Des localités du Bénin ont été le théâtre de manifestations anti-Talon et de violences à la veille de la présidentielle du dimanche 11 avril dernier. Ce qui a retardé et compliqué le déploiement du matériel électoral dans le centre et le nord du pays. D’ailleurs, le scrutin n’a même pas pu se dérouler dans lesdites régions. La Cena, institution en charge de l’organisation du vote a dénombré 16 arrondissements. En référence à ces événements, l’expression « Zones d’accès difficile » est désormais sur toutes les lèvres. Le linguiste, enseignant à l’Université d’Abmey-Calavi (Uac) relève son caractère nocif à la paix et la cohésion nationale. Il exhorte donc à œuvrer pour sa suppression/disparition rapide. Voici son post sur sa page Facebook.
VIDER LE VOCABULAIRE CRISOGENE
J’ai commencé à entendre, depuis trois jours, une nouvelle expression jamais connue dans le langage politique au Bénin : « ZONES D’ACCÈS DIFFICILE ». Ce n’est pas digne de nous. Serrons-nous les coudes afin que très rapidement cette expression sorte du champ sémantique/champ lexical de la gouvernance politique du Bénin.
À ce propos, j’implore la diligence :
– du MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE, le Président Joseph Gnonlonfoun,
– le Président de l’ONG ALCRER (voir la dénomination complète de cette organisation) Monsieur Martin Vioutou Assogba,
– le Cadre de Concertation des Confessions Religieuses,
– le Haut Conseil des Rois du Bénin (au grand complet) et
– l’Ong Alternative Citoyenne
– ainsi que quelques personnalités civiles (que je pourrai indiquer)
pour entreprendre un dialogue ouvert, apolitique et sincère avec les Filles et Fils du Bénin qui contiennent, malgré eux, des récriminations contre certains agissements qui tendent à nous éloigner du VIVRE ENSEMBLE LÉGENDAIRE qui caractérise le Bénin.
L’aspect politique peut intervenir plus tard, mais pas maintenant. Il faut surtout éviter la “grande gueule”, tout le monde peut parler (en bien comme en mal) mais l’important reste de se sentir frères et sœurs partout où on bouge sur le territoire béninois.
Le Bénin doit demeurer un havre de paix. La première démarche consiste à vider le vocabulaire crisogène de notre langage. Travaillons pour ne plus en créer d’autres.
Charles Ligan, enseignant-chercheur,
Journaliste
Citoyen béninois