La Banque mondiale a débloqué, jeudi 11 mai, à travers l’Association internationale de développement (Ida), 460 millions de dollars au profit de la phase 1 du Projet harmonisation et amélioration des statistiques en Afrique de l’ouest et du centre (Phasaoc). Ce projet vise à renforcer les capacités statistiques afin d’améliorer la qualité de la production de données, l’harmonisation régionale, l’accès aux données et leur utilisation, ainsi que la modernisation des systèmes statistiques au Bénin, en Guinée, en Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et en Gambie.
Dans un communiqué de presse parvenu à Bénin Intelligent, l’institution de Bretton woods précise que ledit projet « soutiendra également les divisions statistiques de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de l’Union africaine (Ua) afin de mieux coordonner et d’améliorer l’harmonisation des statistiques dans l’ensemble de la région ».
Aussi, le Phasaoc permettra « d’améliorer la prise de décision fondée sur des données probantes, l’allocation des ressources, la responsabilité et la transparence dans une région qui compte plus de 120 millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté ».
Progrès lents et inégaux
La Banque mondiale reste persuadée que « Des systèmes statistiques modernes et performants produisant des données de haute qualité sont essentiels pour améliorer les conditions de vie et les moyens de subsistance », souligne Johan A. Mistiaen, directeur des pratiques de la Banque mondiale pour la croissance équitable, la finance et les institutions pour l’Afrique de l’Ouest. Dans ce sens, le Phasaoc « va changer la donne en transformant le paysage des données dans les économies d’Afrique de l’Ouest et pour leurs populations », rassure ce dernier.
La Banque mondiale reconnaît certes que les pays africains ont déployé des « efforts considérables » pour améliorer les capacités statistiques en Afrique subsaharienne. Cependant, « les progrès ont été lents et inégaux d’un pays à l’autre », juge l’institution.
A titre illustratif, les nouveaux Indicateurs de performance statistique (Ips) de la Banque mondiale – qui évalue la capacité du système statistique d’un pays à répondre aux besoins des utilisateurs et à contribuer à l’amélioration de la prise de décision- montrent que « La plupart des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale se classent actuellement parmi les 40 % les moins performants au niveau mondial ».
Or « Des données et des statistiques précises, opportunes et fiables sont essentielles pour concevoir, mettre en œuvre et suivre des politiques et des programmes de développement efficaces afin d’accélérer la réduction de la pauvreté, de promouvoir une croissance équitable et de lutter contre le changement climatique », insiste Boutheina Guermazi, directrice de l’intégration régionale de la Banque mondiale pour l’Afrique et le Moyen-Orient.
La deuxième phase du Phasaoc est « actuellement en préparation », lit-on dans le communiqué. Celle-ci prendra en compte les pays d’Afrique centrale que sont le Cameroun, Centrafrique, Tchad, Gabon et la République du Congo.
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