pourfendues.
Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
« Je suis heureux de vous dire que le Bénin a été félicité parce qu’il est le premier pays classé premier au nombre des pays qui ont respecté les engagements qui ont été pris par les divers États s’agissant de la libre circulation des personnes et des biens et aussi le dégagement du corridor pour permettre aux citoyens de la Cedeao d’aller et de venir. Le Bénin a été classé pour cela et aussi pour l’établissement des étrangers chez nous ». Cette nouvelle rapportée par le Chef de la diplomatie béninoise, Aurélien Agbenonci lors de son point du 55ème sommet de la Cedeao confirme et encourage la pertinence des réformes du gouvernement. En l’espace de trois ans, il a réussi à faire du Bénin, premier corridor où la libre circulation des personnes et des biens est une réalité. Autrement dit, selon le rapport Task Force le Bénin est le corridor le plus fluide de la sous-région.
En effet, l’on se souvient qu’avant son installation en 2016, les rançonnements par exemple étaient devenus la mode sur les tronçons. Sous prétexte de pièces non à jour et même quand elles l’étaient, des policiers indélicats soutiraient aux conducteurs de l’argent. La lanière de la Rupture n’a pas tardé à pénétrer le secteur des transports. Des policiers ou parfois toute une équipe fautive était sanctionné (limogeage de commissaires, affectation, etc.) Des numéros verts étaient même mis à la disposition des citoyens pour dénoncer directement les faussaires et toute autre tracasserie dont ils auront été victimes sur les différents axes routiers. Une trouvaille de l’Exécutif pour d’efficacité dans cette lutte. Le résultat a été spectaculaire : dans ce Bénin où le mal du rançonnement était pourtant très ancré, on a entendu parler d’agents en uniforme qui ont refusé de recevoir des pourboires qu’ils ont assimilé à un piège ; certains ont même dénoncé des usagers qui auraient tenté de les corrompre. Incroyable mais vrai grâce à la rigueur du gouvernement qui n’a pas fléchi face aux critiques de ses contempteurs.
Dans le même registre du combat pour la fluidité sur les corridors, on évoquera la suspension de plusieurs postes de contrôles de police et de douane qui fourmillaient sur les différents axes routiers. Sans oublier la suppression du visa pour des citoyens de la Cedeao et de l’Afrique et l’innovation du e-visa qui a vu les demandes et délivrance de ce précieux sésame flambé.
La création de la Police républicaine dont les agents ont été déployés sur presque tous les carrefours et axes routiers, a aussi marqué un tournant décisif dans la circulation en toute quiétude des personnes et des biens au Bénin. Aussi bien la nuit profonde que le jour, il y a toujours des agents munis de leurs armes en patrouille, une présence rassurante. C’est ainsi que des citoyens, transporteurs et même des étrangers en difficulté (panne d’essence, crevaison) à une heure induit ont témoigné avoir été promptement secourus par les Policiers républicains.
L’autre action phare du gouvernement de la Rupture qui corrobore le rapport Task Force, c’est aussi sans doute les nombreuses réformes au Port autonome de Cotonou (Pac) pour sa modernisation et sa compétitivité. Il s’agit notamment de sa gestion déléguée confiée au Port d’Anvers (Belgique) et son désengorgement progressif et total en passe d’être réalisé grâce à la mise en service du Port sec d’Allada où beaucoup d’opérations ont été déjà transférées. Ces efforts ont été salués récemment par l’Agpaoc lors de son 38ème Conseil tenu à Dakar, au Sénégal. Le poumon de l’économie béninoise a obtenu à cette occasion le « Africans ports awards », pour dire que Pac est le meilleur port de transit des économies sous-régionales sur 24 ports d’Afrique représentés. En effet, depuis des années, les longues files d’attente observées devant le port sur l’avenue de la Marina relèvent désormais de l’histoire. En mai 2019, le Port autonome de Cotonou a traité plus d’un million de tonnes de marchandises. Les données des années 2016, 2017 et 2018 fournies par le cabinet Codex, désormais retenu comme agence de notation des ports africains confirment ses performances qui lui ont valu de décrocher cette distinction de l’Agpaoc.
La fluidité sur les routes béninoises qui desservent les pays de l’hinterland vient aussi de cette amélioration au Pac autant que la réduction considérable des cas d’accident dans nos agglomérations. Car les transporteurs se sont considérablement améliorés dans le respect des délais de route passant de 1mois à peine 10 jours, soit une réduction du plus du tiers sur le trajet Cotonou-Maradi-Cotonou.
Les félicitations et reconnaissances des Chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao sont aussi celle des Forces de sécurité et assimilées, la Police républicaine et l’Administration des douanes béninoises qui ont accompagné sans relâche ces réformes saluées par le rapport Task Force.