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[TRIBUNE] Doit-on réinventer la Cedeao au profit d’une institution plus forte ?

Les pays africains présentent la croissance démographique la plus importante de la planète. Selon les estimations de l’Onu, la population mondiale atteindra les 8 milliards d’habitants d’ici le 15 novembre 2022.

Même si un ralentissement de la croissance démographique est observé ces dernières années, ce chiffre devrait passer à 9,7 milliards d’ici 2050. Toutefois, il est à noter que cet accroissement de la population est inégalement réparti.

 

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La belle preuve, le fait que plus de la moitié de l’augmentation sera concentrée sur huit pays, dont cinq se situent sur le continent africain : la République démocratique du Congo, l’Égypte, l’Ethiopie, le Nigéria et la Tanzanie confirme l’argumentaire avancé.

L’Afrique repose sur une organisation sociale fondée sur la famille élargie et l’appartenance ethnique. Elle est constituée essentiellement de démocratie imparfaite et les conflits y sont nombreux de nos jours.

La délicate gestion de ses populations au vu de la croissance démographique et des défis économiques, a amené les États à se regrouper en communautés économiques dont la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) afin de faciliter l’intégration économique. Malgré ces regroupements communautaires, la Cedeao reste éprouvée par les réalités socio-politiques et économiques.

Cedeao Vs Union africaine

L’intégration économique est le processus de mise en réseau et d’unification de systèmes économiques nationaux et des politiques économiques en différents États.

Elle a pour objectif le libre-échange, l’union douanière, le marché commun, l’union économique et monétaire. Les pays de l’Afrique de l’Ouest dans l’optique d’une véritable intégration se sont retrouvés à Abuja le 28 mai 1975. Pour donner naissance à la Cedeao qui est l’une des institutions régionales affiliée à l’Union africaine.

Pour rappel, il est à noter que l’Union africaine compte 55 pays tandis que la Cedeao en compte 16. Créée le 9 juillet 1992 à Durban, l’Union africaine, organisation intergouvernementale d’États africains a pour but : œuvrer à la promotion de la démocratie, des droits humains et du développement. Surtout par l’augmentation des investissements extérieurs par l’intermédiaire du programme du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Les deux, quoiqu’ayant des similitudes, sont confrontés à d’importants défis.

 

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Les défis de la Cedeao sont aussi ceux de l’Union africaine. Mais tous les défis de l’Union africaine ne sont pas ceux de la Cedeao. À titre illustratif, les défis de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) ne sont pas ceux de la Cedeao mais incombent à l’Union africaine.

La Cedeao dans l’atteinte de ses objectifs est confrontée à des problèmes tels que la contradiction entre les objectifs et l’évaluation des programmes des États membres, le manque de personnel pour se charger des programmes de production, faible niveau d’échanges intracommunautaires, les troubles socio-politiques et les tensions interétatiques.

L’ensemble de ces problèmes perturbent les programmes d’intégration régionale mais ce n’est pas pour autant qu’elle doit disparaître au profit d’une Union africaine forte. Elle doit continuer son processus d’intégration. Car son existence a permis d’enregistrer d’énormes prouesses sur les plans économiques et de la libre circulation des biens et des personnes.

Les organisations régionales sont très importantes. Et une union à la hauteur de toute l’Afrique, quoique idéale est utopiste du fait de la densité de la population africaine et de la diversité culturelle.
Renforcer les intégrations régionales pourrait être un bon début.

La Cedeao en dépit de tout reste la meilleure communauté d’États en Afrique par son organisation et son fonctionnement. Se déplacer du Gabon au Cameroun, tous deux frontaliers, les visas d’entrée et de sortie sont nécessaires alors que dans la Cedeao point besoin de visa pour rallier un État à un autre de la communauté pour les résidents.

 

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La Cedeao malgré ses peines et défis, ne doit pas disparaître au profit de l’Union africaine mais doit être la résultante d’une communauté des États et de celle des peuples afin d’être une institution forte.

Par Fayçal Mama Memako
Socio-économiste et Sg Jeune médiateur du Bénin

©Bénin Intelligent

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