Le mardi 26 janvier, le monde entier a célébré la Journée internationale de la douane (Omd) A cette occasion, les soldats de l’économie béninoise ont fait le bilan des activités menées au cours de l’année 2020. Malgré la pandémie de Covid-19 et la fermeture des frontières nigérianes, la douane béninoise a fait une importante recette. Ces performances ne sont rien d’autres que le fruit des reformes opérées dans le secteur et la pratique de l’éthique douanière selon Marcellin Laourou, représentant du personnel de douane du Benin, point focal permanent de l’Organisation mondiale des douanes du Benin (Omd) reçu mercredi 27 janvier dans l’émission ‘’Actu matin’’ de la télévision Canal3 Benin.
Par Sènankpon DOSSOU
L’éthique douanière est « un ensemble d’attitude qui favorise un comportement et des pratiques de travail honnête et intègre ». Cette attitude ainsi définie par le commandant des douanes Marcellin Laourou, est une valeur que les douaniers béninois ont désormais. Pour preuve, l’accroissement des recettes douanières ces dernières années, même si comme dans toute corporation il y a des ‘’ripoux’’. « Ce n’est pas parce que je suis agent des douanes que je veux dire qu’il n’y a pas des ripoux dans nos rangs. Mais quand il y a des reformes et vous êtes dans un contexte qui ne vous permet plus de faire certaines choses, vous ne devez que respecter l’éthique. Et c’est d’ailleurs la consigne de l’Organisation mondiale des douanes (Omd) ». Les avantages ne sont plus à démontrer. « D’abord, l’éthique vous permet de redorer le blason de la douane. C’est-à-dire gagner la confiance des usagers de notre employeur. Ça permet même augmenter les recettes parce que si tu n’observes pas une certaine éthique, au lieu que tu travailles pour l’Etat tu travailles pour toi-même, je crois qu’on ne pas atteindre les objectifs. Ça favorise même le commerce international, l’investissement privé ». Mieux, l’éthique permet aussi de garantir la sécurité et la sureté de l’État selon Marcellin Laourou. A titre d’exemple, « si on doit importer les armes et parce que j’ai été corrompu, je le laisse passer, vous voyez que je mets la sécurité et la sureté de l’État en danger ». C’est d’ailleurs pourquoi « l’Organisation mondiale des douanes met désormais l’éthique au cœur de la douane. Il y a même un sous-comité dédié à l’éthique, (je crois que la réunion aura lieu en février), on ne parle que de l’éthique ».
« Relance, renouveau, résilience, la douane au service d’une chaine logistique durable »
Le thème de la Journée internationale de la douane de cette année est « relance, renouveau, résilience, la douane au service d’une chaine logistique durable ». Un thème qui rime non seulement avec les principes de l’Organisation mondiale des douanes mais surtout avec la crise sanitaire liée à la Covid-19 que travers le monde entier actuellement. Il est aussi en phase avec les valeurs que prônent les responsables de la douane béninoise à travers les différentes reformes opérées pour l’amélioration des ressources douanières. Décryptant ce thème, le commandant des douanes a expliqué que « relancer l’économie, c’est nous les hommes. Si nous n’avons pas de bons comportements et nous ne mettons pas en place un système qui favorisait la bonne relation entre le secteur privé et d’autres acteurs, que nous ayons en quelque sorte une gestion coordonnée de notre frontière, nous ne pouvons pas aboutir. Le renouveau en résume signifie, un changement de comportement comme quelque chose de nouveau. C’est à dire que avant on avait certaines pratiques. Avec la pandémie de Covid 19, nous sommes allés à l’informatisation. Aujourd’hui, je peux dire que l’administration des douanes est l’administration la plus informatisée parce que on l’a informatisé a plus de 98 pour cent. Ça fait partir des choses qui nous ont permis d’atteindre ce résultat. Nous avons mis en place des programmes d’opérateur économique agrée. Nous avons au niveau régional, des gens qui viennent pour voir comment ça se passe chez nous. Il y a la Guinée qui est venue, le Nigeria, le Niger… parce que dans les autres pays, les recettes baissent. Mais quand ça monte au Benin, les gens viennent demander ce qui se passe, quel est le secret. La troisième chose c’est la résilience. La résilience c’est l’homme. C’est comme la capacité d’un individu à s’adapter à une situation nouvelle qui s’impose à lui. C’est le cas de la pandémie qui a pratiquement mis tous les pays à terre y compris les grandes puissances. Mais ce n’est pas pour cette raison que nous allons croiser les bras et ne plus travailler. Mais si nous allons plus croiser les bras, et nous nous versons dans le raquettage, la corruption et autres. Se faisant, c’est que nous tuons en quelque sorte une deuxième fois les opérateurs économiques. Les opérateurs économiques ont déjà des problèmes et nous qui allons leur faciliter la tâche, nous allons encore contribuer à les tuer davantage. C’est grave ».
Lien entre éthique, renouveau et résilience
L’éthique, renouveau et résilience sont trois mots difficiles à dissocier. Il est difficile de parler de l’un sans l’autre. « Lorsque nous prenons par exemple la relance économique, que ça soit dans le secteur privé comme public, si nous ne faisons pas preuve d’une certaine l’éthique, nous ne pouvons rien ».
L’organisation mondiale des douanes a retenu 10 éléments constitutifs de l’éthique. Ce qui signifie que c’est le premier responsable et les cadres d’encadrement qui vont s’engager pour dire nous voulons lutter contre. A partir de là, ils pourront mettre en place un cadre règlementaire transparent. A cela s’ajoutent, l’automatisation ou l’informatisation pour éviter les contacts humains, la reforme et la modernisation, le contrôle et les enquêtes, code d’éthique et de bonne conduite, la morale et la culture et la relation avec le secteur privé.
Le représentant du personnel de douane du Benin, point focal permanent de l’Organisation mondiale des douanes du Benin a aussi à cette occasion rendu hommage à tous ceux qui ont permis d’atteindre ces objectifs notamment le président Patrice Talon, le ministre de l’Economie et des finances Romuald Wadagni et le directeur général des Douanes et droits indirect Charles Inoussa Sacca Boco.