A l’École nationale des sciences et techniques de l’information et de la communication (Enstic) de l’Université d’Abomey-Calavi, soulagement pour 36 étudiants journalistes reporters d’images (Jri). En présence de parents et amis, ils ont défendu du 5 au 6 avril, leurs mémoires de fin de formation devant des jury jugés doux par les uns et sévères par d’autres.
Par Sêmèvo Bonaventure AGBON
Déjà à huit heures du vendredi 5 avril, les escaliers de l’amphi ‘’Téléthon’’ qui abrite l’Enstic voient défiler une foule de parents, d’amis ou de sympathisants. Ils viennent de loin, pour assister les étudiants en fin de formation. Ces derniers sont appelés à défendre leurs travaux de recherche selon une tradition de l’université reconduite dans le système LMD, indique le docteur Wenceslas Mahoussi, directeur adjoint de l’école. Les soutenances ne sont pas une formalité de trompe-œil. « Elles montrent que l’étudiant a été en stage, a rencontré des problèmes professionnels et on s’assure par là qu’il a la capacité de les résoudre », a-t-il justifié. A l’Enstic agrée à la formation au journalisme, le mémoire est composé de deux parties : une partie A où l’impétrant développe un thème selon une méthodologie donnée et une partie B consacrée à une production journalistique à travers laquelle il démontre ses compétences professionnelles.
Répartis en plusieurs salles, les étudiants finissants planchent donc devant des jurys. Dans la salle 2, Nadège Wangnannon espère aux environs de 8h 40, le second membre du jury. En attendant, elle effectue avec l’aide d’un ami, les derniers réglages : s’assurer que le projecteur et son ordinateur ne la lâcheront pas. Elle joue même sa production radiophonique pour se convaincre que côté volume, tout est au top. Elle arbore de temps en temps un sourire pour résister à la trouille qui la tenaille. « Médias et valorisation du patrimoine culturel : cas de l’émission ‘’Akomlanmlan’’ de radio Capp Fm ». Tel est son thème de mémoire rédigé en un document de plus de 50 pages dont elle s’apprêtait à présenter, en 15 minutes, l’essentiel au jury.
Ailleurs, salle 5 précisément, Raymond Faladé a le front sudoripare en face du jury que préside Fernand Nouwligbèto, journaliste et professeur de lettres à l’Uac. Il a fini sa présentation du « Rôle des médias en langues nationales dans l’animation du débat démocratique au Bénin : cas de Radio Capp Fm et de Radio Bénin Alafia ». Thème intéressant, lui reconnaît le jury. Dans l’ensemble, on lui reproche des fautes dans le mémoire. Le jury aurait souhaité que sa production radiophonique ne soit pas exclusivement en langue française afin d’illustrer sa thématique des langues nationales. Après les critiques et observations pour « améliorer le travail », le candidat se retire avec ses amis pour permettre au jury de se concerter pour délibérer. Au bout d’un instant, retour en salle. Travail accepté, mention bien, note 14 sur 20. Applaudissements, instant de pose de photos. Au regard du chemin parcouru, des peines endurées, Raymond Faladé « remercie Dieu d’être enfin arrivé au bout du tunnel ».
La soutenance est souvent un moment de stress pour les étudiants : parler en public, affronter les critiques d’un jury devant parents et amis… c’est un peu dur, confirme Bakhita Atindéhou qui a soutenu le samedi 6 avril sur le thème : « Contribution de la radio nationale à l’émancipation de la femme : cas de l’émission ‘’Tout au féminin’’. « Au début de la présentation‚ le stress était au premier degré. Et au fur et à mesure que je présentais, il diminuait. Ensuite vient la phase des questions et des reproches. J’imaginais que les questions mal répondues allaient forcément jouer sur ma note. Une question mal répondue me mettait alors mal à l’aise. J’avais peur ! Mon cœur battait. Quelques minutes après, le jury m’a rappelé en salle : c’est la phase de la délibération. Je priais tous les Dieux. Mais le Dieu du Journalisme et le saint patron des journalistes étaient avec moi : le jury a accepté mon travail avec la mention très bien. J’ai soufflé grandement. Les applaudissements allaient de tous les côtés de la salle. J’étais débordée de joie. »
A l’opposé de Bakhita, la joie ne sourit pas toujours après toute délibération. Comment pouvait-il être content, ce seul étudiant dont le travail a été rejeté ? Un autre étudiant interviewé n’est pas satisfait du verdict du jury. C’est « Un résultat que je ne mérite pas », a-t-il soutenu. Il accuse notamment un membre du jury qui, à ses dires « mérite l’enfer ».
Soulignons que ces 36 étudiants font la deuxième et dernière vague de la 5ème promotion de l’Enstic. La première vague qui a soutenu le samedi 16 mars était composée de 14 étudiants. Une cérémonie de sortie officielle est annoncée cumulativement pour les 5ème et 6ème promotions.
Le docteur Wenceslas Mahoussi, directeur adjoint de l’Enstic annonce une réforme dès la 7ème ou 8ème promotion. « Nous envisageons de faire soutenir les étudiants en binôme et les membres de jury seront désormais trois : un universitaire, un technicien de l’audiovisuel et un autre spécialiste de la thématique abordée par les impétrants. L’avantage des binômes c’est qu’ils permettent aux étudiants de se mettre en équipe et de travailler ».
C’est impressionnant votre école en ce qu’elle ressort de très <> cadres et garde de bonnes filières.
J’aimerais demander les frais de scolarité de cette école.
Salut frère Cyril. Pour les frais de scolarité rendez-vous sur la page Facebook de l’école où écrivez toujours sur Facebook au DA,Dr. Wenceslas Mahoussi.