Le président de l’Assemblée nationale Louis Vlavonou est revenu mardi 26 octobre, sur la loi n°2021-13 votée le 20 octobre 2021 modifiant et complétant la loi n°2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction. Cette loi qui encadre désormais l’avortement au Bénin, a suscité et continue de susciter des réactions de part et d’autre. « La vitalité de notre démocratie au sein de notre temple qu’est l’Hémicycle a failli le diviser », a déclaré le président Louis Vlavonou à l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2021 de l’Assemblée nationale. A l’en croire « la virulence des débats au cours du vote » de cette loi « a fait trembler l’Hémicycle et la bipolarisation qui s’observait a failli mettre à mal son unité ». Selon lui, « l’Hémicycle a souffert des passions déchaînées entre pro et contre ». Le président Vlavonou a salué par ailleurs, le génie créateur de ses collègues et leur expérience qui ont permis de ramener « le consensus après une suspension inspirée afin de respecter l’engagement pris par nos partis politiques respectifs à accompagner le chef de l’Etat dans ses réformes ». Il a fait savoir que le vote de cette loi n’était pas gagné d’avance au regard de la sensibilisation qui avait eu lieu auparavant sur les réseaux ou par ailleurs. « Le plus dur était une vidéo dans laquelle un Imam disait que nous irions en enfer si nous votions cette loi … sans oublier la déclaration de l’Association des femmes catholiques qui nous a envoyé ce message : « Le sang de ces âmes innocentes qui seront assassinées criera vengeance… » sur les députés de la 8è Législature », a rappelé Louis Vlavonou. Et de se demander que « Face à ces propos, comment respecter la parole donnée ? Sommes-nous en présence de cas de force majeure ? Contrainte morale ? Exercice de la liberté ? Choix entre la légalité et la loyauté ? ». Mais, « l’heure n’est pas aux réponses, passons ! » s’est-il exclamé avant d’inviter ses collègues à la réconciliation.
Pour mémoire, de nombreuses personnes se sont opposées audit projet redouté comme une caution légale à la pratique anarchique de l’avortement. La Conférence épiscopale du Bénin, des dignitaires Vodun et des personnalités civiles ont ouvertement prêché contre.