Qu’un secours nous sourit pendant que nous sommes en difficulté. N’est-ce pas le souhait de tout homme ? Oui. Mais attention… car beaucoup attendent qu’on leur rende plus qu’on a reçu d’eux. C’est ce que nous verrons aujourd’hui avec le Fâdù ‘’Dikpèkoutô’’ à travers l’histoire du cultivateur et du chasseur. Le récit vient du Bokonon Kindohoundé. Ce signe sera traité en deux volets.
Recueillis et traduit par B. Yélian KINTOHOU (Coll)
Alors qu’il a toujours eu de fructueuses chasses, un jour ce fut un grand revers pour un chasseur. En effet, il erra des heures durant dans la forêt sans pouvoir tirer sur rien qui bouge comme gibier. La faim rongeant son estomac, il se rendit douloureusement chez un cultivateur. Ce dernier qui se reposait sous sa paillotte, préparait à manger. Il avait capturé à l’aide de son piège un rat. Au bout de quelques minutes le repas fut prêt. Au lieu de communier sobrement avec son hôte, le chasseur mangea avec une gloutonnerie inédite. Sur les quatre morceaux de la viande du rat, il en consomma tout seul trois, et le cultivateur un seul.
Une fois rassasié, il prit congé du cultivateur et reparti pour la chasse. Comme si le repas lui porta chance, à peine revenu dans la forêt qu’une pauvre girafe charnue se révéla à lui. Il tira sur elle avec adresse. Le bruit de la détonation du fusil parvint au cultivateur qui se porta sur les lieux. Agréable surprise ! Il vit la grosse girafe gisant au sol dans un bain de sang. Il était content, dans l’espoir que le chasseur lui retournera ce qu’il mangea chez lui.
« Je veux les trois morceaux de mon rat que tu as consommés », formula-t-il. « Une seule partie de la girafe dépasse largement ton rat en entier. Donc tu n’as droit qu’à une seule partie de la girafe », objecta le chasseur. Face à sa détermination et insistance, le chasseur dû lui céder les trois parties. Mais la convoitise du cultivateur l’amena encore à demander la quatrième partie de la girafe. C’était le comble ! L’inadmissible. Une altercation houleuse nourrie de coup de machettes éclata entre eux. « Je reconnais que tu m’as fait du bien quand je crevais de faim, mais ce n’est pas une raison pour me plonger », s’indigna le chasseur.
Leçon : sachez quelle aide recevoir en situation difficile, sinon ces aides peuvent se retourner contre vous demain. Et pour cause, beaucoup de bienfaiteurs espèrent qu’on leur rende plus qu’on a reçu d’eux. Ce qui conduit souvent à des attaques spirituelles.