Le gouvernement œuvre pour trouver une solution définitive à la transhumance des ruminants et ses effets pervers. C’est dans ce cadre qu’il a lancé, jeudi 23 décembre 2021 à Gogounou, le « Projet de sédentarisation des troupeaux de ruminants » (ProSeR). Près de deux mois après, l’unité de gestion et les bénéficiaires s’affairent pour sa mise en œuvre sur le terrain. Mardi 8 février, une séance d’information et de plaidoyer pour l’identification des espaces pastoraux a été organisée à la mairie de Zè.
Par Sènankpon DOSSOU
Bientôt, plus de transhumance de ruminants inter-communes au Bénin. Telle est la finalité du Projet de sédentarisation des troupeaux de ruminants (ProSeR). Le projet a pour objectif, la recherche de solutions durables aux effets pervers de la transhumance tout en contribuant à l’amélioration des productions animales et à la gestion rationnelle des exploitations. La composante 2 du projet, consacrée à la « rationalisation de la gestion de l’espace pastoral » est déjà en exécution.
Depuis trois semaines, Xavier Zola, l’expert en sécurisation foncière à la tête d’une équipe du ProSeR, sillonne les municipalités bénéficiaires pour des séances d’information et de plaidoyer pour l’identification des espaces pastoraux (Sdac). À terme, à proximité des 126 campements identifiés sur l’ensemble du territoire national, seront réalisés des parcelles fourragères et des points d’eau à usage multiple. Autrement, des infrastructures de soutien à l’élevage au profit de tous les éleveurs et de leurs troupeaux seront disponibles. Ceci pour définitivement sédentariser les troupeaux de ruminants dans les communes. Les troupeaux d’une commune ne pouvant plus aller dans une autre à la recherche de fourrage et d’eau. Un campement pilote de 1000 hectares sera installé à Gogounou. Il y sera réalisé des travaux d’aménagement, des infrastructures socio communautaires et des équipements de gestion durable des déchets de ferme, de promotion de l’entreprenariat des jeunes et des femmes seront installés.
Les bénéficiaires impatients
L’une des séances d’information et de plaidoyer pour l’identification des espaces pastoraux s’est déroulée le mardi 8 février, à la salle de conférence de la mairie de Zè, sous l’autorité du maire Moussa Amandé en présence d’un représentant du préfet de l’Atlantique, du directeur départemental de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, de la Police républicaine, mais surtout avec une forte participation des éleveurs et agriculteurs de la localité. Ces derniers ont exprimé leur impatience pour le démarrage des activités proprement dites, après avoir suivi avec attention, la présentation de l’expert en sécurisation foncière. Ils ont d’abord rassuré la délégation du ProSeR de la disponibilité de deux campements d’au moins 50 hectares chacun devant bénéficier de l’espace pastoral viabilisé. Les éleveurs et agriculteurs présents à la séance ont remercié le gouvernement et son chef, Patrice Talon, pour son « génie » d’avoir initié pareil projet. Pour eux, cette initiative s’avère nécessaire car, la transhumance bovine a assez fait de victimes.
L’expert en sécurisation foncière, Xavier Zola les a également informés du volet accompagnement des éleveurs individuels. 16 éleveurs individuels doivent être pris en compte à Zè. Sur l’ensemble du territoire, ce sont 5000 éleveurs individuels qui seront accompagnés sur un minimum de 5 hectares de terre pastorale.
Le ProSeR prévoit, le « renforcement des capacités des éleveurs à la fabrication et à la conservation des aliments pour bétail, la valorisation des sous-produits agro-industriels dans l’alimentation animale, la rationalisation de la gestion de l’espace pastoral, l’amélioration de la productivité et la production bovine et ovine et l’appui à la mise en marché des produits d’élevage », a expliqué Xavier Zola.
Le ProSeR est financé par la Banque ouest africaine de développement (Boad) et l’État béninois.