Le porte-parole du gouvernement Alain Orounla s’est prononcé le mercredi 2 décembre sur la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp) sur la révision constitutionnelle au Bénin. Selon le ministre, ‹‹la révision de notre constitution ne saurait être considérée comme une remise en cause, ni même comme un recul des acquis démocratiques››.
Par Raymond FALADE
Le vendredi 27 novembre dernier, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp) a rendu une décision ordonnant l’abrogation de la loi portant révision de la Constitution de la république du Bénin avant la présidentielle de 2021.
À cette injonction de la Cadhp, le gouvernement ne semble pas trouver de pertinence au vu du processus ayant conduit à la révision de la constitution du 11 décembre 1990 d’une part et des innovations contenues dans la nouvelles Constitution d’autre part. ‹‹Le gouvernement rappelle que la révision de la constitution intervenue sur une proposition de loi, est une initiative parlementaire approuvée par l’unanimité des députés. Cette révision a posé les fondations d’une réforme positive du régime démocratique et du système politique consistant essentiellement à rendre irrévocables, la limitation du mandat présidentiel et effectif, le financement public des partis politiques ainsi que la représentation du peuple par les femmes›› a déclaré Alain Oroula porte-parole du gouvernement. Justifiant cette position du gouvernement, le ministre a présenté les innovations contenues dans la Constitution modifiée. En effet, la révision de la Constitution a connu ‹‹l’introduction du parrainage ou d’un mode parrainage des candidats à l’élection présidentielle et l’alignement des mandats consécutifs à l’instauration dans notre pays comme dans d’autres pays, des élections générales et plus précisément, des élections législatives et communales ou municipales couplées››. Ce qui répond selon lui, ‹‹à la volonté longtemps affirmée par le peuple béninois et sa classe politique, d’asseoir au sein de l’attelage institutionnel, administratif et social, la rigueur dans la gouvernance, la qualité, l’efficacité des choix politiques et économiques››.
Aussi, la révision a en outre concrétisé l’engagement du Bénin ‹‹au titre d’une part, de l’Uemoa, en instituant la Cour des comptes, ainsi que les juridictions régionales des comptes. Et d’autres parts, au titre du protocole facultatif au pacte international relatif aux droits civils et politiques concernant l’abolition de la peine de mort››.
Pour lui, ‹‹le constituant de 1990 n’est pas au-dessus du constituant de 2019››. C’est pourquoi, ‹‹en cette période qui marque la veille de choix politiques où l’ensemble des béninois, l’ensemble des citoyens s’apprêtent à honorer l’État et la nation, du choix de la personnalité qui va présider aux destinées de notre pays pendant les cinq prochaines années, le président Patrice Talon rassure du respect de l’engagement contenu dans le serment qu’il a prononcé le 6 avril 2016. A savoir: respecter et de défendre la constitution que le peuple béninois s’est librement donné›› a-t-il insisté.
Dans ces conditions, la révision de la Constitution ne saurait être considérée comme une remise en cause, ni même comme un recul des acquis démocratiques a argumenté Alain Orounla. Cela est considéré plutôt, ‹‹comme le prolongement, le préalable nécessaire au renforcement de l’État de droit et au développement complet et durable des béninoises et des béninois›› a-t-il salué.