L’Afrique a assez souffert, c’est un fait. Mais qu’est-ce qui est fait concrètement pour améliorer cet état de choses ? La question a préoccupé Ricardo Jean-Sèna Ahouanvlame dans son ouvrage “Naitre africain : Sacrifice ou défi ?” L’ouvrage publié en fin d’année 2021, offre aux lecteurs une analyse des divers problèmes et maux qui retardent le développement du continent. L’auteur propose des solutions idoines et concrètes dans plusieurs domaines tels que le social.
Propos recueillis par Moucharaf SOUMANOU (Coll.)
Bénin Intelligent : Comment est parti l’idéé d’écriture du livre ‘’Naitre Africain : Sacrifice ou défi’’ ?
Ricardo Ahouanvlame‚ auteur : Tout remonte à l’année 2017, année au cours de laquelle je me suis questionné sur certaines thématiques. Des questions auxquelles il me revenait de trouver des réponses après avoir été victime de certains évènements de la vie moins agréables. L’une des questions que je me posais fut de savoir si « Naitre Africain était un sacrifice ou un défi ». Ajouter à cette dernière, un autre constat de la situation des jeunes, qu’ils soient adolescents, élèves, étudiants, artisans et autres, confrontés à un manque de perspective et une incertitude de réussite du fait des problèmes et maux de leur pays, de leur continent. C’est donc à partir de cette grille de questions et de constat, que j’ai émis la réflexion suite à un challenge que m’a lancé Hugues Hector Zogo en 2019. C’est à partir de ces faits qu’a vu le jour, cette œuvre que vous connaissez aujourd’hui. Je précise que la redaction de cet ouvrage m’a prise sept jours mais il m’a fallu un an pour le parfaire.
Quel est l’objectif réel du livre ?
Ce joyau a pour but d’amener chaque lecteur à s’apercevoir et s’approprier la conception selon laquelle naître Africain n’est pas un sacrifice, mais plutôt un défi. Un défi et une responsabilité à relever par chaque africain, à sa manière.

Que peut-on retenir de façon succincte au terme des 206 pages ?
J’ai eu essentiellement dans le livre « Naitre Africain : Sacrifice ou Défi ?» à exposer et remettre en jeu dans un premier temps les divers problèmes qui gangrènent au mieux l’éclosion et l’épanouissemment de l’Afrique et donc de l’Africain. Puis dans un second temps l’œuvre propose des pistes de solutions idoines et concrètes pour éradiquer certains phénomènes dans l’optique de marcher progressivement vers le développement sur le plan social, économique, spatial, éducatif, technologique, etc.
Si le choix se présentait à vous de naitre en Afrique ou en Occident, que choisirez-vous ?
L’actuel Ricardo Jean-Sèna choisirait sans arrière-pensée de naitre Africain. Tout simplement parce que lorsque nous concevons que naître Africain est un défi et non un sacrifice, et aussi lorsque nous sommes conscients de tout ce que nous avons comme potentialités et richesses africaines, avec fierté et honneur on peut choisir naître Africain et apporter sa pierre à l’édifice dans la construction de l’eldorado.
Dans le livre, vous avez écrit « Il est utopique de confier le développement de son pays, voire de son continent à autrui. » Face à cette conviction, que pensez-vous des ‘’aides au développement de l’Afrique’’ ?
Tout de suite, je ne dirai pas qu’il faut coûte que coûte arrêter de recevoir ces aides, que çà soit les devises, les dons en produits alimentaires, etc. Le dire serait bête et même très impertinent pour l’heure. Mais ce que je crois c’est qu’il faudrait au préalable réfléchir sur chaque cas, bien penser chaque situation. En se posant les questions essentielles telles que « Est-ce que l’aide apportée est vraiment bénéfique sur le long terme ? Est-ce que l’esprit derrière l’aide est véritablement bien et digne de foi ? Est-ce que ce n’est pas en réalité un intérêt qu’on est en train de désservir ? »
Le lancement du livre a été précédé du concours ‘’Prix Cheick Anta Diop’’ dont vous êtes également le promoteur. Que doit-on comprendre en général sur ce concours, son objectif, son mode de fonctionnement, ses motivations ?
À travers ce concours, notre but était d’amener jeunes et vieux, sans distinction de sexe, d’âge et de couleur à penser et à proposer des solutions concrètes aux maux qui, depuis toujours freinent le développement de notre continent. Le concept est simple, il y a des thématiques qu’on donne à tous les candidats qui, au préalable s’inscrivent sur les canaux de communication et différentes plateformes du jeu. Ils sont soumis à un exercice pratique de rédaction que corrige un jury spécial afin de sélectionner les meilleurs pour la phase finale. S’en suivent après d’autres exercices de rédactions, d’improvisations, de réflexions, et de débat. Plusieurs lots sont à gagner par les participants à l’issue du concours qui pour la prochaine édition pourrait se tenir dans un autre pays si tout va bien.
Merci