Depuis la proclamation des résultats provisoires des législatives du 28 avril dernier par la cour constitutionnelle et dans l’attente de ceux définitifs, ça grouille au sein des deux partis en lice pour la conquête du perchoir. S’il est établi qu’avec ses 47 députés, l’Union progressiste se positionne comme le parti majoritaire de la 8ème législature et donc peut légitimement prétendre au perchoir, il ne serait tout de même pas surprenant que le prochain président du parlement béninois provienne du Bloc Républicain, parti minoritaire. Deux principales raisons rendent cette hypothèse plausible. D’abord, un regard rétrospectif sur les conditions d’élection des différents présidents du parlement depuis 1991 montre que sur les 7 législatures passées, le perchoir du parlement a toujours échu aux partis minoritaires qui, pour se faire, ont dû coaliser chaque fois avec des partis satellitaires. Seul le cas de Mathurin Nago fait exception à cette règle. D’ailleurs, en 2007, issu du parti au pouvoir, les Fcbe du chef de l’État d’alors, Boni Yayi, même Mathurin Nago ne s’est pas fait élire sans l’appui des députés du G13. Sinon, en dehors de cette exception, que ce soient Adrien Houngbédji, (1ère, 3ème et 7ème législatures) ; Amoussou Bruno, (2ème législature) ; Idji Kolawolé, (4ème législature), ils proviennent tous de partis minoritaires qui ont, peu ou prou, sorti leur épingle du jeu. L’histoire peut donc se rééditer sans grande surprise. Le second facteur qui crédite la thèse selon laquelle, le président du parlement peut provenir du Bloc Républicain est le souci de l’équilibre régional. Par ces temps où certains leaders politiques du Nord sont dans la dynamique d’un affrontement Nord-Sud, et fort de ce que le Bloc Républicain a un ancrage certain dans le Nord, accorder le perchoir à un député du bloc Républicain issu du Septentrion, dans cette perspective, ne sera que stratégique. La troisième raison qui donne du poids à ce postulat est la carrure et l’expérience de certains des députés du Bloc Républicain candidat à la candidature. Nul ne mettra en doute aujourd’hui le potentiel d’un certain Robert Gbian. L’actuel 2ème vice-président de l’assemblée Nationale s’est révélé un grand rassembleur. Le général à la retraite a d’ailleurs acquis aujourd’hui une somme d’expérience assez considérable qui pourrait faire de lui, un candidat sérieux pour le perchoir.
Que dire du ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, un homme de confiance du président Patrice Talon, dont les mérites ne seront que profiteurs pour la nouvelle législature. Au nombre des députés du Bloc Républicain dont la fidélité, les actions et l’engagement font d’eux de sérieux candidats pour le perchoir, figurent les honorables Jean-Michel Abimbola, actuel coordonnateur du Bloc de la Majorité Parlementaire et membre du présidium du Bloc Républicain ; Janvier Yahouédéhou, Barthélémy Kassa, des députés qui ont toujours prouvé leur attachement aux idéaux de la rupture. L’expérience de ces députés du Bloc Républicain pourtant minoritaire à l’hémicycle, constitue donc un atout majeur en leur faveur pour briguer la présidence du parlement. En attendant d’être fixé sur le profil du président de la 8ème législature, les tractations se poursuivent au sein des états-majors des deux partis politiques.