Un prince de Savalou parmi les partisans d’un second mandat pour Patrice Talon. Yves Nonvignon Gbaguidi face à Soha Web TV a démontré que des chantiers phares entrepris par le chantre de la Rupture ne sauraient être écourtés par une promesse de mandat unique.
Par Sêmèvo B. AGBON
Patrice Talon sera-t-il dans la course pour un second mandat en 2021 ? Yves Nonvignon Gbaguidi répond par l’affirmative. Pour lui, la réponse ne devrait même pas souffrir d’ambiguïté chez un bon observateur. Il évoque notamment deux raisons. La première, un second mandat sera essentiellement celui des moissons et secundo, le temps de la paix des braves avec les opposants.
Le membre fondateur du Bloc républicain et de la Dud et opérateur économique appréhende ce premier quinquennat comme celui de la labeur et de la douleur. “Les populations béninoises savent qu’avant d’atteindre la terre promise, il y a un désert frustrant, dégoutant qu’il faut traverser”. Il croit donc fermement que l’étau sera complètement desserré après 2021. “Au second mandant, le président Talon est contraint de faire du social, de partir en beauté”, indique-t-il. Un mode de gestion à l’opposé de ses prédécesseurs qui, les yeux rivés sur le renouvellement de leur mandat, versent dans le populisme et la légèreté. L’autre chantier qui ne peut être réglé qu’au cours du second mandat est par exemple l’accalmie sociale et la paix avec les exilés. “Les opposants savent qu’il ne peut pas quitter si tôt le pouvoir sans aller jusqu’à l’amical, l’amitié avec eux”, analyse Yves Nonvignon Gbaguidi.
Outre ces deux arguments, le président Talon, salue-t-il, est assez compétent, méthodique, rigoureux et pragmatique pour sevrer le Bénin de sa “capacité managériale terrible” encore utile au-delà de 2021 pour l’aboutissement des réformes engagées. “Patrice Talon arrive à trouver les moyens, la logistique, les hommes qu’il faut pour aboutir à ses projets”.
Le sens de la parole politique
Ceux qui pensent que le serment itératif de Patrice Talon de faire un seul mandat suffit pour le disqualifier pour 2021, se trompent. C’est du moins la position de Yves Nonvignon Gbaguidi. “Le Chef de l’Etat a les prérogatives constitutionnelles de se représenter pour un second mandat. Si tel est son désir nous l’accompagnons. Beaucoup confondent les discours politiques et les discours constitutionnels. Les arguments politiques ont leur valeur dans un temps donné. Ce qu’un politicien dit a valeur un instant T. Vous ne comprenez pas les pressions, les exigences qui poussent les gens à changer d’avis. C’est quelque chose qu’il faut comprendre”, enseigne-t-il.
Comme regard sur ce premier quinquennat finissant, le prince de Savalou trouve que “pratiquement quatre secteurs fondamentaux de développement” ont été impactés. Il énumère le secteur de l’énergie avec la victoire sur le problème d’éclairage et les coupures intempestives; le secteur des transports avec le projet asphaltage; le secteur de l’éducation où des “réformes profondes, courageuses et très intelligentes” ont permis d’obtenir entre autres “la suppression des grèves perlées”; et enfin, le domaine de la Santé. “Aujourd’hui vous ne pouvez plus aller au Cnhu et on va vous dire que le dentiste ou le psychologue n’est pas présent. Soit vous êtes dans le privé soit dans le public pour que le service soit performant et permanent”.
Ce qui permet à Yves Nonvignon Gbaguidi d’affirmer qu’ “On est de plus en plus en train de construire la prospérité et elle commence par être partagée”. Par conséquent, Patrice Talon est contraint de revenir en 2021 et il peut déjà compter sur le soutien indéfectible de l’opérateur économique Yves Nonvignon Gbaguidi.