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Talata, vice-présidente : Les défis d’un poste historique

Abdoulaye Bio Tchané ? non. Robert Gbian ? non. Sacca Lafia ? non, également. Patrice Talon a créé la grosse surprise en ne choisissant aucune de ses pointures que les prévisions juraient au poste de vice-président. A l’arrivée, le chantre de la Rupture, qui a l’art de déjouer les attentions, a opéré là où personne n’a vu. Mariam Chabi Talata Zimé est finalement la colistière du candidat à sa propre succession. Comme chaque corps traine son ombre, ce choix a drainé ses détracteurs. Ils ont cru voir en cette présence féminine (unique d’ailleurs lors de cette présidentielle), un positionnement « cosmétique sur fond de paritarisme ».

Tout cela, Talata doit convertir en défis à relever. A l’issue de la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle par la Cour constitutionnelle, elle est devenue la première occupante de ce poste hautement stratégique. Elle servira donc de repère pour tous ceux qui seront à sa suite appelés à assurer les mêmes fonctions. Alors, en plus de jouer avec abnégation et rigueur les rôles ou prérogatives légalement attachés à ce poste, elle devra personnellement imprimer un leadership légendaire que ses successeurs imiteront. Cela y va, d’abord, de l’honneur des femmes longtemps négligées ; et ensuite, de la pertinence de l’instauration de ce poste.

Prérogatives

La vice-présidence est bien inédite dans l’histoire politique du Bénin. Elle est une innovation de la révision constitutionnelle de novembre 2019. Un décret adopté en conseil des ministres, mercredi 10 février 2021 en délimite les attributions, l’organisation et le fonctionnement ainsi que les services.

A la lumière de la loi n°2019-40 du 7 novembre 2019 portant révision de la loi n°90-032 du 11 décembre 1990 portant Constitution du Bénin, Talata, la vice-présidente n’est pas membre du gouvernement, mais elle représente le président de la République, à la demande de celui-ci, à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire national. Elle est désormais le Grand chancelier de l’Ordre national à qui Koubourath Osséni passera donc service. Elle assurera la vacance de la présidence de la République en cas de décès, démission ou empêchement définitif du président.

Bonne chance donc à Mariam Chabi Talata Zimé qui sert de cobaye à ce poste.

Par Sêmèvo Bonaventure AGBON

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