Guéguerre à la Cour royale de Savalou. C’est en effet ce à quoi l’opinion assiste depuis la mort de sa Majesté Dadah Gandjègni Awoyo Gbaguidi XIV au mois de janvier dernier. A la suite du choix du Vidaho, Arsène Ganfon, des voix s’élèvent pour dénoncer la procédure mise en œuvre. C’est le cas du sieur Evariste Sossa Ganfon.
Par A. D.
A l’annonce du retour vers ses ancêtres de sa Majesté Dadah Gandjègni Awoyo Gbaguidi XIV, personne ne pouvait s’imaginer la guéguerre nourrie aujourd’hui autour de sa succession. La Cour royale est en effet divisée sur le choix de Ganfon Arsène pour occuper le trône du royaume de Savalou. L’autre voix qui sort du rang des contestataires est celle de Evariste Sossa Ganfon. Deux choses posent problème, selon lui, dans la procédure mise en œuvre pour le choix de Ganfon Arsène : le caractère et la démarche. Pour Évariste Sossa Ganfon, la procédure de désignation est biaisée. Aucune règle de jeux n’a été exécutée. Ce qui aurait amené certains postulants à saisir le Tribunal de première instance de deuxième classe de Savalou où le Juge aurait constaté, juste après une audience, de surseoir la procédure de désignation du Roi de Savalou et que l’actuel désigné n’a pas de raison à succéder à sa Majesté Dadah Gandjègni Awoyo Gbaguidi XIV. Car pour la petite histoire, « ayant fait le constat que la succession au trône a toujours été l’occasion de déchirement entre les princes Gbaguidi, le Roi Gandigbé avait réuni ses frères pour constituer une royauté tournante entre les quatre lignées Gbaguidi de Savalou à savoir les lignées Gougnisso-Goumoan, Lintonon, Zoundéga et Aïnon Dadavodoun Gandigbé », selon Evariste Sossa Ganfon. Après le passage des trois premières lignées, il estime que c’est du ressort maintenant des Aïnon Dadavodoun Gandigbé de choisir le prochain roi. Au retour de sa Majesté Dadah Gandjègni Awoyo Gbaguidi XIV vers ses ancêtres, une procédure en bonne et due forme devrait conduire à la désignation du Vidaho qui aura pour charge de s’associer à la famille éplorée pour l’inhumation du Roi. Evariste Sossa Ganfon dit avoir également postulé pour être désigné Vidaho mais qu’à sa grande surprise, on lui notifie que le Vidaho est déjà désigné. Or la veille, on lui faisait part de ce que le processus était suspendu. « Vraiment, c’est malheureux ! » déplore-t-il. Il s’indigne du fait que la succession au trône dans la cité des Sohavi soit devenue un instant d’intrigues et de non-respect des règles préétablies. « Jusqu’à preuve du contraire, un oncle ne peut pas aller se mettre à genoux devant son fils. Je suis son oncle et il y a un autre Ganfon comme moi, Romain Ganfon, qui est aussi son oncle. Et nous sommes des candidats donc normalement il devait s’éclipser », soutient Évariste Sossa Ganfon. « Est-ce qu’il fait l’unanimité au niveau des neuf tata de la collectivité Ganfon ? » s’interroge-t-il. Il reste confiance néanmoins que tout entrera dans l’ordre normal des choses pour le bonheur des membres de la Cour royale de la cité des Sohavi.